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adm-janine
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adm-janine


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MessageSujet: article du daily star   article du daily star Icon_minitimeMar 26 Aoû - 6:06

ly Star, 25 août 2008

http://www.dailystar.com.lb/article.asp?edition_id=1&categ_id=5&article_id=9
5358

Article publié par le quotidien libanais en collaboration avec Common
Grounds (www.commongroundnews.org)

Israël n¹a rien à gagner à une guerre civile entre Palestiniens
Daniel Levy (1)

Traduction : Gérard pour La Paix Maintenant


Il y a un mois, quand une bombe a explosé dans le quartier de Shajaiyyah à
Gaza, tuant cinq militants du Hamas et une petite fille de 5 ans, le Hamas a
accusé le Fatah et a agi violemment contre ce qui restait du mouvement à
Gaza. Les forces du Fatah ont alors agi en représailles contre le Hamas en
Cisjordanie. Résultat : encore un round de violences entre Palestiniens. Le
clan Hilles, pro-Fatah, a cherché refuge en Israël en espérant parvenir en
Cisjordanie.

Mais ceux qui pensent que cette guerre civile rampante et l¹effondrement
actuel des services centraux palestiniens de gouvernement servent les
intérêts d¹Israël feraient mieux d¹y réfléchir à deux fois.

Ceux que réjouissent les images télévisées des violences
inter-palestiniennes, ou le « coup de pub » de l¹ONG palestinienne Human
Rights Watch condamnant à la fois le gouvernement du Hamas à Gaza et celui
de l¹Autorité palestinienne (AP) dirigée par le Fatah en Cisjordanie, se
trompent lourdement. Car ces événements n¹exonèrent en aucune façon Israël
de ses propres violations des droits de l¹homme et du droit international
dans les territoires occupés, et ils n¹améliorent pas non plus son
environnement stratégique.

Il y a une cinquantaine de jours, un cessez-le-feu prenait effet à Gaza
entre Israël et le Hamas. D¹après les termes de cet accord, conclu avec la
médiation de l¹Egypte, Israël comme le Hamas devaient cesser les attaques
contre le territoire de l¹autre partie, le Hamas devait empêcher les autres
factions palestiniennes de tirer des roquettes sur Sderot et ses environs,
et Israël devait alléger progressivement le siège qui dévastait l¹économie
et la vie quotidienne des Gazaouis.

Ce cessez-le-feu est fragile, mais il tient, en gros. La situation des deux
côtés, si elle est loin d¹être normale, est incomparablement meilleure.
Lorsque, le 23 juillet, le candidat démocrate Barack Obama s¹est rendu à
Sderot et y a tenu une conférence de presse en plein air devant la presse
internationale, il était flanqué d¹un étalage impressionnant de débris de
roquettes. Ce qu¹on n¹a pas relevé, c¹est que sans le cessez-le-feu,
pareille conférence de presse aurait été inimaginable.

L¹un des effets pervers de ces violences entre Fatah et Hamas est qu¹elles
mettent en danger ce cessez-le-feu. Toute faction palestinienne désireuse de
détourner l¹attention de ses méfaits et de séduire son opinion publique est
susceptible, tôt ou tard, de s¹en prendre à Israël. Une reprise des
violences n¹aurait pas pour seul résultat de ramener les habitants de Sderot
dans leurs abris, elle saperait aussi toute perspective d¹un échange de
prisonniers pour libérer Gilad Shalit.

Il est clair que les événements de ces dernières semaines ont approfondi les
divisions entre Palestiniens. Encore une fois, quiconque serait tenté d¹en
conclure que c¹est bon pour Israël (diviser pour régner, affaiblir l¹ennemi)
aurait tort. Ou plutôt, je devrais apporter une nuance : il aurait tort s¹il
considère une solution à deux Etats et des frontières sûres, reconnues et
permanentes entre Israël et ses voisins comme étant de l¹intérêt vital
d¹Israël.

Pour les partisans d¹un Etat binational ou pour qui souhaite la prolongation
d¹un régime de ségrégation et de discrimination dans les territoires
occupés, il y aurait vraiment là matière à faire la fête. Car une solution à
deux Etats, en tout cas en l¹état actuel des négociations, exige un
mouvement national palestinien qui soit suffisamment unifié et légitime aux
yeux de son opinion publique pour pouvoir accepter et appliquer un éventuel
accord. La division géographique et politique entre Palestiniens rend les
choses plus difficiles et non plus faciles.

