La rencontre, qui vient d’avoir lieu à Berlin, des membres du "Quartette" proche-oriental, composé pour la circonstance de hauts représentants de la Russie, des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’ONU, avait été qualifiée à l’avance par les experts de non prometteuse et d’inutile. Pourtant, des déclarations intéressantes ont été faites lors de la conférence de presse qui l’a suivie.
L’information la plus importante, c’est que désormais des pays arabes seront associés officiellement aux travaux du "Quartette".
L’hôte de la rencontre, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré que la situation avait évolué et que "nous trouvons des partenaires pour le règlement au Proche-Orient également dans le monde arabe". Il a annoncé que la prochaine réunion du "Quartette" se tiendrait dans une capitale arabe. Où, concrètement, et quand, on l’ignore pour l’instant. Bien qu’il existe, de toute évidence, trois possibilités – l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Jordanie. Quant à la date définitive de cette nouvelle rencontre à un niveau élevé du "Quartette" (le ministère russe des Affaires étrangères évoquait le 26 février la possibilité d’une rencontre vers la fin mars – NdlR) , sa fixation définitive n’aura de sens qu’une fois qu’un gouvernement palestinien d’unité nationale aura commencé à travailler. Il serait vain d’attendre de quelconques changements de la situation d’ici là.
Tout ce qui vient d’être dit est lié pour beaucoup, sans aucun doute, au succès des négociations qui ont eu lieu au début février à la Mecque où, grâce à la médiation de l’Arabie saoudite, les Palestiniens sont parvenus à un accord pour créer un gouvernement d’unité nationale.
Il convient de considérer également comme un résultat important de cette réunion du "Quartette" la déclaration du chef de la diplomatie russe, Serguéï Lavrov. Ce dernier a annoncé que dès le 13 mars est prévue une rencontre d’experts du "Quartette" chargée d’élaborer les moyens de transformer en mécanisme permanent l’actuel mécanisme provisoire d’aide aux Palestiniens. Il est à noter que la date limite pour la formation du Cabinet des ministres est le 22 mars. Une simple comparaison des deux dates permet de se convaincre que les propos de Lavrov, selon lesquels le "Quartette" n’a décrété aucun boycott du gouvernement palestinien, ne relevaient pas de la simple rhétorique diplomatique. Le "Quartette" ne demeurera pas les bras croisés en attendant les premières initiatives du nouveau gouvernement : il entend dès à présent faciliter la vie des Palestiniens. C’est là, notamment, un signe de confiance vis-à-vis des accords de La Mecque.
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