Foin des ruptures attendues ! Les français ont voté majoritairement en suivant le clivage gauche-droite.
Jusqu'au dernier jour de la campagne électorale, vendredi, les sondages d'opinion ont pronostiqué une qualification pour le second tour, le 6 mai, de Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP et de la socialiste Ségolène Royal.
Les instituts de sondage ne se sont pas trompés, même s’ils ont enfumés la majeure partie de cette campagne passionnante au demeurant. Ils vont pouvoir encore vendre leurs produits pendant encore quelques décennies en faisant valoir leur fiabilité.
Quel que soit le successeur de Jacques Chirac , son élection marquera un renouveau politique avec un saut de génération. Deux "baby boomers" nés après 1945, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy vont se disputer les suffrages des français.
Une première leçon à tirer de ce premier tour est que le candidat sera investi d'une grande légitimité par rapport à la dernière présidentielle, surtout à cause de la participation record et des nouvelles inscriptions sur les lignes électorales.
Sarkozy et Royal vont se disputer dans 15 jours la magistrature suprême, programme contre programme. La candidate socialiste va, durant ces deux semaines, peaufiner son image de femme et de « neuve » de la politique. Elle a su résister aux « amicales critiques » venant de son propre parti.
Les compteurs sont remis à zéro et durant 15 jours, l’hystérie qui a présidé les derniers jours de la campagne va aller encore en s’amplifiant.
François Bayrou n’a pas démérité mais n’a pas su convaincre. Son score honorable est loin des espérances professées ces derniers temps dans son camp. Comme les 2 autres grands candidats républicains, il a du affronter plusieurs coups bas dont son équipe n’a su se dépêtrer. Le parti démocrate qu’il a l’intention de fonder lui permettra de préparer tranquillement les prochaines échéances.
Il se pose, de toute façon et plus que jamais comme l’homme du recours. Les prochaines années, selon toutes les analyses, seront cruciales et déterminantes pour l’avenir de la France. Si l’équipe en place venait à trébucher, Bayrou aurait alors un boulevard devant lui.
Sarkozy et Royal vont se disputer dans 15 jours la magistrature suprême.
La candidate socialiste va, durant ces deux semaines, peaufiner son image de femme et de « neuve » de la politique dont elle a si bien su jouer au début de sa campagne et des primaires socialistes. Elle a su résister, avec un grand sang-froid, aux « amicales critiques » venant de son propre parti. Ceux qui, dans son propre camp, la critiquait vont maintenant faire corps autour d’elle en agitant l’espoir. La dispersion des votes n’est plus à l’ordre du jour.
Sarkozy va en effet devoir affronter les manipulations lancées contre lui, le comparant à Hitler et Le Pen. C’est bien ce que cherchaient ses adversaires en le diabolisant ces derniers jours. La gauche préparait le deuxième tour. Lui cherchera à convaincre au centre, l’hypothèque Le Pen étant maintenant écartée.
Mais les désistements ne vont pas se bousculer en sa faveur. La campagne électorale n’a pas montré la Chiraquie en veine de compliment et de soutien, c’est le moins qu’on en puisse dire.
L’encore Président avait bien montré en 1981 sa préférence pour Mitterrand face à Giscard. Les manœuvres politiciennes vont continuer de plus belle durant ces 15 jours.
Parmi les points positifs de cette journée, le taux record de participation. Il est nettement supérieur à ceux enregistrées à la même heure au premier tour lors des présidentielles de 1995 (64%), 1988 (69,1%) et 1981 (66,2%).
Autre point réjouissant : la chute de Le Pen qu'il faut bien se garder d'attribuer à la droitisation du discours de Sarkozy. Même si son fonds de commerce n'est pas entamé, il perd nettement des points.
Mais la forte participation aux élections ne constitue pas en totalité la preuve d’une maturité politique, d’une claire conscience des droits et des devoirs de chacun.
Cependant, il faut bien s’en réjouir, sans trop espérer.
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