« Dans la ruée pour veiller sur les enfants dont ils supputaient le malaise, sans se soucier du martyr des enfants juifs exterminés par le nazisme, il y a quelque chose de fétide et nauséabond » a déclaré le philosophe Bernard Henri Lévy à Paris. Effectivement ! Ces bonnes ‘’âmes sensibles ’’ affectant la crainte d’une concurrence des mémoires victimaires, ou un hypothétique traumatisme de têtes blondes de cm2 nous imposent systématiquement une mauvaise conscience dès que l’on aborde le sujet et les détails concernant le sort morbide des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale. Simone Veil, pourtant personnalité considérée, allant jusqu’à s’inquiéter des éventuelles mauvaises réactions des petits musulmans et de leur familles. Ce qui laisse supposer que l’histoire se doit d’être fragmentée en fonction de la politique du moment mais surtout de l’origine de l’élève. L’histoire étant une et indivisible les musulmans vivant en ce pays se doivent de la connaître.
Mais au delà de cette querelle idéologique dont le juif est le bouc émissaire, il nous faut le dire et le répéter : les 11.000 enfants juifs ‘’sacrifiés’’ au nom de la politique de l’époque sont, certes, la mémoire du peuple juif mais en priorité l’histoire du peuple français. Ce ne sont donc pas seulement les enfants de cm2 qui se doivent d’apprendre cette partie d’un passé peu glorieux, mais toutes les classes en âge de comprendre les actes et complicités ignobles de leurs aïeux. Ceci afin de préserver un avenir meilleur aux générations futures et non pas, comme laissent paraître les sous-entendus servis par nos ‘’bonnes âmes ’’, réclamer sans fin une repentance envers le peuple juif ou recevoir quelques subsides au nom de ses disparus.
Dans un autre registre, mais l’on est en droit de se demander si tout n’est pas lié vu la prédominance de l’Islam dans nos débats, Bernard Kouchner en tournée en Israël et dans les territoires, « appelle Israël à lever le blocus de Gaza », ajoutant « qu'en renforçant la misère, on renforce l'extrémisme » !!! De quoi ajouter à l’opprobre jeté sur l’état d’Israël, ses gouvernants, mais aussi son peuple forcément insensible aux malheurs de leurs voisins immédiats.
A t-il, cependant, aperçu quelques signes de volonté de paix de la part du Hamas, du Djihad islamique, du FPLP voire du Fatah du Président Mahmud Abbas qui aurait échappé aux Israéliens ? un respect quelconque des lois internationales condamnant le tir de missiles et l’assassinat de civils forcément innocents ? un encouragement du gouvernement gazaouit dans l’économie locale ? une volonté de l’Autorité palestinienne dans la recherche, le jugement et la condamnation des terroristes ?
Rien de tout cela. Et pourtant, le Ministre Français des Affaires étrangères se permet de mettre l’accent sur l’absence de concessions israéliennes nécessaires afin de «créer un climat de confiance» et pour «donner de l'espoir aux Palestiniens» (sic).
Dans quelques semaines, l’état d’Israël fêtera ses 60 ans. Soixante années de guerre, de haine et de délégitimation de la part du monde musulman dans sa quasi totalité mais aussi d’hostilité de beaucoup de pays occidentaux plus soucieux de leurs intérêts que des valeurs universelles qui les ont souvent façonnés. La France des quarante dernières années en est un parfait exemple.
Il nous faudra, un jour, imaginer enseigner aux élèves de toutes classes en âge de comprendre les tenants et aboutissants des « politiques arabes » de la France. Ceci afin de leur faire saisir toutes les compromissions intolérables acceptées par les pouvoirs en place au nom d’un intérêt bien compris et imposant à Israël des concessions oublieuses de ses propres intérêts.
Il nous sera, alors, tout aise de réagir à la ruée des ‘’âmes sensibles’’ du pays qui pour veiller sur les enfants supputeront un fort malaise au sein de la République Française.
source :
Victor Perez