Proche-Orienr : Israel ne se contente pas de l'ouvrir

Quand la France parle de guerre, au mieux on rigole, au pire on la remet à sa place. Quand Israël parle de guerre, cela se fait en silence mais le bruit est assourdissant. C’est toute la différence entre l’imposture étatique française et une vraie nation israélienne qui ne se préoccupe pas de blablater des droits de l’homme à droite et à gauche en dispersant ses trois paires de soldats à quatre coins du monde mais se concentre sur la défense de son peuple, c’est à dire de son territoire.

Bernard Kouchner est maintenant bien avancé. Partout où il se rend, on lui pose la question : alors, ce plan de guerre, il en est où ? Vous alignez combien d’avions, combien de porte-avions, combien de sous-marins, pour attaquer quelles cibles, etc. Et notre brave ministre de rétorquer qu’il n’a pas été compris, comme notre Très Saint Père suite à sa conférence de Ratisbonne. Il voulait dire qu’il ne veut justement pas la guerre. Et le voilà donc aujourd’hui obligé de consacrer son temps de parole à déclarer qu’il veut dialoguer, dialoguer, dialoguer, comprendre qu’il ne veut pas la guerre, pas la guerre, pas la guerre. Pathétique.

Israël vient de déclarer la bande de Gaza « entité ennemie » et envisage de couper l’eau et l’électricité. Pour prendre cette décision, il faut qu’Israël se sente en position de se défendre contre la Syrie ce qui donne du sens à l’incident israélo-syrien de la semaine dernière. Il y avait des Scuds, il n’y a plus qu’un grand cratère. Officiellement, Damas déclare qu’il s’agit d’un accident dans une usine d’armement. La communauté internationale ne bronche pas. Ni pour la Syrie, ni pour la bande de Gaza.

Beyrouth paye encore une fois les pots cassés avec un nouveau député anti-syrien de moins. C’est ainsi que le régime islamiste d’Iran fait de la politique au Liban. Quel meilleur moyen de gagner les élections ou de les bloquer que d’éliminer physiquement l’adversaire ? Comme les députés libanais sont tous plus ou moins dans la combine, ils finiront par accepter le dialogue, comme leur suggère notre brave ministre des Affaires étrangères, avec toutes les composantes libanaises. Et comme il convient de respecter les droits de l’homme – on ne sait plus trop bien lesquels d’ailleurs…- c’est à dire la démocratie, les négociations doivent déboucher sur un accord AVANT les élections. A charge, ensuite, pour les journalistes, de commenter la représentation théâtrale de l’élection dé-mo-cra-ti-queu du Liban. Demander le programme ! Pour le prix d’un, vous pouvez aussi acheter celui des élections US qui sont tout aussi dé-mo-cra-ti-queu, les voitures piégées en moins.

d'après RNF