Olmert accuse
Dans une lettre adressée au conseiller juridique du gouvernement, les avocats du Premier ministre ont demandé à Meny Mazouz l’ouverture d’une enquête judiciaire contre le contrôleur de l’Etat.
Micha Lindenstrauss est accusé par Ehud Olmert de contrevenir à la loi en dévoilant systématiquement à la presse le contenu de ses rapports avant leur publication officielle, et de prendre régulièrement pour cible le Premier ministre. La saisie du conseiller juridique du gouvernement intervient sur fond de l’enquête menée par le contrôleur de l'Etat sur l’achat d’un appartement en 2004, situé Rue Crémieux dans le quartier de la Moshava Haguermanit à Jérusalem. Le chef du gouvernement est soupçonné d’avoir bénéficié d’une remise de 320.000 dollars en contrepartie d’une assistance qu’il aurait accordée au promoteur, la société Aloumot, concernant ce même projet immobilier. Ehud Olmert aurait ainsi pu acquérir ce bien au prix coûtant de 1.200.000 dollars, sans bénéfice pour le vendeur. Bien que certains experts du marché de l’immobilier de luxe de la capitale estiment raisonnable le montant d’acquisition de cet appartement, l’enquête tente de mettre à jour l’intervention éventuelle du Premier ministre, à l'époque en charge du portefeuille de l’Industrie et du Commerce, pour l’obtention des autorisations nécessaires à la construction du projet, alors bloqué par l’opposition de l’ingénieur en chef des services municipaux, Ouri Chetrit, un ami personnel d’Ehud Olmert.
Le contrôleur de l’Etat a transmis le mois dernier à Meny Mazouz, les éléments de son enquête indiquant à ce dernier qu’il y avait là «potentiel à l’ouverture d’une procédure judiciaire contre l’acquéreur» et soulignant qu’il convenait de poursuivre les investigations avec des moyens que son bureau ne possédait pas. Micha Lindenstrauss avait également mentionné qu’en dépit de son obligation, le Premier ministre n’avait pas transmis de réaction concernant les faits lui étant imputés.
Les avocats d'Ehud Olmert, Elie Zohar et Rohi Blecher, accusent de leur côté Lindenstrauss de « ne pas respecter les règles les plus élémentaires d’éthique qui s’appliquent aux employés de la fonction publique, et plus particulièrement au contrôleur de l’Etat » et qu’il est patent que le rapport de ce dernier sur cette affaire est partial et non objectif.
Dans une deuxième lettre adressée également lundi à Meny Mazouz, les deux juristes demandent par ailleurs le licenciement de Yaakov Borovsky, conseiller du contrôleur pour les affaires de corruption, après que le procureur de l’Etat, Eran Shneider, ait déclaré ce dernier inapte à exercer cette fonction. Revenant sur le comportement du bureau de Micha Lindenstrauss, les avocats d'Ehud Olmert affirment : « A coté de l’obligation de publier des rapports d'enquête, il convient également de respecter un autre impératif qui est celui du respect de l’honneur et de la réputation des personnes mises en cause ».
On estime cependant dans les milieux juridiques autorisés que Meny Mazouz ne devrait pas donner suite