Allègement du boycott diplomatique des Palestiniens
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GAZA (Reuters) - Le vice-ministre norvégien des Affaires étrangères a rencontré à Gaza le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, premier pas vers une levée du boycottage diplomatique du gouvernement palestinien par les pays occidentaux.
Il s'agit de la première rencontre entre le chef du gouvernement palestinien, membre du Hamas, et un haut responsable européen depuis les sanctions économiques et l'embargo diplomatique imposés par l'Occident aux Palestiniens en mars 2006, après la victoire du mouvement islamiste aux élections législatives.
La Norvège, qui n'est pas membre de l'Union européenne, a rétabli toutes ses relations avec l'Autorité palestinienne à la suite de l'entrée en fonction, samedi, du nouveau gouvernement d'union formé par les nationalistes du Fatah et le Hamas.
"Nous espérons que tous les pays européens, et même les autres pays (...), soutiendront ce gouvernement d'union", a déclaré le vice-ministre norvégien des Affaires étrangères, Raymond Johansen, à la presse.
"Nous espérons que ce gouvernement d'union travaillera avec acharnement pour répondre aux attentes de la communauté internationale", a-t-il ajouté.
L'embargo financier et diplomatique avait été imposé en raison du refus du Hamas de respecter les trois conditions posées par le Quartet de médiateurs internationaux (Etats-Unis, Onu, Russie et Union européenne): reconnaissance d'Israël, renonciation à la violence et acceptation des accords passés entre Israéliens et Palestiniens.
"POSITION AUDACIEUSE"
Les Palestiniens ont formé un gouvernement d'union dans l'espoir de mettre fin à cet isolement diplomatique. L'accord conclu le mois dernier à La Mecque entre le Fatah et le Hamas, à l'origine de ce cabinet, ne contient cependant aucune reconnaissance explicite d'Israël et se borne à déclarer que le gouvernement respectera les accords passés.
L'UE n'a pas encore exposé sa position vis-à-vis de ce nouveau gouvernement.
Les Etats-Unis ont fait savoir dimanche qu'ils ne le boycotteraient pas totalement. Le consulat des Etats-Unis à Jérusalem a déclaré que des contacts avec des ministres non issus du Hamas pourraient être autorisés "au cas par cas".
Israël a en revanche prévenu qu'il ne traiterait pas avec un gouvernement qui ne reconnaît pas son existence.
Des responsables israéliens ont minimisé la portée des entretiens de Johansen avec Haniyeh et le nouveau ministre palestinien des Affaires étrangères, Ziad Abou Amr, en soulignant que les sanctions économiques restaient en vigueur.
Lors d'une conférence de presse commune avec Johansen, Abou Amr a salué la "position audacieuse" de la Norvège, premier pays européen à reconnaître pleinement le nouveau gouvernement.
"Nous avons abordé de nombreuses questions, notamment les moyens d'obtenir un soutien international à une levée du siège", a dit Abou Amr.
La Norvège avait accueilli à Oslo les négociations israélo-palestiniennes ayant abouti au premier accord de paix intérimaire, officiellement signé en 1993 à Washington et créant l'Autorité palestinienne.
Le ministre russe des Affaires étrangères a régulièrement rencontré le chef en exil du Hamas, Khaled Méchaal, mais pas Haniyeh.
D'après un sondage paru dans le quotidien Yedioth Ahronoth, 39% des Israéliens sont favorables à des discussions avec le nouveau gouvernement palestinien et 17% soutiennent des contacts avec les seuls ministres issus du Fatah.
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