«C’est la première fois depuis la fin de l’Occupation que l’on entend hurler dans les rues de Paris "Dehors les Juifs"», commente Robert Badinter, 85 ans, interrogé sur le «Jour de colère» de dimanche dernier. «Après la guerre, on n’osait plus tenir ce genre de propos», raconte-t-il, jugeant que les slogans proférés lors de cette manifestation «sont mortifères» et qu’ils «atteignent de plein fouet la République».
A propos de la rumeur sur la soi-disante «théorie du genre», qui a poussé des parents à ne pas emmener leurs enfants à l’école, Robert Badinter ose la comparaison avec le régime nazi. «Plus l’histoire que vous diffusez est incroyable, plus elle a de chance d’être crue. Goebbels, le grand responsable de la propagande nazie, le disait déjà: tant qu’à mentir, mieux vaut que le mensonge soit énorme, c’est plus crédible». Il n’y a rien de nouveau, juge l’avocat, mais «les techniques modernes de communication et les réseaux sociaux permettent d’atteindre immédiatement un public considérable». «Le péril est là», note-t-il.
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