La violence peut éclater comme la foudre, ou s’insinuer, ramper, se déguiser. Elle peut se répandre et tout contaminer, ou se concentrer en un point précis. Elle peut frapper continûment, quotidiennement, ou sévir de façon aveugle et erratique. Mais quelle que soit sa forme, son lieu, son temps, la violence détruit. Elle va droit au coeur, ronge l’estime de soi, ruine la santé. Au sein d’un groupe, en milieu de travail, par exemple, elle dissout la confiance, la solidarité, l’unité.
Cela, on le sait ou on le sent d’instinct, pour avoir déjà vécu soi-même la violence "ordinaire", ou en avoir été témoin. C’est l’employé d’un service public qui se fait bousculer et engueuler par un client impatient, la serveuse de restaurant qui se fait pincer une fesse au passage, l’ouvrier dont le contremaître critique systématiquement tous les gestes, la travailleuse dont la patronne "oublie" de signer un formulaire de remboursement, le psychologue qu’un supérieur traite d’incompétent devant sa cliente...
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