Source : Europe Israël
Mobilisons nous contre l’appel au boycott du BDS des 49èmes rencontres cinématographiques de Pezenas – Israël sera à l’honneur
Yohann Taïeb
janvier 29th, 2011
Mes amis, le BDS sur son site ici appelle le directeur des 49èmes rencontres cinématographiques de Pézenas, du 25 février au 3 mars 2011, à annuler cet évènement dont le cinéma israélien en sera à l’honneur, mobilisons nous auprès de lui pour qu’il maintienne la programmation de cet évènement.
Merci d’écrire massivement à ce responsable et de communiquer aussi largement que possible cette lettre.
Je tiens à remercier EUROPE-ISRAEL et l’avocate Caroline Yadan pour son excellent argumentaire chiffré et détaillé que vous trouverez ici
Voici ma lettre que je lui ai adressée en ce sens :
La Fédération des ciné-clubs de la Méditerranée
5 passage Jean Magrou,
34500 Béziers.
Tél. : 04 67 31 27 35
Fax : 04 67 31 73 06
Mél. : federationccm@yahoo.fr
M. André Blasco
« Monsieur,
Le collectif pro-palestinien BDS vous à récemment envoyé une lettre de protestation pour vous demander de déprogrammer les 49èmes rencontres cinématographiques de Pézenas, du 25 février au 3 mars 2011, dont le cinéma israélien sera mis à l’honneur.
Le cinéma, Monsieur, comme vous le savez, reste l’un des outils majeurs qui contribuent à promouvoir les valeurs humaines à même d’immuniser les sociétés contre tous les phénomènes destructeurs.
La culture n’est pas un produit comme un autre : refuser d’éditer un livre ou de diffuser un film, fussent-ils financés publiquement, n’est pas comparable à l’action d’un consommateur qui s’abstient d’acheter des oranges israéliennes.
Livres, musique, cinéma sont par essence un outil de liberté, un puissant contre-pouvoir, un vecteur universel de communication et de résistance. Si l’on refuse d’entendre les artistes, ils n’auront plus de voix. Si le cinéma israélien ne peut plus voyager, il s’éteindra.
Il y a peu, le cinéma israélien était moribond. En 2001, le budget alloué à cette industrie a triplé, grâce à l’action de cinéastes, dont le documentariste Avi Mograbi (Télérama no 3122). Ces aides publiques, accordées via l’Israël Film Fund (IFF), ainsi que d’étroits accords de coproduction avec la France, ont contribué à la renaissance d’une production riche, et souvent très critique à l’égard de la politique du gouvernement israélien : Lebanon, de Samuel Maoz, ou Valse avec Bachir, d’Ari Folman, Z32, d’Avi Mograbi, ont reçu des aides de l’IFF.
L’Israël Film Fund est construit sur le modèle du CNC français, il se compose de créateurs et accorde ses soutiens sur des critères exclusivement artistiques. Interdire des œuvres au motif qu’elles sont soutenues est un faux combat, et même un contresens. En France, personne ne pense que Jacques Audiard, avec Un prophète, représente la politique de Sarkozy et d’Hortefeux, même s’il a bénéficié d’une aide du CNC.
Je tiens à remercier EUROPE-ISRAEL et l’avocate Caroline Yadan pour son excellent argumentaire chiffré et détaillé dont vous pouvez en prendre connaissance sur ce lien : http://www.europe-israel.org/2011/01/une-reponse-objective-a-la-campagne-boycott-desinvestissement-sanctions-par-caroline-yadan/Le réalisateur et acteur israélien, Avi Mograbi, dont ses œuvres sont marquées par ses convictions politiques anti-sionistes (il a notamment déclaré : « Je soutiens sans ambiguïté l’existence de l’État d’Israël, mais j’estime qu’il ne doit plus être un État juif, mais un État pour tous ses citoyens à égalité »). Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009, toutefois concernant les appels au boycott il affirme que « … la culture, c’est la circulation des idées, et lorsqu’on s’attaque aux idées, on risque de finir par brûler des livres… ».
Le collectif BDS mène une campagne dont le seul but est de rayer l’Etat d’Israël dans tous les domaines ( économique, diplomatique, scientifique, universitaire, sportif, culturel… ), il mène une véritable industrie de délégitimation d���un état démocratique ou la liberté d’expression et surtout de critique est reconnu dans tout le monde.
Ces prétendus objecteurs de consciences, ces donneurs de leçons, ces prétendus humanistes, ou sont ils pour manifester massivement pour condamner l’épuration religieuse des chrétiens du Proche et du Moyen Orient ?
