PEKIN (AFP) - La Chine a indiqué jeudi qu'elle ne reviendrait pas sur sa décision de censurer l'internet durant les jeux Olympiques, soulignant que les sites concernés enfreignaient les lois chinoises.
"Seuls quelques sites sont bloqués principalement parce qu'ils enfreignent les lois chinoises", a déclaré un porte-parole du comité d'organisation des jeux Olympiques, Sun Weide.
"Nous espérons que les médias étrangers pourront respecter les lois et règlements de la Chine", a-t-il ajouté.
La Chine a confirmé mercredi qu'elle ne permettrait pas un accès libre à l'internet aux journalistes étrangers durant les JO de Pékin.
Depuis le principal centre de presse des JO (Mains press center, MPC), l'AFP a pu constater l'impossibilité d'accéder à des sites dissidents, pro-tibétains ou ceux d'organisations de défense des droits de l'Homme, comme Amnesty International ou Reporters sans frontières.
Le CIO, embarrassé, a reconnu que la Chine n'avait jamais envisagé de lever toutes les restrictions.
"Ils (les responsables chinois) ont toujours fait clairement savoir que l'accès à certains sites posait problème et nous travaillons avec eux pour nous assurer que les médias aient le moins de restrictions possibles", a expliqué mercredi à l'AFP Giselle Davies, la porte-parole du CIO.
Selon elle, le CIO pensait que la Chine se contenterait de bloquer l'accès aux sites pornographiques et portant atteinte à la sécurité nationale.
Jeudi, le responsable de la presse du CIO, Kevan Gosper, a évoqué un accord entre les Chinois et des membres de l'organisation olympique, expliquant cependant ne pas avoir été tenu au courant.
"Il semble qu'il y ait eu une entente dont je n'ai pas été informé", a-t-il dit à l'AFP.
Le président du CIO, Jacques Rogge, qui est arrivé jeudi à Pékin plus d'une semaine avant l'ouverture des JO (8-24 août), s'était pourtant félicité il y a deux semaines de la liberté accordée à la presse étrangère.
"Pour la première fois, les médias étrangers pourront faire des reportages librement, les transmettre librement en Chine. Il n'y aura pas de censure sur internet", avait-il assuré, dans un entretien exclusif avec l'AFP.
"C'est ce que nous pensions tous, mais apparemment une autre entente, ailleurs, a été trouvée", a commenté M. Gosper, sans plus de détails.
Dans un communiqué, Reporters sans frontières s'est déclaré "écoeuré par l'attitude du Comité international olympique".
"C'est la première victoire de ces Jeux olympiques pour les autorités chinoises. Les promesses que les autorités avaient faites en 2001 n'ont pas été respectées, mais le CIO cautionne la situation en participant au black-out de l'information", a jugé l'association, estimant que le CIO était "totalement décrédibilisé".