Bibi part en bataille contre l'Iran.
Par Ambre Grayman
Dimanche 17 décembre 2006 à 16:16
Le président du Likoud, Binyamin Netanyaou a invité 70 diplomates étrangers en poste en Israël à participer à un rassemblement au cours duquel il rappellera l’urgence à agir contre l’Iran.
Bibi devrait en effet demander aux représentants des états avec lesquels Israël entretient des relations diplomatiques de mettre fin à leur politique de complaisance et de rejoindre l’état hébreu dans ses efforts pour endiguer le programme nucléaire iranien, dont l’objectif est selon lui, de perpétrer un nouveau génocide juif.
Cette rencontre, qui aura lieu cette semaine, représentera le premier volet d’une vaste campagne internationale de sensibilisation. Elle inclura notamment la proposition du dépôt d’une plainte contre le président iranien devant la cour internationale de justice pour crimes de guerre et intention de procéder à un génocide.
L’initiative sera présentée par le député Likoud Dany Naveh et Dore Gold, l’ancien ambassadeur d’Israël aux Nations Unies. Les deux hommes devraient d’ailleurs se rendre aux États-Unis pour promouvoir ce projet à l’occasion de plusieurs rencontres prévues.
On s’attend à ce que la campagne du chef de l’opposition embarrasse quelque peu le bureau du Premier ministre en ce qu’elle mettra en exergue le manque de confiance de l’opinion publique israélienne dans la politique mise en œuvre par le gouvernement pour encourager la communauté internationale à agir contre l’Iran.
À plusieurs reprises, Netanyaou ne s’est en effet pas privé pour accuser le gouvernement de sa mollesse quand aux actions entreprises pour alerter l’opinion internationale face au danger iranien. Selon lui, le fait qu’aucune sanction économique significative, telles qu’un embargo économique, n’a encore été entamée contre l’Iran atteste de l’échec de la politique d’Ehoud Olmert.
Et si Bibi s’était jusqu’à présent abstenu de critiquer ouvertement son rival sur ce dossier, notamment pendant la guerre du Liban, il semble aujourd’hui bien décidé à occuper pleinement sa fonction de chef de l’opposition en offrant une alternative sensible à la politique menée par Olmert sur le dossier iranien.
"Tous les Premiers ministres précédents ont se sont sentis investis d’une responsabilité suprême ; ils avaient un ordre du jour. Ils étaient entièrement dévoués au futur de l’état d’Israël, excepté le Premier ministre actuel, qui a déclaré que le Premier ministre n’avait pas besoin d’agenda. Alors pourquoi est-il là ? À mon avis, c’est la première fois que les citoyens israéliens sont gouvernés par un Premier ministre qui est là simplement parce qu’il est là".
Selon Natanyaou, Israël doit obtenir des États-Unis un engagement pour une action concrète contre l’Iran, par un acte du Congrès.
Il a également l’intention de réveiller l’opinion européenne et russe afin qu’elle puisse inciter les gouvernements à prendre des sanctions économiques contre le régime de Ahmadinejad.
"Nous devons crier Gevalt (mot yidish signifiant "attention !" NDLR) au monde entier a récemment indiqué Netanyaou. "En 1938 Hitler n’a pas dit qu’il voulait exterminer les juifs ; Ahmadinejad dit clairement que c’est là son intention et nous ne crions même pas. Nous devons faire comprendre au monde que le problème concerne ici un programme pour un génocide".
Et de poursuivre : "le plus important problème est que le programme iranien progresse en étant négligé et sans que des efforts importants soient entrepris par Israël pour le stopper."
Dans une interview exclusive accordée à Guysen TV, Natanyaou avait déclaré : Le problème essentiel n’est pas le Hamas, ni le Hezbollah, mais l’Iran et son armement nucléaire. Il faut impérativement l’arrêter d’abord par des efforts de la communauté internationale. Et ensuite se préparer ici, en Israël, à toute éventualité, en se protégeant si les efforts internationaux ne servent à rien. Ce sera le prix à payer du temps que nous perdons actuellement."
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