il y a plein de juifs tunes qui s'appellent ganem
Antoine Ghanem et la terreur syrienne
Cette semaine, nous souhaiterions attirer lattention de nos lecteurs sur lassassinat du député libanais Antoine Ghanem mercredi 19 septembre dans la banlieue chrétienne de Beyrouth. Sixième personnalité anti-syrienne assassinée depuis lex-Premier ministre Rafic Hariri le 14 février 2005, Antoine Ghanem a été tué alors que le Parlement libanais doit se réunir le 25 septembre prochain pour tenter de désigner un successeur au Président Emile Lahoud. Un Parlement libanais qui compte désormais un député anti-syrien de moins
La belle affaire, pour ceux qui ont tout intérêt à déstabiliser le Liban et nuire à sa souveraineté, par la terreur et la violence.
Unanimement condamné par lOccident, cet assassinat politique qui a également provoqué la mort de cinq autres personnes a frappé un homme qui se savait menacé. Modeste, il navait pas les moyens de se procurer une voiture blindée. Courageux, il navait pas hésité à voter contre la prorogation du mandat dEmile Lahoud en septembre 2004, dont le dévouement aux frères syriens est connu.
Frères syriens, lexpression avait été employée récemment par le Premier ministre libanais Fouad Siniora, osant à peine exprimer la nécessité que la Syrie cesse dêtre la plaque tournante du terrorisme au Moyen Orient. Si le soutien syrien aux milices chiites du Hezbollah demeure un moyen de poursuivre la lutte contre Israël, le combat contre le démon américain en Irak passe aussi par Damas où al Qaïda dépend pour sa survie du soutien reçu des réseaux extérieurs ; cest bien par la Syrie que transitent les auteurs dattentats suicides qui font des centaines de morts à Bagdad ou Bassora.
Mais il y a pire. Washington ne cache plus vraiment lhypothèse selon laquelle la Corée du Nord aiderait la Syrie à développer un programme nucléaire, pour imiter lIran, dont Damas est devenu le meilleur allié, voire un modèle politique.
Imiter lIran : Bashar El Assad doit aujourdhui convertir un régime inspiré de lidéologie laïque bassiste en une sorte dislamisme politique qui mobilise une population acquise aux idées dun Islam radical et violent. Les Frères Musulmans, massacrés par milliers sur les ordres de Hafez El Assad en 1982 ont une revanche à prendre
Son fils Bashar na dautre choix que de leur donner des gages.
Antoine Ghanem a été frappé à la veille dune résolution du Conseil de Sécurité de lONU destinée à instaurer de nouvelles sanctions contre Téhéran, une résolution que prépare la France et qui répond au risque de guerre formulé par un ministre français des Affaires étrangères qui a mis enfin un terme à la traditionnelle langue de bois du Quai dOrsay. Le 27 août déjà, Nicolas Sarkozy avait lancé une formule claire : la bombe iranienne, ou le bombardement de lIran
Lassassinat dAntoine Ghanem, comme tout crime politique, est lâche. Réponse syrienne aux pressions occidentales, il est aussi absurde. Il sinscrit dans une série de crimes terroristes qui continueront de radicaliser les positions occidentales vis-à-vis dune chaîne de la terreur qui nest pas seulement menaçante pour Washington ou Jérusalem.
Le terrorisme politique menace certes les libertés mais il garde nos curs invaincus
Quil sagisse de Daniel Pearl ou du Commandant Massoud, de Pierre Gemayel ou du jeune soldat de Tsahal Ben Tsion Henman (ZL) tué mardi 18 septembre par des terroristes à Naplouse, la mémoire des victimes des crimes du terrorisme est une arme bien plus redoutable que la haine.
Alors, ce soir encore, nos pensées vont vers Guilad Shalit, Eldad Reguev, Ehoud Goldwasser, victimes du terrorisme et depuis plus de 450 jours retenus en otage.
A la semaine prochaine,
Bonne fête de Kippour et Chabbat Shalom,
Guy Senbel.