Danone va augmenter ses tarifs de plus de 10%
Le groupe agroalimentaire Danone va procéder en novembre à une hausse "moyenne" de ses tarifs aux distributeurs de 10,48% en France, en raison de la flambée "sans précédent" des matières premières laitières.
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AFP
PARIS, le 12 octobre (AFP) - "Afin de faire face à la hausse brutale et sans précédent des prix des matières premières laitières (lait de collecte et ingrédients laitiers) en Europe et en France, Danone passe une hausse de tarif s'élevant en moyenne à 10,48%", indique Danone France.
"Cette hausse se veut la plus modérée possible pour permettre de respecter les grands équilibres du marché", ajoute la filiale française du géant agroalimentaire.
Danone France répercute cette hausse dans son tarif au distributeur à compter du 21 novembre 2007, "soit plus de sept semaines après l'entrée en vigueur de la hausse de 20% du prix de lait de collecte (1er octobre)".
Le groupe laitier Lactalis et de légumes Bonduelle ont aussi annoncé cette semaine qu'ils augmenteront leurs tarifs, "entre 15% et 17%" pour le premier et d'au moins 10% pour le second, en raison de la hausse des matières premières.
LES AUTRES AUGMENTATIONS A VENIR
Le pain
Il va augmenter d’environ 5 centimes, ce qui portera la baguette à un euro dans de nombreuses boulangeries. La fédération des entreprises de boulangerie et de pâtisserie prévoit des augmentations d’ "au moins 8%".
Raison principale : la hausse des cours du blé liée aux mauvaises récoltes et à la hausse de la demande mondiale (pays émergents, biocarburants).
Les produits laitiers
"Les prix des produits de grande consommation comme les yaourts, les fromages, les crèmes de lait devraient augmenter en moyenne de 4 à 5% d’ici à la fin de l’année", selon Olivier Picot, président de l’Association de la transformation laitière (Atla) qui regroupe industriels du secteur et coopératives.
Le prix du beurre a déjà cru de 40% depuis le début de l’année.
Le prix du lait lui a quasiment doublé en un an.
Les volailles
Nourries aux céréales, elles devraient suivre la même tendance (+5 à 10%), tout comme les pâtes, les biscuits, la bière (fabriqués à base de céréales).
Les fruits et légumes
Ils devraient aussi augmenter de 2 à 5% en raison des mauvaises conditions climatiques cette année. Le prix des pommes de terre en particulier (+15%), en raison du mildiou qui a ravagé les récoltes.
Le chocolat
Selon les produits, la présence de noisettes, crème, céréales fera grimper le prix de 2 à 7%.
L'électricité
Depuis le 16 août, hausse de 0,1 centime par Kilowatt-heure (kWh), soit environ 1,1% de plus pour les particuliers.
Le tabac
Il a déjà augmenté de 6% début août, soit une hausse de 30 centimes pour un paquet de cigarettes.
Les fournitures scolaires
Les prix des cahiers, feutres, crayons devraient croître de 0,67 à 2,06% selon l’Association des familles de France, traduisant notamment une hausse des prix des matières premières (pâte à papier).
La santé
Le poste santé est aussi menacé par les hausses des assurances (+4% en 2007), des honoraires des médecins (en 2008, le tarif de la consultation des généralistes passera de 22 à 23 euros). Sans parler des franchises médicales annoncées par le gouvernement.
Les transports en commun
Le prix du ticket de métro parisien est passé en juillet de 1,40 euros à 1,50 euros. Le carnet de 10 tickets est passé à 11,10 euros.
Le gouvernement réussira-t-il à maintenir le pouvoir d'achat ?Votre avis
AFP
POUVOIR D'ACHAT, DES STATISTIQUES FIABLES ?
Le pouvoir des ménages français a progressé de 24 euros entre juin 2006 et juin 2007, soit une hausse de 0,8% sur 12 mois, selon une étude de 60 millions de consommateurs, le mensuel de l'Institut national de la consommation (INC).
Ces chiffres contrastent avec l'optimisme de l'Institut national de la statistique (Insee), qui table cette année sur une accélération de 3,2% du pouvoir d'achat, après +2,4% en 2006 (0,9% selon l’INC).
L’Insee explique ces prévisions par une amélioration des revenus salariaux, la hausse des prestations et les baisses d’impôts, ainsi que de la baisse de l'inflation.
Pourquoi une telle différence d’analyse ?
Si l’INC et l’Insee ont des statistiques si différentes, c’est que leurs chiffres ne recouvrent pas les mêmes choses. L’Insee pondère autrement l'énergie, ainsi que le loyer dans son calcul sur le pouvoir d'achat et n'y intègre pas l'acquisition immobilière, qu'elle considère comme étant un investissement.
Or "l'achat d'un logement n'est pas un investissement mais bien un acte de consommation, qui permet à un ménage de vivre", estime Lionel Maugain, un des auteurs de l'étude de l'INC.
60 millions de consommateurs avait invité l'année dernière l'Insee à réviser son mode de calcul du pouvoir d'achat, qui prendrait en compte les nouveaux modes de consommation (internet, téléphone mobile) et pondèrerait différemment des postes comme le logement.
Le Bureau d'informations et de prévisions économiques (Bipe) avait également émis des critiques sur le calcul de l'Insee, prévoyant de son côté sur une hausse de seulement 0,5% en 2006 et 0,6% en 2007.
L'augmentation des loyers a enlevé en moyenne près de 6 euros aux ménages par rapport à juin 2006 et celle liée à un achat immobilier cinq euros, sans compter l'entretien et la réparation du logement (+1,40 euro).
Autre gouffre, la voiture, puisque l'inflation seule des dépenses de réparation et d'entretien ont enlevé 7 euros par mois au pouvoir d'achat.
Cyrille Frank (Rédaction AOL)
AOL FRANCE 2007.