Quand Israël offre un refuge à des combattants du Fatah, comme il l¹a fait
récemment avec le clan Hilles, quand il parle des dirigeants de l¹AP comme
de partenaires, cela ne donne pas beaucoup de crédit à ces Palestiniens aux
yeux de leur peuple. Une direction palestinienne perçue par sa population
comme un sous-traitant de la sécurité d¹Israël n¹est pas vraiment en
position de parvenir à un accord impliquant de nombreux compromis
historiques. La dernière chose dont Israël a besoin, c¹est d¹une autre Armée
du Sud Liban (2). Malgré les paroles chaleureuses déversées sur le premier
ministre Salam Fayyad et sur ses efforts en termes de sécurité accomplis à
Jénine, Naplouse et ailleurs, la triste réalité est que la politique
d¹Israël sape constamment sa légitimité.

Mais peut-être le plus inquiétant de tout est qu¹alors que les Palestiniens
perdent espoir dans le processus de paix et observent désespérément les deux
leaderships, du Fatah et du Hamas, il y a danger d¹émergence d¹alternatives
extrémistes du genre d¹al-Qaïda. Il se peut même que ce phénomène soit en
train de se produire en ce moment, alors que le paysage politique
palestinien éclate en structures de clan et qu¹apparaissent des groupes
comme l¹Armée de l¹Islam. Le Hamas n¹est pas al-Qaïda, mais son alternative
pourrait l¹être.

La plupart des médiateurs arabes possibles sont réticents à l¹idée de
dilapider leur capital politique dans des tentatives de réconciliation entre
Palestiniens. L¹Arabie saoudite a essayé l¹année dernière par l¹accord de La
Mecque entre le Fatah et le Hamas. Depuis, l¹accord s¹est désintégré et les
Saoudiens se sont retirés du paysage. L¹Egypte, et aujourd¹hui la Jordanie,
maintiennent des contacts à la fois avec le Hamas et l¹AP, mais aucune ne se
précipite pour remplir le vide, car leurs préoccupations sont avant tout
d¹ordre intérieur.

Israël n¹a pas peu contribué à vider le mouvement national palestinien de sa
substance, en ne mettant pas fin à l¹occupation, en assassinant des
dirigeants, en adoptant l¹unilatéralisme, etc. Mais au bout du compte, il
s¹agit d¹une affaire palestinienne, et la responsabilité de la fin des
violences et de la poursuite du dialogue intra-palestinien repose sur les
Palestiniens eux-mêmes. Mais entre-temps, il y a trois choses que doit
faire Israël, dans son propre intérêt :

En premier lieu, ne plus se mêler de politique intérieure palestinienne. Ne
pas empêcher le dialogue. Israël a un intérêt évident à voir les
pragmatiques l¹emporter, mais la réalité est qu¹Israéliens et Palestiniens
sont en conflit. Pour un dirigeant palestinien, être un « favori » d¹Israël
n¹est pas vraiment un cadeau, surtout quand ce favoritisme se traduit par
des déclarations malhabiles et par de l¹indifférence face aux besoins réels
des Palestiniens, comme la levée de barrages ou le gel de la colonisation.

Ensuite, Israël doit mettre en ¦uvre des accords pratiques là où c¹est
possible, avec quiconque peut respecter ses engagements, et avec quiconque
est prêt à conclure un accord, même de façon indirecte. Cela veut dire
maintenir et consolider le cessez-le-feu à Gaza et l¹étendre à la
Cisjordanie, et conclure l¹accord avec le Hamas avec la libération de Gilad
Shalit par le Hamas. Cela veut dire aussi travailler avec le gouvernement de
l¹AP en Cisjordanie à améliorer les conditions de vie de manière réelle et
importante.

Enfin, et c¹est crucial, Israël doit s¹assurer de ne pas sombrer dans le
chaos et de maintenir sa démocratie et son gouvernement centralisé. Israël a
son propre far-west en Cisjordanie Un clip vidéo, visible par tous sur
YouTube, ouvre une fenêtre choquante sur la violence incontrôlée de colons
contre des civils et des biens palestiniens, et des tirs à bout portant de
militaires sur des manifestants et des badauds sans armes. Les décisions de
la Haute cour sont ignorées, la barrière de séparation s¹enfonce plus
profondément en Cisjordanie, et les colonies, sauvages ou pas, s¹étendent
sans répit.

Traiter cette érosion chronique de l¹Etat de droit dans la société
israélienne est depuis longtemps nécessaire, et c¹est un défi qu¹Israël peut
relever unilatéralement.


(1) Terme équivalent à « supplétif ». Voir Wikipedia (article pour une fois
bien fait) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Armée_du_Liban_Sud

(2) Daniel Levy a été conseiller politique de Yossi Beilin, membre de
l¹équipe des négociateurs israéliens à Oslo et à Taba, et l¹un des
principaux concepteurs israéliens de l¹initiative de Genève.




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