discours de peres pour ses 90 ans

Gil Taieb
il y a 2 heures via mobile · ..




Merveilleux Texte de Shimon Pères à l occasion de ses 90 ans
"Très chers et éminents amis, Je suis ému de voir autant de mes amis ici ce soir; nombreux ceux qui sont toujours restés à mes côtés comme moi même j'ai pu le faire pour eux; ensemble, nous avons fait un long et passionnant voyage. J'apprécie beaucoup que vous ayez choisi de célébrer l'anniversaire d'un homme dont le seul péché est d’avoir un an de plus. Je sais que vous êtes venus à Jérusalem du monde entier et de tout le pays, afin de me rendre hommage, ainsi qu’à notre peuple, à l'Etat d'Israël et à Tikun Olam. Merci à vous tous. En cette occasion, je suis reconnaissant ; parce que les chapitres de ma vie s’entremêlent avecl'histoire, la naissance et le développement de l'Etat d'Israël, parce que j'ai reçu le merveilleux privilège de servir mon pays, celui de participer à l’édification de sa force celui de rechercher la paix, le plus grand désir dans notre cœur. Au cours de mes années d'expérience, j'ai appris une leçon fondamentale : pour être un fidèle serviteur du peuple, nous devons suivre notreboussole morale dont les principes sont claires ; au crépuscule, faire le point sur les erreurs du voyage ; à l'aube, ne pas oublier les rêves de la nuit ; j'ai appris que le rêve c’est le commencement d'un avenir meilleur et c'est l'esprit de la rencontre de ce soir. Faire le rêve de lendemains qui chantent – c’est l'ordre du jour aujourd'hui. De ma mère Sarah, j'ai appris l'amour des livres, de mon père Yitzhak, j'ai appris à travailler dur ; mes parents pensaient que l'ignorance et la paresse sont des péchés ; de Sonia, l'amour de ma vie, j'ai appris le vrai sens de l'amour. A ses yeux, l'amour profond est altruiste ; l’amour profond c’est l'amour de ses semblables, l'amour de son compagnon de vie de ses parents, de ses enfants, c’est faire le bien, le plus que possible, dans l’anonymat. J'enviais Sonia pour la force et la résilience de sa modestie. Ensemble, avec beaucoup d'amour, nous avons construit notre trésor commun: trois enfants, huit petits-enfants et trois arrière-petits-enfants. Ils ont eu la chance d'hériter de ses gènes pour la plupart. Le voyage de ma vie est une route qui relie Vishnieva, où je suis né et Israël où j'ai vécu une jeunesse rempli de rêves. C'est la route entre mon grand-père et David Ben Gourion, les deux figures qui ont laissé les plus profondes empreintes dans ma vie, à ce jour. D’abord mon grand-père vénéré, le rabbin Tzvi Melzer, un homme de la Yeshiva talmudique de Volozhin, assassiné par les nazis. Il m’enseignait le Talmud la journée et Tolstoï la nuit. Il a configuré ma vie; ensuite, David Ben Gourion, le fondateur de l'Etat d'Israël et le plus grand Juifs que j'aie jamais connu ; il m'a appris l'importance de la vision pour l'élaboration d'une réalité désirée ainsi que l'appel moral, le plus sage des jugements humains. Il m'a appris que rien n'est plus responsable que de prendre des risques aujourd'hui, pour l’accomplissement et la réussite de demain. Sa sagesse politique, sa détermination et son audace, sa capacité à prendre des décisions difficiles ainsi qu’à les soutenir, fort comme un roc, je crois que ce sont ces traits qui ont permis à un rêve apparemment impossible de devenir réalité, et qui ont changé le destin de l'histoire de notre peuple. Quand j'étais enfant, Israël était une légende plus qu'une réalité. Elle a émergé d'un rêve, et aujourd'hui, elle a dépassé ce rêve. Du fond de l'Holocauste nous nous sommes élevés bien au-delà de l'horizon de l'histoire. Ce n'est pas arrivé du jour au lendemain. Ce fut un long voyage accompli à un prix insupportable. Nous avons connu sept guerres, nous les avons toutes endurées grâce au mérite de nos fils et de nos filles, de nos soldats et de leurs parents qui les ont élevés. Nous avons recueilli les