L'EDITO D'INFOLIVE.TV
C’est à l’heure où tout parait compliqué et dangereux, c’est au moment où la Syrie menace l’Etat d’Israël, c’est à l’heure où le Jihad islamique tente une nouvelle fois de kidnapper un soldat israélien, quand des roquettes Kassam continuent à s’abattre sur la ville de Sdérot, qu’il faut essayer de faire un point sur les perspectives de paix possibles dans la région.
Hier, 17 palestiniens du Fatah et du Hamas sont morts lors d’affrontements entre factions palestiniennes. Hier, Israël a lancé avec succès un satellite espion de la toute dernière génération, capable d’observer des objets au sol, d’une taille de 70 cm. Dans ce contexte fébrile et instable, deux scénarios possibles peuvent se produire : Le premier, et quelque part aussi le plus logique, mais le plus dramatique: une guerre.
Dans ce conflit, presque connu d’avance, s’affronteraient les forces islamistes fondamentalistes, alliées à l’Iran et à la Syrie contre l’Etat d’Israël. Dans une telle conflagration, l’élément de supériorité technologique d’Israël, et une détermination de ne pas refaire les erreurs de la guerre du Liban II, amèneraient l’Etat d’Israël à une victoire militaire sans précédent, face à la Syrie et face aux Palestiniens, mais coûterait un prix élevé en vies humaines au sein de la population civile israélienne.
Il est clair que la prochaine guerre, si elle a lieu, sera une guerre de missiles, avec un objectif de la part des ennemis d’Israël : toucher le plus possible la population civile israélienne et ses villes. Même si la victoire militaire est claire est nette, elle générerait un chaos parmi les Palestiniens et un changement possible de régime syrien, déterminé à venger la défaite. En deux mots, une guerre très dure qui n’amènerait pas de résultats politiques satisfaisants pour autant. Nous mettons de côté pour l’instant l’Iran, qui attend une raison d’entrer en guerre ouverte avec Israël et de déclencher un conflit mondial. L’autre chose, c’est justement, alors que les cartes paraissent toutes noires, de réfléchir à des perspectives de paix. Non pas de paix, mais en tout cas des perspectives qui ne mènent pas de manière inéluctable à la guerre.
Le problème palestinien, demeure un problème majeur, qu’il faut tenter de traiter, même lorsqu’on dirait qu’il n’y a aucune issue à l’horizon. Si rien n’est fait dans les prochaines semaines, le mouvement du Hamas risque de contrôler la totalité de la bande de Gaza et par émulation, de commencer une véritable guerre civile, cette fois ci en Judée Samarie pour s’emparer du contrôle total de l’Autorité Palestinienne, détruisant le Fatah. Le Hamas à Gaza et à Ramallah, c’est l’Iran aux portes d’Israël. Il est déjà au sud Liban et les combats entre le mouvement palestinien Fatah al Islam, branche armée de al-Qaida et l’armée libanaise sont la preuve que l’Iran avance ses pions et ne rencontre pas de véritable opposition sérieuse.
L’Etat d’Israël aujourd’hui doit se poser la question de savoir s’il faut laisser le Hamas prendre le pouvoir ou bien -avec une collaboration américaine et peut être même européenne- de soutenir le Fatah de Mahmoud Abbas, même militairement s’il le faut, pour préparer le terrain pour l’avenir. La question est difficile, les réponses encore plus.
Parce qu’il n’y a pas de garantie absolue que le Fatah de Mahmoud Abbas soit capable de décider d’un avenir meilleur pour le peuple palestinien. Mais, Israël doit-il rester de côté et justement, se garder d'utiliser cette crise palestinienne historique très grave pour ne pas entamer une alliance tactique et aboutir à des perspectives de dialogue ? Il semble également qu’une telle démarche ferait qu’Israël soit perçu positivement par les Américains, la France de Sarkozy aussi peut être et ceci remettrait du carburant au processus de paix moribond.
D’autre part, la Syrie de Bashar Al Assad a beaucoup à perdre en choisissant l’option militaire et si ce pays veut faire partie du concert des Nations, il doit entreprendre un changement radical de cap ou alors, la Syrie restera circonscrite dans le schéma d’un état terroriste et isolé. Pour conclure, le mécanisme de guerre est en marche. Il est apparent aux yeux de tous.
Les Palestiniens, les Syriens et les Libanais ont beaucoup à perdre. Le savent-ils vraiment ? Non. Par contre, Israël ne veut pas la guerre. Comme l’a dit le chef d'état-major, le général Gabi Ashkenazi, Tsahal se prépare à la guerre dans le cas ou celle ci serait inévitable, mais ce n’est pas la seule alternative que désirent les Israéliens.
Loin de là. Donc, aujourd’hui, il faut essayer à tout prix de déplacer l’alternative guerre pour chercher d’autres modèles, d’autres schémas. Il est plus facile de détruire que de construire. Aujourd’hui est peut être le moment le plus crucial pour l’Etat d’Israël et pour la région de chercher des perspectives de paix et d’avenir.
Olivier Rafowicz
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