http://palestine1967.site.voila.fr/discorde/D.discorde.lynchagederamallah.htm
remplacez le mot de "colère" par "haine", vous aurez une meilleure idée de l'histoire. Et bien entendu c'est la faute des Juifs, comment pourrait-il en être autrement?
Dans le même cas, et le cas s'est présenté je crois à Netanya, l'arabe s'en sort non pas en bonne santé, mais vivant.
Et à ce lynchage en règle, atroce, les israéliens auraient dû répondre par des paroles de paix, bien entendu. Et dire merci, aussi?
Au début de la deuxième Intifada,quelques jours après le meurtre en direct à la TV du petit Al Adura
dont la mort a bouleversé le monde,renversement complet de situation : cette fois c'est au tour des palestiniens
d'être les bourreaux .
Quatre militaires israéliens sont lynchés (3 morts) par la foule en colère.
En représailles, Israël bombarde plusieurs objectifs en Cisjordanie et à Gaza.
Bien sûr, on ne peut comparer que ce qui est comparable,et nous avons ici d'une part une armée d'occupation
retranchée qui tire sur un gosse et d'autre part une foule poussée à bout qui déborde un service d'ordre palestinien
sous équipé,sous entrainé,mal commandé, et sans consignes bien précises ...
Néanmoins,ça fait "tâche" ...
Récit d’une journée de sang et de feu à Ramallah, entraînée dans la logique de guerre, qui a commencé par
une scène de lynchage et s’est achevée sous les bombes.
Tôt dans la matinée , les policiers palestiniens ont arrêté dans le secteur de Ramallah (sous contrôle de l’Autorité palestinienne), une voiture leur paraissant suspecte. À son bord, quatre passagers,des réservistes israéliens .
Depuis la veille, la tension était vive dans ce secteur.
Les occupants du véhicule, des Israéliens sont emmenés dans les locaux du commissariat central de la ville.
La nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre dans les rues de Ramallah.
Très vite, une foule considérable se rassemble devant les bâtiments de la police. Des cris ont fusé.
Tapant dans leurs mains, les manifestants scandaient des cris de vengeance. La colère était à son comble.
Les policiers palestiniens ont tenté tant bien que mal, de faire respecter le calme mais c’était peine perdue;
à moins d’utiliser leurs armes, ils ne pouvaient empêcher un premier groupe de pénétrer dans l’enceinte.
Plusieurs hommes ont alors entrepris d’escalader la façade et sont entrés par une fenêtre.
La police débordée ne pouvait plus rien faire. De l’extérieur on apercevait vaguement des silhouettes s’acharnant
sur ce qui devaient être les corps des Israéliens arrêtés.
Un premier homme se penche à la fenêtre et pousse un cri de victoire.
Un second se précipite et indique le chiffre 2 avec ses doigts.
L’horreur vient de se produire : un lynchage populaire comme on ne souhaite à personne de le voir. Dans la soirée, on apprendra que trois hommes sont morts, le quatrième étant grièvement blessé.
À l’extérieur, le sentiment est diffus. Certains lèvent les bras au ciel, heureux. L’un brandi même un couteau.
D’autres s’empressent d’incendier la voiture abandonnée des soldats capturés ,mais une grande partie de la population
qui s’étaient massée devant le commissariat s’éloigne lentement, pas vraiment fière.
Les policiers tentent de reprendre le contrôle de la rue et dispersent la foule.
Dans les heures qui suivent, les bureaux se vident, le travail cesse. Les rues perdent leur agitation.
Ramallah est presque une ville morte.
L’armée israélienne n’a pas tardé à réagir. D’abord en affirmant que les hommes arrêtés étaient des soldats réservistes ayant perdu leur chemin et se trouvant " par erreur " en territoire palestinien. Une allégation qu’il est difficile de croire lorsqu’on connaît les lieux ;il est impossible de se tromper tant les check points sont nombreux.
On voit mal comment trois soldats, dont un portait l’uniforme si l’on en croit le bureau d’information de l’armée israélienne, auraient pu passer les barrages de cette manière. En réalité, il pourrait plutôt s’agir de membres des forces spéciales, chargés d’infiltrer le territoire palestinien. En général ils sont difficilement repérables, habillés comme n’importe quel Palestinien, et surtout pratiquant le dialecte local sans aucun accent.
Les corps des militaires ont été restitués à Israël, hier après midi. Ce qui n’a pas empêché Avi Pazner, porte-parole du gouvernement israélien, de s’en prendre à Yasser Arafat.
Jeudi après-midi, les chaînes de télévision israéliennes passaient en boucle les images de la matinée. L’opinion publique s’émouvait. Ehud Barak pouvait alors déclarer : " Nous étudions les détails de ces événements très graves. Nous saurons quoi faire. "
Dans la foulée, il réunit autour de lui les responsables de l’armée et de la sécurité. Peu importe la déclaration de l’Autorité palestinienne regrettant le lynchage. Comme à chaque fois, la démesure prend le pas sur les véritables décisions politiques aptes à ramener le calme.