exilés des quatre coins de la terre, et nous sommes devenu une nation. Nous avons construit une démocratie dynamique et une société diversifiée. Nous avons fait d'Israël un centre mondial de la haute technologie, de la science et la créativité. Nous avons transformé un pays réfractaire en une oasis d'inspiration. L'Etat d'Israël est la preuve vivante que le potentiel caché dans l'être humain est plus riche que les ressources enfouies dans le sol. J'aime ce pays. Le parfum des figues mûres sur l'arbre de mon jardin me rend heureux, de même que le bourdonnement du Jourdain et le silence des nuits du Néguev. A chaque rencontre avec les citoyens à travers le pays, je suis fier et ému à la vue de leur bravoure de leur talent, de leur esprit, de leur foi et de leur générosité. Je suis en amour avec mon peuple qui peut être passionné et même colérique. Leur langue est parfois moins diplomatique, mais en même temps, leur compréhension, leur créativité, leur courage leur générosité et la chaleur qui s'en dégage peut faire fondre les cœurs. Un même israélien pourra maudire un conducteur qui l’aura injustement dépassé sur la route et il pourra volontiers donner sa vie sur le champ de bataille pour le bien de son pays ou pour sauver la vie d'un frère. Notre tâche n'est pas encore achevée. Nous sommes arrivés en terre promise, et maintenant nous devons en faire une terre promise, un pays modèle ; Israël est un petit territoire, mais peut être grande par sa justice. Nous devons en faire un pays où personne n’a plus faim, un pays dans lequel chaque enfant a accès à une éducation de qualité, depuis sa naissance et tout au long de sa vie, un pays gouverné par la majorité, mais dont la minorité bénéficie toujours de droits pleins et égaux, un pays qui accueille des opinions différentes et rejette toutes formes de discrimination, qu’elles soient fondées sur la religion, la nationalité, l'origine ethnique ou le genre ; une société qui respecte les faibles et respecte l'étranger, qui s'occupe de la veuve et de l'orphelin, de ses vieux et de ses malades. Un pays de solidarité et de tolérance, mais un pays avec une tolérance zéro pour la violence, la corruption et l'intimidation. Je suis le fils d'un peuple ancien, un peuple qui a connu la souffrance et la brutalité plus que toute autre nation. Nous nous sommes rebellés contre l'idolâtrie, nous avons préféré prier un seul Seigneur, le Dieu de la justice, la vérité, l'égalité et la liberté. Je suis fier d’appartenir à une nation insatisfaite ; l'insatisfaction conduit à s’engager vers le progrès. Je regarde où nous avons commencé et où nous en sommes aujourd'hui. Et je me dis : être optimiste est tellement logique et tellement adapté. Je crois qu'Israël ne peut que s’élever si nous prenons les décisions qui s'imposent. Nous aspirons véritablement à être une nation parmi les nations, une nation qui contribue. Nous aspirons à la paix avec nos voisins. Le hier, entre nous et les Palestiniens est plein de tristesse. Je crois que l'Israël et la Palestine de demain peuvent offrir à nos enfants une lueur d'espoir. L'avancement vers la paix va compléter la marche d'Israël vers la réalisation de sa vision fondatrice : un pays exemplaire et prospère, un pays en paix et en sécurité dans ses frontières parmi ses voisins. Parfois, enfant, nous entendons un verset qui reste dans notre cœur pour le reste de notre vie. Alors que j’étais enfant j’ai demandé à mon grand-père bien-aimé, le rabbin Tzvi Melzer quel verset nous devions porter dans notre cœur. Il me récita le verset 34 du Livre des Psaumes : "Quel est l’homme qui aime la vie qui voudrait la prolonger pour jouir du bonheur, préserve ta langue du mal et tes lèvres des paroles trompeuses. Eloigne-toi du mal, et fais le bien, recherche et poursuis la paix. " Prions ensemble pour un avenir de paix. Je vous remercie tous du fond d'un cœur aimant et optimiste."