22 Février 1948: un massacre oublié
par Shraga Blum
samedi 23 février 2008 - 22:29
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Le slogan "L'occupation est la source de tous nos problèmes" est largement véhiculée par certaines franges de la classe politique, des associations ou des cercles d'académiciens, qui veulent prouver que la source du conflit qui nous oppose aux Palestiniens se trouve dans la présence juive en Judée-Samarie depuis 1967. Le problème étant énoncé de manière aussi simpliste, la solution ne peut donc que l'être également: un retrait aux lignes de juin 1967, l'expulsion des 300.000 Juifs qui vivent en Judée-Samarie, et ce serait enfin la paix tant attendue, et la naissance du "Nouveau Moyen Orient" tant rêvé par l'actuel président de l'Etat. Pour ce raccourci de mémoire, il est bon de rappeler que la violence arabe contre les Juifs en Erets Israël a débuté bien avant 1967, et même avant la création de l'Etat d'Israël.
C'est au cours du mois de février 1948 qu'Abdel Khader Al-Husseini, chef des forces militaires arabes de la région de Jérusalem, avait décidé de "frapper un grand coup". Six déserteurs de l'armée britanniques, passés du côté arabe, dérobèrent trois camions et un véhicule blindé dans leurs arsenaux. Les Arabes remplirent les trois camions de plus d'une tonne d'explosifs. Au matin du 22 février 1948, les quatre véhicules, conduits par les collaborateurs britanniques partirent d'un village près de Latroun, et montèrent en direction de Jérusalem.
Arrivés à l'entrée de la ville, le convoi se heurta à un barrage juif aux abords du quartier de Romema. Mais les soldats juifs avaient eu comme instructions de fouiller tous les véhicules conduits par des Arabes, mais de laisser passer ceux conduits par des soldats britanniques. C'est ainsi que les quatre véhicules continuèrent ainsi leur route vers la Rue Ben-Yehouda, au centre ville. Des Arabes qui étaient dans l'un des camions allumèrent les mèches, sortirent rapidement du camion, abattirent deux passants, et avec les conducteurs britanniques, réussirent à quitter les lieux dans leur véhicule blindé.
L'explosion qui s'ensuivit fut terrible. Quatre bâtiments furent soufflés, dont l'Hôtel "Atlantic" et "Amdorsky". Cet attentat fit 52 morts, dont des familles entières, et plus de 200 blessés. Ce fut l'attentat la plus meurtrier perpétré en Israël jusqu'à aujourd'hui.
Six décennies plus tard, mêmes problèmes, mêmes intentions et techniques meurtrières de nos ennemis, pour lesquels 1967 ne fut pas une date fondatrice, mais une étape dans leur lutte implacable contre l'existence d'un Etat juif. Il serait bon que la mémoire collective israélienne ne efface pas tout ce qui s'est passé avant la Guerre des Six jours.
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