Ces prétendus objecteurs de consciences, ces donneurs de leçons, ces prétendus humanistes, ou sont ils pour organiser des flottilles humanitaires pour briser la répression sanglante des gouvernements tunisiens, algériens, égyptiens… massacrant leurs propres populations, criants leur besoin de justice sociale, d’une plus juste redistribution des richesses ?
Ils se mobilisent massivement que quand il s’agit de crier leur haine d’Israël. Le BDS à une indignation sélective, et œuvre non pour une paix juste, une solution de deux états pour deux peuples mais pour mettre Israël au banc des nations.
NON. Israël n’a rien à voir avec un régime d’apartheid.
Près de 18 % de la population ne sont pas juifs : Arabes musulmans et chrétiens, Druzes, Baha’is, Circassiens, etc.…y sont représentés SANS AUCUNE DISCRIMINATION. Pendant l’apartheid les Noirs étaient majoritaires mais n’avaient pas le droit de vote. En Israël, la minorité arabe a le droit de vote et même des représentants au Parlement israélien.
Pendant l’apartheid, les Noirs ne pouvaient avoir de relations sexuelles avec les Blancs, ils ne pouvaient pas prendre les mêmes moyens de transport, ni donner ou recevoir du sang et des organes des Blancs, ils ne pouvaient pas se faire soigner dans les hôpitaux réservés aux Blancs.
En Israël, les Palestiniens sont libres de toutes relations sexuelles (y compris homosexuelles), les moyens de transport ne sont bien sûr pas réservés aux seuls juifs israéliens (et ce, malgré le risque d’attentat), chacun peut donner ou recevoir du sang et des organes, les hôpitaux sont ouverts à tous, sans aucune distinction (180.000 Palestiniens ont été soignés en Israël durant l’année 2010).
Pendant l’apartheid, les Noirs ne bénéficiaient d’aucun droit au travail : en Israël, les salaires et les avantages sociaux des travailleurs arabes sont les mêmes que ceux de leurs homologues israéliens. Le droit syndical est le même pour tous.
Pendant l’apartheid, les Noirs n’avaient pas accès aux écoles et universités : en Israël près de 59 % des jeunes filles arabes israéliennes fréquentent l’école durant plus de huit ans. Plus de 300.000 enfants arabes vont en classe dans les écoles israéliennes.
Pendant l’apartheid, les Noirs avaient des places réservées au cinéma, les plages étaient séparées : en Israël, chacun est parfaitement libre de se rendre au cinéma ou à la plage, sans discrimination. L’Arabe, comme l’H��breu est langue officielle en Israël. Israël n’est ni un Etat raciste, ni ségrégationniste, mais démocratique et favorisant la liberté d’expression, contrairement d’ailleurs aux autres pays de la région (Liban, Koweït, Qatar, Iran, Irak, Syrie, Yémen, Arabie Saoudite …).
LE BOYCOTT EST-IL LEGAL ?
NON. Le boycott est ILLEGAL. Il constitue « une entrave à l’exercice normal d’une activité économique quelconque, en opérant une distinction ente les producteurs, fournisseurs de ces produits, en raison de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une nation déterminée, en l’espèce Israël, et ce, conformément à la jurisprudence de la Chambre Criminelle et de la Cour européenne des droits de l’homme » (Cour d’Appel de BORDEAUX du 22 octobre 2010).
Il est susceptible de caractériser l’infraction pénale de discrimination envers un groupe de personne en raison de son appartenance à une nation déterminée, au sens des dispositions des articles 225-1 et suivants du Code Pénal, et de provocation à la discrimination raciale, délit prévu et réprimé par l’article 24 alinéa 8 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la Presse.
Par ailleurs, et outre les délits de discrimination et de provocation à la discrimination raciale, les opérations de boycott prônées par le collectif BDS sont illégales, en ce que elles sont susceptibles de caractériser les délits suivants : La participation à un attroupement dans un lieu public, prévu et réprimé par l’article 431-3 du code pénal L’atteinte à la liberté du travail prévu et réprimé par l’article 431-1 du code pénal Le tapage injurieux ou nocturne prévu et réprimé par l���article R 623-2 du code pénal Plusieurs décisions de justice ont prononcé des condamnations envers des personnes participant à des actions de boycott de l’Etat d’Israël.
LE BOYCOTT FAVORISE T-IL LA PAIX ?
NON. La politique suivie par le gouvernement israélien peut bien entendu être critiqué et les Israéliens sont d’ailleurs les premiers à le faire, souvent sévèrement, la démocratie et la liberté d’expression étant largement entendue en Israël. Mais il ne s’agit pas ici de simple critique. Le discours prôné par les partisans du boycott est un discours GLOBAL et GENERAL de haine, de rejet, de déni, d’exclusion et de délégitimation.
