LA COURNEUVE (AFP) - Les responsables des quatre principaux partis de la gauche se sont retrouvés samedi après-midi sur une estrade de la Fête de l'Humanité pour annoncer une riposte commune à la politique du gouvernement sans réussir toutefois à cacher leurs profonds désaccords.
L'affiche était inédite avec côte à côte, François Hollande (PS), Marie-George Buffet (PCF), Cécile Duflot (Verts) et Olivier Besancenot (LCR). "C'est un événement", a dit Mme Buffet.
A sa demande, les chefs de parti se sont accordés sur une réunion mardi soir pour mettre en place un "comité de riposte" à la politique du gouvernement de Nicolas Sarkozy. La rencontre devrait avoir lieu au siège du PCF.
Le contenu de la discussion de mardi n'a pas été précisé, Olivier Besancenot souhaitant une prise de position commune sur les régimes spéciaux de retraite, tandis que François Hollande demandait que le débat porte plus généralement sur le pouvoir d'achat.
Cécile Duflot, repoussant le spectre d'une nouvelle victoire de la droite, a plaidé pour un projet commun "écologiste".
Olivier Besancenot a estimé qu'il ne fallait pas "esquiver ce qui nous divise", mais qu'il fallait "au-delà de ces divergences" travailler "ensemble contre la droite", avec autre chose qu'une "union de la gauche molle".
"On ne pense pas tous pareil", a noté François Hollande, mais on est "tous unis contre la droite" et "on a besoin de toutes les formations, y compris de la gauche de la gauche".
Cependant, selon lui, "au-delà de la riposte nécessaire, il faut travailler ensemble sur des propositions, un projet, une perspective, une vision". Il a refusé à cet égard de distinguer "une gauche plus pure et une autre plus réaliste".
"Arrêtons d'opposer gauche de gouvernement et autre gauche", a renchéri Mme Buffet.
M. Hollande -qui a essuyé à son arrivée quelques huées- a indiqué que sur sa proposition devrait être mis en place fin septembre un "comité de liaison" de la gauche. On y parlera "pas seulement de la riposte, de la critique, de ce que nous ne voulons pas, mais de ce que nous proposons ensemble pour offrir une alternative, une politique différente au pays", a-t-il dit.
Mais la LCR ne devrait pas y participer. "La LCR est sur une autre démarche, révolutionnaire", a souligné le premier secrétaire du PS, pour qui "on peut pas dire à un pays, vous allez changer uniquement par des mouvements de rue".
A la tribune, MMe Buffet a évoqué les municipales, à l'origine de tensions entre PCF et PS, en demandant que "toute la gauche soit réunie dès le premier tour". M. Hollande s'est borné à se dire favorable à "des listes de rassemblement de la gauche, le plus largement possible".
Devant la presse, il a précisé que lorsque les résultats électoraux "justifieront" que le PCF puisse être "chef de file", les socialistes "seront derrière lui". Mais il a indiqué qu'il pourrait y avoir "quelques primaires". "On mettra ça en négociation", a-t-il dit.
Il a semblé aussi éloigner devant la presse l'éventualité d'alliances avec le Modem, parlant de "stratégie de rassemblement de la gauche dès le premier tour", avec éventuellement "des renforts" au second tour, mais "autour d'un projet". Alors que François Bayrou, a-t-il dit, est favorable à l'idée d'un rassemblement "tantôt avec les uns, tantôt avec les autres, donc avec personne".