L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a remporté la primaire du Parti travailliste, ce qui le place en position du décider du sort du Premier ministre Ehud Olmert et de son gouvernement de coalition.
Le parti travailliste est le principal partenaire de la formation centriste Kadima au sein de la coalition gouvernementale d'Ehud Olmert.
Barak, qui a réclamé la démission d'Olmert après la parution d'un rapport officiel critiquant sa gestion du conflit de l'été dernier contre le Hezbollah libanais, a précisé mercredi qu'il ne comptait pas quitter immédiatement la coalition.
Les ministres travaillistes ne voudront sans doute d'ailleurs pas risquer leur place dans un réalignement majeur de la coalition ou dans des élections anticipées qui, selon des sondages, devraient profiter à l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu et à son Likoud (droite).
Selon les résultats officiels, Barak a remporté 51,2% des voix contre 47,7% pour son rival Ami Ayalon, ancien chef des services de renseignement intérieurs.
Quelque 103.000 membres du Parti travailliste étaient appelés à voter pour élire leur nouveau chef, qui devrait hériter du portefeuille de la Défense dans l'exécutif israélien.
Barak, 65 ans, a démissionné de son poste de Premier ministre en 2001 à la suite d'un soulèvement palestinien et de l'échec des pourparlers de paix. L'ancien chef militaire a depuis réussi dans les affaires.
"Je prends mes fonctions de président du Parti travailliste (...). J'ai été choisi pour diriger, mais j'ai l'intention de le faire avec Ami et les autres formidables membres de ce parti", a déclaré Barak dans un discours.
"Aujourd'hui commence une tâche longue et ardue (...) visant à unifier l'Etat d'Israël (...). C'est aussi le début de notre mission consistant à redonner au peuple foi en ses dirigeants", a ajouté Barak.
RÉPIT POUR OLMERT
Il a cependant qu'il n'avait cependant pas l'intention de faire voler en éclats la coalition d'Olmert, qui devrait se voir accorder un répit jusqu'à la publication de la version définitive de la commission Winograd, en août.
Barak est plus populaire qu'Olmert, dont la cote s'est effondrée à moins de 10% en raison notamment de la guerre israélienne au Liban.
L'actuel dirigeant de ce ministère éminemment stratégique est le responsable sortant du Parti travailliste, Amir Peretz, qui n'a pas franchi le premier tour de la primaire.
Ayalon, ancien chef de la marine qui a dirigé les services de renseignement intérieurs Shin Bet jusqu'à sa retraite en 2000, a fait savoir qu'il respecterait le résultat du vote sans toutefois concéder immédiatement sa défaite.
"Je respecterai le résultat et quand je le constaterai de moi-même, j'appellerai Ehud Barak pour le féliciter", a dit Ayalon.
Un deuxième tour a dû être organisé pour la primaire travailliste car aucun des cinq candidats n'avait totalisé plus de 40% des suffrages lors du premier tour, le 28 mai.
Olmert devra affronter un nouveau test ce mercredi lorsque les 120 députés du parlement voteront à bulletin secret pour élire un nouveau président d'Israël.
Il a soutenu le vice-Premier ministre Shimon Peres, lui aussi membre de Kadima, pour ce poste essentiellement protocolaire.
Shimon Peres sera opposé à Colette Avital, du parti travailliste, et à Reuven Rivlin, du Likoud.
S'il est, à 83 ans, le candidat favori des Israéliens, Shimon Peres ne pourra bénéficier de cette popularité, le vote du Parlement réservant souvent des surprises.
Déjà candidat à ce poste en 2000, Shimon Peres avait été battu par Moshe Katsav, du Likoud, qui s'est retiré de son poste en janvier après avoir démenti des accusations de viol et de harcèlement sexuel portées par d'anciennes collaboratrices.
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