Les dirigeants arabes se retrouvent enfin à Koweit pour débattre de Gaza
Les dirigeants arabes ont entamé lundi à Koweït un sommet durant lequel ils doivent débattre, avec retard, de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, qui les a profondément divisés, et examiner le financement de la reconstruction du territoire palestinien.
Ils discuteront également de la complémentarité économique entre leurs pays au cours de ce sommet de deux jours, officiellement placé sous le signe de l'économie, mais qui a été rebaptisé "sommet de solidarité avec le peuple palestinien à Gaza".
La grande majorité des dirigeants des 22 membres de la Ligue arabe, que le conflit à Gaza a divisés en deux camps -partisans et adversaires du mouvement islamiste palestinien Hamas cible de l'offensive- sont présents.
Le sommet se tient au lendemain d'un cessez-le-feu décrété séparément par Israël, puis le Hamas, suivi par un début de retrait "progressif" de l'armée israélienne de la bande de Gaza, ravagée par 22 jours d'une offensive qui a tué plus de 1.300 Palestiniens.
Il fait aussi suite à un mini-sommet organisé dimanche à Charm el-Cheikh en Egypte par le président égyptien Hosni Moubarak, qui a obtenu le soutien de dirigeants arabes et européens à son plan pour une fin totale des violences à Gaza.
L'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmed Al-Sabah, a ouvert ce sommet au palais des hôtes "Bayan Palace", en invitant ses pairs arabes à contribuer à "une confirmation du cessez-le-feu".
Le président syrien Bachar al-Assad, parmi les derniers à arriver à Koweït, est l'un des plus fervents défenseurs du Hamas.
Réunis à la hâte vendredi à Doha à l'initiative de l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, les partisans du mouvement islamiste ont adopté un document en 11 points qui doit être soumis au sommet de Koweït.
Ce texte prévoit la suspension des liens avec Israël, une demande qui s'adresse à l'Egypte et à la Jordanie. Il préconise aussi un gel de l'initiative de paix arabe qui propose une normalisation des relations avec Israël contre un retrait israélien de tous les territoires arabes occupés.
Adopté en 2002 par le sommet arabe de Beyrouth, ce plan d'inspiration saoudienne a été relancé en 2007 au sommet de Ryad.
Le document de Doha propose également la création d'un fonds de reconstruction de Gaza, auquel le Qatar a déjà promis une contribution de 250 millions de dollars.
L'Arabie saoudite et l'Egypte, chefs de file du monde arabe, avaient boudé la rencontre de Doha, à laquelle n'a pas assisté non plus M. Abbas.
"Il est inacceptable et inadmissible que se poursuivent les divergences interarabes (...). Nous ne devons pas nous traiter les uns les autres de traîtres", a lancé dimanche à Koweït le Premier ministre libanais Fouad Siniora.
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a réclamé que le sommet de Koweït soit "un sommet de franchise, de réconciliation et de solidarité" entre les dirigeants arabes.
Dans le domaine économique, le sommet doit annoncer le lancement en 2010 d'une union douanière arabe et approuver des projets pour une interconnexion des réseaux électriques et des lignes de chemins de fer dans la région.
Le sommet discutera également de la pauvreté et du chômage et de l'impact de la crise financière mondiale sur le monde arabe.
Les pays arabes ont perdu 2.500 milliards de dollars en raison de cette crise, selon le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Mohammad al-Sabah.
Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, et le président sénégalais Abdoulaye Wade, également président en exercice de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), assistent au sommet.
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