Il tend à instaurer le bannissement d’une Nation, à rétablir la punition collective disparue depuis le Moyen-âge. La paix ne peut avoir lieu qu’entre Israéliens et Palestiniens. Mettre un terme définitif aux nombreuses forces, qui existent sur place, et qui tendent à favoriser les échanges commerciaux ou intellectuels, c’est saboter le rapprochement entre les deux peuples, c’est en définitif SABOTER LA PAIX.
Il semble au contraire primordial de toujours favoriser une coopération, un environnement de paix et un climat de confiance entre les Israéliens et les Palestiniens. C’est l’intérêt de tous, y compris des amis des Palestiniens.
Permettez-moi de vous citer, Uri Avnery, écrivain, journaliste israélien mais surtout connu mondialement pour être le plus grand militant d’extrême gauche israélienne, farouche opposant à la politique israélienne du développement des implantations et lauréat du prix Nobel ( de la paix ) alternatif en 2001, quant à son sentiment profond sur la campagne mondiale de Boycott contre Israël :
« … J’ai été interrogé sur la réaction des Palestiniens à l’idée de boycott. À l’heure actuelle, les Palestiniens ne boycottent même pas les colonies, puisque ce sont les travailleurs palestiniens qui construisent presque toutes les maisons là-bas, par nécessité économique. Leurs sentiments peuvent seulement être devinés. Tous les Palestiniens qui se respectent, bien entendu, soutiennent toute mesure efficace contre l’occupation. Mais il ne serait pas honnête de leur faire miroiter le faux espoir qu’un boycott mondial pourrait amener Israël à genoux. La vérité est que seule l’étroite coopération des forces de paix palestiniennes, israéliennes et internationales pourraient générer l’élan nécessaire pour mettre fin à l’occupation et réaliser la paix… » source
Par conséquent, en cédant aux exigences de ces groupes pro-palestiniens, vous ne contribuez pas à l’étroite coopérations des forces de paix palestiniennes, israéliennes et internationales, vous ne faîtes que renforcez le camp des forces contre productives pour atteindre la paix.
EXISTE-T-IL UNE CRISE HUMANITAIRE A GAZA ?
NON. Affirmer que Gaza est au bord de la famine est mensonger. Le taux de croissance était de 16 % pour l’année 2009 (source FMI) Il existe à Gaza une classe moyenne et une classe très riche. Les inégalités sociales y sont présentes du fait notamment de l’existence de la corruption au niveau des dirigeants. Les difficultés économiques également. Mais, on trouve sur place des restaurants de luxe, notamment sur les plages (Rootsclub, Green Terrace Caf��, Ambassador Banquet Hall, Big Bite etc…).
Un Centre commercial de grand luxe, climatisé, comprenant 600 places de parking et un ensemble de manèges a ét�� inauguré durant l’été 2010, ainsi qu’une piscine olympique.
Les journalistes locaux relèvent l’existence de marchandises sur les étalages, souvent en abondance (cf. : reportage du « Palestine Today » du 26 novembre 2009 ; article Mahmoud Hammadi du 29 juin 2010 dans le quotidien « Rose El Yousef »)
Les habitants de Gaza sont classés au 3ème rang mondial des populations souffrantes d’obésité (source Economist.com ranking)
En 2008 un Gazaoui recevait 682 $ d’aide aide publique au développement alors qu’un congolais ne recevait que 25 $ (source rapport d’Oxfam France).
Par ailleurs, la centrale électrique de Gaza produit à elle seule 30% de l’électricité. 10 lignes à haute tension venant d’Israël fournissent 62% de l’énergie et 2 lignes d’Egypte, 7%..
Il n’y a pas à Gaza de « catastrophe humanitaire ». Le taux de mortalité s’élève à 3,44 pour 1000 (Territoires palestiniens Source INED) alors qu’il est de 6.1 en Turquie, de 4,9 en Algérie, et de 8,8 en France où la population est vieillissante.
La population de Gaza y progresse de 3,3 % par an (6eme rang mondial), la mortalité infantile de 15 pour 1000 alors qu’elle est de 25 pour 1000 en Turquie de 25,6 en Iran de 31.5 en Egypte et de 26.7 au Maroc.
L’espérance de vie est de 74.1 ans dans les Territoires « palestiniens », tandis qu’elle est de 49.2 pour l’Afrique septentrionale de 55.1 pour l’Afrique Occidentale, et de 69.9 pour l’Asie.
A la lecture de cette lettre, je vous demande, Monsieur, de ne pas céder aux pressions de ces militants du BDS et de maintenir votre événement consacré au cinéma israélien.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations les plus distinguées. »
M. Yohann TAIEB