Gil Taieb
70 ans après nous devons encore résister
Dans ces mémoires, le Général De Gaulle écrivait: " J’attendais les Français des Eglises et j'ai vu arriver les Français des Synagogues"
Alors que la France de Pétain collaborait avec l'ennemi nazi, des Femmes et des Hommes de toutes
Origines, épris de liberté, choisissaient le combat et la résistance face à l'envahisseur.
Partout en France, des réseaux se montaient et s'organisaient.
Le mot Résistance prenait alors tout son sens !
Le 21 Février 1944, 22 combattants étaient fusillés au Mont Valérien.
Leurs visages et leurs noms furent alors placardés sur tous les murs de Paris.
L'occupant voulant faire de leur exécution un exemple et les désignant comme étant des terroristes.
150 000 Affiches Rouge tapissaient les murs de la capitale occupée.
Ils venaient de partout, étaient Arméniens et Juifs, ils combattaient pour la France et sont morts pour elle !
Depuis la Libération, leur souvenir est rappelé et la République les honore.
Ils font partie des rares et glorieuses belles lignes qui apportent la lumière dans les pages sombres et honteuses de la France sous Pétain !
Leur histoire devait servir d'exemple et de garde-fou pour toutes les générations.
MAIS ! 70 ans après, force est de constater que dans certains coins de France, la liberté a reculé et certains territoires de la République nous échappent.
Ainsi, Benoit Rayski, fils de Adam Rayski: responsable de la section juive au sein des francs-tireurs et Partisans, nous rapporte un fait grave et symbolique. Je cite :
" Etant l'auteur d'un livre sur l’Affiche Rouge, j'étais invité pour en parler devant des élèves d'un lycée professionnel de Mantes-la-Jolie. Avant que je n'entre dans la classe, la prof m'a pris à part.
"Je pense que ce serait mieux si vous vous absteniez de dire qu'ils étaient juifs. Vous pourriez vous contenter de dire qu'ils étaient immigrés et étrangers. Vous comprenez, avec la Palestine et tout ça…". J'ai tout de suite compris. Et avant qu'elle me suggère de dire que les combattants de la FTP-MOI étaient, comme ses élèves, "issus de la diversité", j'ai tourné les talons. » Et de poursuivre
". Quand des professeurs de nos écoles dépouillent les 22 de leur identité juive, ils mentent. Pour des raisons basses. Il y a sans doute des hommes qu'il faut assassiner deux fois."
Cet incident n'est pas une anecdote mais un signe, un symptôme: Celui d'une France atteinte et malade qu'il faut d'urgence guérir et sauver.
La cohésion nationale et l'unité Républicaine sont ébranlées, certains vieux démons associés à de nouveaux négationnismes hantent nos villes et banlieues.
Les extrémistes de droite et de gauche se rejoignent et cherchent à étrangler la République.
La Shoa ne peut plus être enseignée dans certaines écoles, on cri " Juifs hors de France" " mort aux Francs-Maçons"
On laisse libre court à l'homophobie et au racisme.
Il y a urgence !
Pire encore: même dans ce combat contre le racisme, certains ne veulent plus des Juifs:
Ainsi, samedi 21 février, à Toulouse:
«Yardeni casse-toi, le Crif, fascistes, sionistes, cassez-vous», a été crié tandis que le service d’ordre retenait les manifestants les plus agressifs.
«On ne s’attendait absolument pas à cet accueil, on vire des juifs d’une manifestation qui s’exprime contre l’antisémitisme», s’est exclamée Mme Yardeni. «On a l’impression qu’une partie de ce cortège a fait de l’antisionisme son identité»
Triste réalité mais réalité quand même !
Le mal est plus profond que nous le pensions.
Il est vitale pour la France de réagir avec force. Partout, avant qu'il ne soit trop tard !
Les médias, les responsables politiques, les enseignants doivent comprendre qu'en laissant faire et dire ils se condamnent à revivre un passé encore présent dans nos mémoires.
Il y a 70 ans, les Héros de l'Affiche Rouge étaient fusillés pour la Liberté, l'Egalité et la Fraternité
Ils étaient Arméniens et Juifs, ils aimaient la France
70 ans après, il faut agir afin que tous ceux qui ont résisté contre l'envahisseur ne soient pas morts pour rien.
GIL TAIEB