les coulisses du vote orthodoxe

http://www.a7fr.com/article/59417.htm

A Tiberiade, aussi, les listes religieuses etaient divisees. Le Shass soutenait le maire sortant, l'Agoudat Israel soutenait, lui, le candidat du Likoud. De plus, les sionistes religieux se presentaient en deux listes distinctes et perdirent ainsi leur seul representant au Conseil Municipal.

En fin de compte, le conseil municipal de Tiberiade aura 6 listes: 4 mandats pour le Shass, 3 mandats pour la liste apolitique du maire sortant, 3 mandats pour la liste dissidente du Likoud, 2 mandats pour l'Agoudat Israel, 2 mandats pour le parti travailliste, et 1 mandat pour le parti Kadimah.

La coalition municipale sera composee du Shass, de la liste du maire, et du Kadimah. Il est probable que l'Agoudat Israel rejoigne egalement la coalition si le maire accepte de fermer le Chabbat le nouveau centre commercial qui se construit a l'entree ouest de la ville.

beurk l'agoudat Israël.

Ce qui est curieux dans l'Agoudat Israel, c'est que leurs listes municipales comportent beaucoup de sepharadim, alors qu'au niveau national, il n'y en a pas un seul!

georges972 a écrit:

Ce qui est curieux dans l'Agoudat Israel, c'est que leurs listes municipales comportent beaucoup de sepharadim, alors qu'au niveau national, il n'y en a pas un seul!

c'est selon l'endroit - si dans une municipalité il y a beaucoup de sefardim alors la liste comprendra des séfardim.
Je ne comprends pas que les séfardim ne râlent pas, n'exigent pas que cela change. On a l'impression, vu de l'extérieur, d'un club qui s'adjugerait les meilleures places.
C'est comme pour les Grandes Écoles en France, suffit que l'un d'eux arrive, il fait rentrer toute la classe pour les meilleures places.

Tout simplement, parce que les elites dirigeantes ont su savamment morceles cette masse, distinguant entre les Bulgares, traditionnellement votant pour la gauche et l'extreme-gauche, des Irakiens votant pour le parti travailliste, des Tunisiens votant pour le Parti National Religieux, des Marocains votant soit pour le Shass soit pour le Likoud, etc, etc...

Et puis les "sepharades" doivent etre en fait consideres comme non-ashkenazes, leurs traditions et leur histoire sont tous tres differents les uns des autres, et a part la grande masse de Marocains, tous les autres sont des groupes beaucoup plus petits, a part les 140.000 Irakiens. En Israel, sont arrives a peine 45.000 Tunisiens, le meme nombre d'Egyptiens, 20 a 30.000 Lybiens, 20.000 Syriens, 50 a 60.000 Yemenites, une dizaine de milliers de Juifs Indiens, 50.000 Bulgares, une dizaine de millier de Grecs, a cote des 2 millions de Russes ou des 300.000 Polonais, ou des 500.000 Roumains, ces gens ne font pas le poids.

ah voila une vision plus intéressante du problème ; et nettement moins raciste.
Mais les irakiens ne sont pas des séfarades, ce sont des orientaux, c'est différent, non? idem les yéménites, les égyptiens, et entre les bulgares et les tunisiens, même si tu les colles tous sous l'étiquette "séfarade" il y a autant de différence entre eux qu'entre l'eau et le vin!! Alors qu'il y a peu de différence entre un roumain et un polonais.

Guitl,

Ton observation est toute a fait exacte. Le terme "sepharade" est employee a tort et a travers et designe, aujourd'hui, en Israel, toute communaute qui n'est pas ashkenaze. Or ces communautes etaient extremement disparates, j'ecris "etaient", car les annees passant, les nouvelles generations ont tendance a adopter un modele sepharade unifie, ou les traditions communautaires relevent de plus en plus du folklore ou de l'ethnographie.
Cela a ainsi permit a un parti politique comme le Shass de reunir sur une meme liste des representants de pratiquement toutes ces communautes "sepharades", de l'irakien (Ovadia Yossef), en passant par le Marocain (Ariel Attias), le Tunisien (Elie Yichai), le Yemenite (Meshoulam Nahari), le Georgien (Avraham Michaeli), l'Ethiopien (Mazor Bahina), le Boukharien (Amnon Cohen), l'Oranais (Chaim Amsellem).

georges972 a écrit:

Guitl,

Ton observation est toute a fait exacte. Le terme "sepharade" est employee a tort et a travers et designe, aujourd'hui, en Israel, toute communaute qui n'est pas ashkenaze. Or ces communautes etaient extremement disparates, j'ecris "etaient", car les annees passant, les nouvelles generations ont tendance a adopter un modele sepharade unifie, ou les traditions communautaires relevent de plus en plus du folklore ou de l'ethnographie.
Cela a ainsi permit a un parti politique comme le Shass de reunir sur une meme liste des representants de pratiquement toutes ces communautes "sepharades", de l'irakien (Ovadia Yossef), en passant par le Marocain (Ariel Attias), le Tunisien (Elie Yichai), le Yemenite (Meshoulam Nahari), le Georgien (Avraham Michaeli), l'Ethiopien (Mazor Bahina), le Boukharien (Amnon Cohen), l'Oranais (Chaim Amsellem).

Chez nous, il y a la droite, le centre, les gauches, mais pas de communautarisme. Et quand je vois les conséquences pour Israël, et le racisme, les jugements à l'emporte-pièce de certains que tu connais comme moi, je trouve que ce n'est pas génial.
Un parti musulman a tenté le coup, dans une "banlieue difficile", de se présenter aux élections sous son étiquette religieuse, il n'a pas eu 3% - et pourtant ce ne sont pas les musulmans qui manquent dans ce coin, mais ils ont pigé qu'il était inutile pour leurs parents de quitter les islamistes, si c'est pour se remettre sous leur coupe arrivé en France.
C'est dangereux, parce qu'à chaque fois qu'on ouvre la bouche, on est jugé comme ashkénaze ou comme "séfarade", ni comme Juif, ni à plus forte raison comme un humain.

Guitl,

Tu ne peux pas comparer la situation politique en France de la situation israelienne. En Israel, dois-je te le rappeller, il y a des segments tres importants de la population qui n'ont pas encore interiorise le fait meme de l'existence d'Israel. Il ne s'agit pas seulement des Arabes, mais aussi d'une bonne partie des courants religieux en Israel. Et meme parmi les sionistes-religieux, ceux qui aujourd'hui, fournissent l'elite de l'armee israelienne, il y a souvent des questions qui se posent. Et il y aussi des intellectuels laiques qui estiment que la disparition d'Israel pourrait resoudre certains problemes (les leurs en particulier).
Tout cela n'existe pas en France.

De plus, il faut prendre en compte l'espace geostrategique dans lequel Israel se trouve, les pressions exterieures immenses qui ont naturellement des repercussions sur la politique interieure israelienne.
Lorsque ton budget est greve par des depenses militaires indispensables, il ne te reste plus beaucoup pour le reste, et c'est dans cet espace restreint ou toute la politique interieure israelienne se joue.

Aussi la dichotomie europeenne traditionnelle entre droite et gauche n'a pas beaucoup de sens en Israel. Et puis, la droite, depuis 1977 et surtout depuis 1985 (date a laquelle Shimon Peres commenca a demolir systematiquement les principaux centres economiques du pouvoir de la gauche) a acquis une legitimite qu'elle n'avait jamais eu auparavant.
Aujourd'hui, il n'y a plus aucun projet social de gauche, il n'y a que l'ideal capitaliste, meme si celui-ci en a pris un serieux coup dans l'aile ces derniers mois.