L’anonyme du Quai d’Orsay
Jean-Paul de Belmont et Laurent Chikly
Une hirondelle ne fait pas le printemps.
Le printemps, ce pourrait être la fameuse rupture en matière de politique étrangère française que l’on annonçait après l’élection de Nicolas Sarkozy. Nous attendons, pour les prochains mois, des signes clairs indiquant, non pas un parti pris pro-israélien de la part de la France, mais une vraie politique équilibrée et constructive renonçant à souffler sur les braises du Proche-Orient pour se donner l’impression d’exister.
L’hirondelle, elle, pourrait prendre la forme du nouveau mode de communication de la pensée
védrinienne jusque-là triomphante, et qui, désormais, semble choisir l’option souterraine jusqu’à user de l’anonymat pour écrire un article dans
Libération (1). Certains dinosaures du "Quai" regardent avec mélancolie à travers leurs fenêtres dorées et scrutent un horizon qu’ils ne reconnaissent plus.
«Daniel», se présentant comme «haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères» développe dans ce «Rebonds» la thèse archi rebattue selon laquelle
«les Européens portent une responsabilité en refusant de dialoguer avec le Hamas».Il serait fou de la part d’un responsable de notre diplomatie de ne pas reconnaître l’horreur des actes de barbarie et de l’idéologie rétrograde du Hamas, et notre «Daniel» ne commet pas cette erreur. Mais il a la chance de disposer d’une langue française richissime parmi laquelle on peut piocher une locution magique, l’adverbe «certes», si pratique pour développer l’antithèse du paragraphe précédent
(...)
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