Banlieues sous assistance... religieuse Par V. B le 13/01/2007 (572 lectures) - Articles du même auteur
Les forces de l'ordre, débordées par les innombrables provocations, caillassages ou jets de parpaings, ont reçu comme instructions de ne plus faire d'incursions dans certains endroits réputés « chauds ». Une absence qui fait évidemment le jeu des caïds, protagonistes d'une économie souterraine qui pollue les banlieues.
Les différents acteurs sociaux censés aider les habitants des quartiers populaires, unique source de revenus et de médiation existants, désertent eux aussi peu à peu leurs postes. Inadaptées à une société en mutation, les aides sociales comme la Caisse d'allocations familiales ou les Centres d'action sociale se contentent d'effectuer un service minimum alors qu'elles ont un véritable rôle à tenir dans les cités. La dégradation des services publics est une réalité quotidienne : files d'attente interminables à la Poste, conditions de transport indignes, pénuries des effectifs enseignants et des personnels éducatifs, situation de plus en plus difficile dans les hôpitaux...
Bien sûr, il serait absurde de faire des généralités, car beaucoup d'agents font un travail efficace et mettent en place des projets et des initiatives brillants qui améliorent et animent - plus ou moins - la vie dans les quartiers. Depuis plus de vingt ans, le tissu associatif a toujours été très présent. Mais à partir du moment où certains jettent l'éponge, d'autres sont là pour la ramasser à leur place. Et ces nouveaux intervenants prennent la relève pour le meilleur ou pour le pire...
Les jeunes en situation d'échec ou perçus comme tels se retournent vers quelqu'un ou quelque chose qui puisse leur fournir une alternative. La religion en est une. Beaucoup plus liée à une nécessité de trouver un refuge moral et protecteur - où rencontres, entraides et enseignements sont de mise - qu'à une véritable ferveur confessionnelle, la religiosité connaît un véritable regain.
Les mosquées de quartier deviennent souvent la seule échappatoire et le seul recours dans les zones marginalisées, en rupture avec le reste de la société. Phénomène certes minoritaire mais incontestable, les prédicateurs zélés du Tabligh, qui invitent les musulmans à se définir en fonction de leur religion et non en tant que citoyen, sillonnent les rues à la recherche de nouveaux adeptes. Les salafistes, aux visées plus politiques et qui, dans leur forme extrême, prêchent le djihad, ne perdent pas non plus leur temps. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, la montée de l'islam radical dans les banlieues est un phénomène qui alarme les autorités. Un an après les émeutes qui ont embrasé les cités, les autorités sont toujours aussi démunies.
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