Ce qui s’est passé hier après-midi à Ramallah permet de douter des véritables volontés pacifiques du gouvernement israélien. À un acte condamnable d’une foule en colère, Tel Aviv a répondu par un acte de guerre. Car les mots ont un sens.
Ramallah, ville palestinienne, a été bombardée à plusieurs reprises, occasionnant d’importants dégâts et faisant de nombreux blessés.
Un porte-parole de l’armée israélienne auquel on demandait quand s’arrêteraient ces raids s’est borné à dire que le " message " envoyé par Israël aux Palestiniens est simple : " Cessez de nous chercher des noises ! Arrêtez la violence ! " Un peu plus tard, un communiqué affirmait qu’il ne s’agissait que d’un " avertissement ".
En ce jeudi, Ramallah s’apprête à commencer le week-end musulman lorsque soudain le bruit d’un avion survolant la ville alerte la population. Tout de suite après deux hélicoptères se positionnent dans le ciel, stationnaires. Il ne s’agit pas d’une mission d’observation. Des roquettes partent presque instantanément des appareils et frappent le commissariat central, semant la panique dans le quartier. Les vitres des immeubles avoisinants sont soufflées. Du bâtiment de la police, il ne reste qu’un tas de ruines et des cadavres de voitures. " C’est la démocratie à la mode israélienne ", laisse échapper un homme en serrant les poings. Ce qui n’empêche pas les policiers de remettre le drapeau palestinien.
Yasser Abed Rabbo, ministre de la culture de l’Autorité palestinienne et conseiller de Yasser Arafat, arrive sur les lieux. Il ne fait aucune déclaration. Puis le chef du 17e bataillon de l’armée palestinienne arrive. " Nous nous attendions à une telle réaction, dit-il. Nous attendons encore plus. La situation va se détériorer. Barak n’est pas un chef politique, c’est un chef de guerre. Notre objectif est la déclaration d’indépendance de l’État palestinien avec Jérusalem comme capitale, que les Israéliens soient d’accord ou non. "
À peine termine-t-il sa phrase qu’une violente explosion retenti non loin de là. Les bureaux de l’Autorité palestinienne sont touchés. Des ambulances passent en trombe, suivies par des camions de pompiers. Tsahal donne la " punition ". Parmi la population, c’est la panique. Des femmes s’enfuient en courant, des enfants dans les bras. Des hommes suivent, un sac à la main. Un policier porte un vieillard sur son dos. Ceux qui le peuvent s’échappent en voiture. Scène de chasse en Cisjordanie.
Et toujours cette avion qui décrit des cercles autour de Ramallah. Pour les pilotes israéliens, c’est sans doute un exercice en temps réel. Car la partie est inégale. Les Palestiniens ne disposent pas de DCA. Ils sont forcés de voir avec rage surgir les hélicoptères, deux, puis quatre, puis cinq. Quelques policiers tentent bien d’utiliser leurs armes automatiques, peine perdue. Le siège de l’armée palestinienne est une cible de choix. Il est touché. Alors que nous nous trouvons à une centaine de mètres du centre de la radio et de la télévision, les engins volants s’annoncent. Une lueur sort de l’appareil, un sifflement retentit. Tout le monde se jette à terre dans un réflexe de peur. La déflagration ébranle les corps. Une antenne de la radio s’effondre, un incendie se déclare autour. Les émissions de la Voix de la Palestine cessent. La nuit tombe sur Ramallah, déjà plongée dans l’obscurité.
L’attente des nouveaux raids des hélicoptères n’est que plus angoissante. Elle ne dure pas vraiment. Le rodéo se poursuit encore, dans le fracas des bombes. En début de soirée les tirs avaient cessé. Avec ses amis, Mustapha, un Palestinien d’une cinquante d’années, craignait une chose : une attaque des colons, surarmés, à la faveur de la nuit. La journée d’aujourd’hui risque d’être chaude. Israël a mis en place un blocus de toutes les zones autonomes palestiniennes en Cisjordanie, interdisant aux résidents d’y entrer ou d’en sortir. Pour la septième journée consécutive, le bouclage de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, bloquant ainsi l’accès à Jérusalem-Est, alors qu’aujourd’hui doit se dérouler comme chaque vendredi la grande prière des musulmans. Si les Israéliens pensaient anéantir toute velléité de révolte chez les Palestiniens, ils ont fait fausse route.
Chaque bombe envoyée creuse un peu plus le fossé entre les deux peuples.
On ne prépare pas la paix en faisant la guerre.
Seuls les manuels militaires distillent ce genre d’idiotie.