Haftarah Noa´h

Commentaire sur la Haftarah de ce dernier shabbat.

Isaie 54:1-17 – 55:1-5



Au début de la sidra, il est question du déluge qui avait englouti l´humanité à l´époque de Noa´h, pour donner naissance à une humanité meilleure. Car la parole de Dieu doit se réaliser et triompher, même si des générations entières tentent de s´y opposer.

Pour réaliser son plan, Dieu a choisi le peuple Juif comme porteur de la révélation divine. Malgré cette mission, Israël n´est pas toujours resté pur. Au lieu de montrer l´exemple de la vertu, Israël s´est laissé contaminer par ceux auxquels il aurait du enseigner le chemin de Dieu.

Sion a donc eu la douleur d´être abandonnée de ses enfants, elle a été détruite ainsi que le Temple, et Israël dispersé parmi les nations. Comme pour le déluge d´où devait sortir une humanité meilleure, la catastrophe nationale qui s´était abattue plus tard sur Israël, devait être le signe précurseur de sa Rédemption, la galouth devant lui permettre de se purifier et de se racheter. Notre haftarah a donc ici pour but de nous fournir une consolation : du mal peut sortir le bien, à condition de bien se pénétrer de l´idée que Dieu est le maître de notre histoire.

« Car de droite et de gauche tu déborderas, et tes enfants recueilleront l'héritage des nations, peupleront des villes devenues solitaires. » Isaïe 54 :3

Encore une idée consolatrice : Ce que l´indépendance et le bonheur n´avait pas réalisé, pour ce qui était de la fidélité à Dieu, ce sont les dures épreuves de la diaspora qui ont réussi á forger notre caractère et contribué à notre prise de conscience juive. Phénomène curieux et même paradoxal, fondé sur l´expérience aisément vérifiable. Les évènements de juin 1967 sont de ceux qui ont marqué notre génération. Grâce à eux, on a assisté à un retour vers le Judaïsme  d´une part, à un intérêt plus marqué pour l´Etat d´Israël d´autre part. Aussi ne pouvons nous douter de voir se réaliser également cette promesse biblique :

« Un court instant je t'ai délaissée, et avec une grande tendresse je veux te recueillir. Dans un transport de colère je t'ai, un instant, dérobé ma face; désormais je t'aimerai d'une affection sans bornes, dit ton libérateur, l'Eternel. Certes, je ferai en cela comme pour les eaux de Noé: de même que j'ai juré que le déluge de Noé ne désolerait plus la terre, ainsi je jure de ne plus m'irriter ni diriger des menaces contre toi. Que les montagnes chancellent, que les collines s'ébranlent, ma tendresse pour toi ne chancellera pas, ni mon alliance de paix ne sera ébranlée, dit Celui qui t'aime, l'Eternel! » Isaïe 54 :7-10.

Lecture recommandée : Sir Charles Marston : La Bible a dit vrai.  

Tiré des commentaires des Haftarot par le Grand Rabbin Alain Goldman.