par Mélanie Philips
Au delà du vacarme provoqué par le voyage de G W Bush en Israël et de ses tentatives d'extorquer encore quelques concessions, il y a aussi et surtout l'attitude inadmissible de certains Israéliens eu égard à leur propre identité, à leur propre histoire et, par conséquent à leur droit à simplement exister.
Au sein de l'élite intellectuelle d'Israël, l'instinct d'autodestruction de la nation a atteint des niveaux inimaginables.
Dans le cadre de son doctorat, Tal Nitzan a produit un mémoire dans lequel elle s'étonnait que, contrairement aux autres armées du monde, le soldat Israélien ne violait pas les femmes Palestiniennes qui étaient à sa merci. Elle expliquait cela, non par la moralité de sa culture, mais en prétendant que le soldat Israélien les considérait comme "sous-humaines". Cette explication absurde lui a valu un prix par le Comité des Professeurs de l'Université Hébraïque (1)!
Et cette Tal Nitzan aurait dû interviewer le rédacteur en chef du quotidien Haaretz David Landau qui a déclaré à la Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Condoleeza Rice, lors d'un dîner au mois de Septembre 2007, que le gouvernement Israélien souhaitait être violé, car c'était un état déficient qui avait besoin d'un règlement imposé par les Etats-Unis (2).
Ces digressions "grand guignolesques" qui affligent la raison ne peuvent que renforcer le génie stratégique d'un Yasser Arafat. Celui-ci avait compris que si les Juifs étaient unis et forts devant une attaque frontale et conventionnelle, ils ne tiendraient pas sous la pression psychologique de longue durée, alors que leur pays est traité en pariah par les médias internationaux, sous le prétexte fallacieux d'"oppression coloniale" des … pauvres Palestiniens. Mais Arafat lui-même aurait été surpris de l'ampleur de l'inversion faite par les intellectuels Israéliens de leur propre histoire. Ceux-ci ont gobé la fiction que l'impasse au Moyen Orient était d'ordre territorial et que l'appropriation de la terre par les Juifs était illégitime!
Cet ensemble de contre-vérités s'est constitué en idée directrice que Jérusalem doit être divisée, comme l'a dit le 1er ministre Ehoud Olmert au Jerusalem Post, le week-end dernier.
Mais comme l'a si bien exprimé Dore Gold dans son ouvrage "La bataille pour Jérusalem", les Juifs ont une seule revendication dominante et centrale, elle concerne Jérusalem, comme capitale d'un état Juif. Ce n'est donc pas par hasard que la pression pour diviser Jérusalem arrive au moment où la judéité de l'état d'Israël est remise en question ouvertement. Olmert annonce que la solution à 2 états est essentielle pour préserver Israël comme état Juif. Or les Arabes ont déjà écarté eux-mêmes cet état Juif.
Pourtant Olmert insiste que Mahmoud Abbas accepte "au fond de son âme" qu'Israël soit un état Juif….Olmert possède sans doute des capacités psychiques étonnantes qui lui permettent de sonder une âme, alors que des membres du Fatah, liés aux Services de Sécurité de Mahmoud Abbas assassinent sans vergogne 2 Israéliens qui randonnaient près de Hébron.
L'Occident pense que diviser Jérusalem est une solution juste. A-t-on déjà vu des agresseurs gratifiés ainsi aux dépends de leurs victimes, alors qu'ils poursuivent leur agression depuis bientôt un siècle?
Pourquoi Israël n'explique-t-il pas sa position clairement ? Pourquoi ne pas rappeler au monde les décisions internationales prises dans les années 1917/20, que les Juifs ont une revendication unique sur toute la terre d'Israël, y compris Jérusalem ? Pourquoi ne pas rappeler que lorsque la Jordanie a occupé illégalement Jérusalem de 1948 à 1967, elle a désacralisé les pierres tombales sur le Mont des Oliviers pour les utiliser comme latrines ? Pourquoi ne pas dire que la revendication musulmane sur Jérusalem n'a rien de religieux, mais qu'elle est politique, car une fois Jérusalem prise, la fin de l'Occident est proche et le jihad global est renforcé par de nouvelles recrues.
Israël ne le fait pas pour 2 raisons. D'abord il n'arrive pas comprendre que la bataille concerne moins les missiles et les bommes humaines que les idées. Puis, la gente intellectuelle est arrivée au stade de croire la propagande mensongère de ses propres ennemis. Dans les écoles Israéliennes et dans les campus universitaires, on ignore l'histoire juive et le lien indéfectible entre la religion, le peuple et la terre, qui constitue l'identité juive.
Quand l'actuel Ministre de l'Education sort des livres scolaires pour les enfants arabes qui enseignent que la Guerre d'Indépendance de 1948 est une "catastrophe" (naqba), il me semble que quelque chose s'est cassé dans les fondements de la confiance en soi en Israël.
La vraie raison pour laquelle Israël ne se bat pas dans la bataille des idées pour défendre l'histoire juive et son identité, c'est qu'au fond cet état est en train de les répudier de plus en plus (3).
Les Arabes n'ont pas besoin de faire grand-chose pour avoir raison d'un état Juif. Les Juifs eux-mêmes le feront pour eux.
Notes de la traduction
(1) Dr Zali Gourevitch qui dirigeait ce comité a dit dans une interview aux médias "C'est une thèse très sérieuse qui pose 2 questions, l'absence de viols de femmes Palestiniennes est-il un phénomène important et si oui, comment se fait-il qu'Israël se distingue de cette manière parmi les nations où le viol est monnaie courante"
(2) Il poursuit "…et que lui-même banderait si le viol avait lieu…"
(3) Des professeurs de lycée traitent leur patrie de régime nazi et d'apartheid, des professeurs d'université qui font la promotion du boycott international de leur propre université, près d'un quart des enseignants en sciences sociales et humanités qui diffusent des idées anti-sionistes, signant des pétitions qui appellent les soldats à déserter et à ne pas servir en Cisjordanie…
L'organisation Israel Academai Monitor recense des centaines d'exemples similaires tels que ce professeur de psychologie à l'Université Ben Gourion qui a écrit un article dans un journal Palestinien attaquant les agressions contre les Palestiniens et les mettant au même niveau moral que l'Holocauste (Pr Dan Bar On: "N'ayant pas réagi contre les agressions des Allemands, les Juifs se rattrapent sur les Palestiniens"). Le même homme parle des terroristes comme des combattants de la liberté. Dans la même université, le géographe Oren Yiftachel a écrit un livre "Ethnocratie: politique de la terre et de l'identité en Israël/Palestine" où il affirme qu'il n'y a pas de place pour un état Juif en Palestine.
L'université Hébraïque de Jérusalem a organisé un séminaire de deux jours pour discuter de l'"occupation" de Jérusalem, et incitant les participants à visiter les lieux de la "catastrophe" et de la tragédie de la création d'Israël. Tamar Yarom professeur d'arts à la même université a produit un documentaire" devrais-je sourire?" accusant les soldats israéliens d'atrocités en Cisjordanie, ce qui est simplement fantaisiste et "médiatique".
Sans parler des professeurs marxistes des Universités de Tel Aviv et de Haifa qui parlent ouvertement de démanteler Israël comme 1ère étape vers une société ouverte du prolétariat international…
sourve : juifs