Od Avinou Hay
Séoudat Yitro, les origines Il existe une coutume connue comme étant juive tunisienne et constantinoise de célébrer le jeudi soir de la semaine de la paracha Yitro la fête des garçons. On servira poulet ou coquelet rôtie, un bouillon de poule pour certains, de la minina ou méguina qui n’est autre qu’une grosse omelette, une pièce montée avec ses choux à la crème caramélisés… Mais connaissons-nous réellement l’origine de cette célébration et n’est-elle propre qu’aux seuls juifs d’une région géographique en particulier ? Afin de répondre à ces questions, voyons ensemble quelques points importants constituant l’historique de cette coutume : L’origine de cette coutume la plus connue est l’histoire d’une grave épidémie de jaunisse, ayant sévi en Tunisie et à ses frontières qui aurait infecté les petits garçons mettant leurs jours en danger. Rabbi Itst’hak Taïeb lo met , pour contrecarrer la pandémie, demanda de faire boire aux enfants des bouillons de pigeons et de placer un pigeon vivant sur le ventre des enfants malades. Ainsi la jaunisse serait transmise des foies des enfants vers ceux des pigeons qui mourront à la place des chérubins, la contagion aurait été éradiquée veille de shabbat Yitro… Depuis, chaque année, en signe de reconnaissance les juifs de Tunisie et certains constantinois ont eu pour coutume de célébrer ce miracle en dressant une belle table (séoudat odaa ou odaya) à cette occasion dégustant bouillons et rôtis de pigeons, minina et pièce montée… Les pigeons de nos jours malades ont été remplacés par les poulets. Cependant aucunes traces écrites de cette histoire n’a été rapporté par nos Rabbanim de l’époque, il demeure cependant- durant cette période plusieurs traces d’épidémies selon les historiens de diphtéries avec croup et jaunisse mais sans en faire le détail exact. La transmission orale cependant rapporterait aux noms de grands maîtres que l’événement eût bien lieu mais que le Rav Its’hak Taïeb, par pudeur, ne tenait point à ce qu’on le mette à l’écrit pour ne point dévoiler aux grands publics qu’il fût méritant du dévoilement d’Eliaou hanavi… L’ensemble des maîtres connaissant la grandeur et les mérites de ce grand Tsadik n’osèrent point contredire le Rav sur ce point et ainsi ne rapportèrent point cet événement dans leurs ouvrages, cependant ils rapportèrent tous que c’est par le mérite de don de la Torah et de la coutume antécédente à cet événement de la séoudat Yitro que le miracle eût lieu… Cette coutume serait en réalité plus anciennes que l’on ne le pense et même mystérieusement répandue dans certains milieux hassidiques…. Il nous faut élucider ce dernier point, certains hassidim tels que les vieux Loubavitch d’origines ashkénazes ou encore les hassidei Belz, Vijznits et autres tous ashkénazes et sfard (non séfarades) ont pour habitude de célébrer le vendredi matin la séoudat Yitro la nommant le repas de remerciement pour le don de la Torah et fête des garçons ! Seraient-ils Tunisiens ou auraient-ils des origines Tunisiennes ? Point du tout, il est rapporté dans le midrash qu’après le don de la Torah Yitro arriva avec la femme et les enfants de Moshé, un grand repas fût dressé pour célébrer le don de la Torah par Yitro dès lors déjà converti au judaïsme où tous les hommes furent conviés, Yitro expliqua à Moshé l’importance de déléguer les responsabilités à des juges de 1000, de 100 et de 10 et aux hommes l’importance de l’étude et de la compréhension d’entre eux de l’ordonnance divine.!(cf midrash rabba et Chemot 18,21). C’est de là que provient réellement l’origine de cette coutume, en rappelant que c’est l’une des raisons du nom de la paracha Yitro traitant de la Torah et des dix commandements, la séoudat Yitro prouvant l’amour d’Yitro pour l’Eternel et le Torah ! Le Maharsha, grand commentateur ashkénaze de la guémara, nous rapporte dans le traité méguila qu’il sera bon la semaine de Yitro le jeudi soir ou vendredi matin de célébrer un grand repas afin de remercier l’Eternel pour le don de la Torah en expliquant aux garçons l’importance de l’étude de la Torah dont ils ont l’obligation. Une étude qui leur permettra la pérennité de leur judaïsme et de leur foi en D-ieu sur le model de la séouda dressée par Yitro au Mont Sinaï avec Moshé et les sages d’Israël… Certains commentateurs rapportent qu’en souvenir de cette séouda, il sera bon de consommer des pigeons en souvenir du miracle des pigeons étant venus manger la manne déposée durant shabbat à l’extérieur du camp par les mécréants Datane et Aviram pour mettre à l’épreuve la grandeur de l’Eternel et les enseignements de Moshé… Il est notoire que la Minina ou Méguina sortie à toutes les occasions chez les juifs d’Afrique du Nord, est faite en souvenir du sacrifice Minha fait en signe de remerciement à l’eternel qui était constitué de peu de farine, d’huile et d’œufs constituant ainsi une omelette menée à l’autel des sacrifices au temple. Ce qui constituait aussi le sacrifice du pauvre… La pièce montée en souvenir du Mont Sinaï fleuri où coulait le lait et le miel au moment du don de la Torah. Une pièce montée souvent garnie de fleurs en pâte d’amande, avec des choux fourrés à la crème représentant le lait (vu qu’il serait difficile de consommer des produits lactés avec de la volaille de par l’interdit) et caramélisés en souvenir du miel ::: Les tables sont souvent ornés de petits ustensiles dorés et d’étoffes de couleurs cyan, pourpre, bleu ciel, doré aux couleurs des drapures du Temple (beith hamikdash) et vêtements du grand prêtre (Cohen Gadol) en souvenir du temple, de ses ustensiles et de son grand prêtre bientôt rétablis par le mérite de l’étude et l’accomplissements des mitsvot de nos fils, leurs femmes et progénitures…(Ce même principe de code de couleurs sera repris au moment du hénné pour les mêmes raisons …) Ainsi à l’occasion d’Yitro, il sera bon de célébrer en ce jour Tunisien ou non, le don de la Torah et de considérer les garçons comme des Rois en leur expliquant l’importance de notre Torah et de son étude dont ils ont l’obligation pour leur communiquer l’envie de l’étudier et de l’observer, ce qui préservera leur judaïsme ainsi que celui de leurs descendances. Amen !!! On vous rassure, il existe aussi la fête des filles célébrées le huitième jour de Hanouka mais cela est une autre histoire que nous publierons en temps et en heure… A suivre ….