Oui.
Une interview intéressante de Xavier Emmanuelli dans Le Figaro. Il différencie bien exclus devenus marginaux et défavorisés sociaux :
« C'est un projet de gouvernement qui peut être réalisé dans les délais d'une législature. Plusieurs candidats l'ont inclus dans leur programme électoral, comme par exemple Nicolas Sarkozy, qui reprend intégralement les propositions du Conseil économique et social, des associations et du haut comité pour le logement des personnes défavorisées. Il faudra cinq ou six ans pour que ce droit au logement soit effectif. Il faut déjà construire le système juridique, mettre en place des catégories prioritaires, comme les femmes seules avec enfants ou les personnes âgées seules... Mais c'est réalisable. C'est la seule solution pour lutter contre la rareté et la difficulté de trouver des logements sociaux.
(...)
Quel bilan dressez-vous des mesures des différents gouvernements contre l'exclusion depuis 1993 ?
Les exclus sont plus nombreux, avec l'arrivée de populations venues des pays de l'Est et l'augmentation des femmes seules, des personnes âgées et des malades psychiatriques. Des ressources ont été dé-ployées pour y faire face. Bien en deçà des besoins. Par exemple, 7 000 sans-papiers sont logés chaque nuit par le Samu social dans des hôtels de la capitale ou de la banlieue. Chaque gouvernement a apporté sa pierre sans pour autant trouver les solutions. Certes, on manque de logements. Mais, comme le dit Pedro Meca, de l'association La Moquette, «si l'on donnait trop vite le logement à un exclu, il transporterait la rue dans son logement». Pour les aider à sortir de cette situation, il faut aussi les accompagner bien en amont de l'hébergement, en multipliant les maisons relais et les structures qui permettent de se reconstruire et de vivre en compagnie des autres.»
Ici