Aux temps bibliques, si les Cananéens se mélangèrent donc aux Israélites, ce ne fut pas le cas des autres peuples de la région : les Moabites, les Edomites, les Hasmonéens, les Ammonites, les Phéniciens et les Philistins.
Les peuples de la région subiront pendant vingt siècles des dominations successives qui leur imposeront leurs religions : le christianisme, à l’époque byzantine, l’islam, à l’époque des conquêtes arabes au VIIème siècle.
Jérusalem, qui provient de l’hébreu Yerushalaym, Ir-ha-Shalom, la ville de la Paix1, hébergera une présence juive continue pendant près de trois millénaires. La ville sainte accueille notamment, depuis les années 1800, une majorité juive constante, comme que le montrent les chiffres des empires ottoman et britannique, ainsi que ceux de l’Etat d’Israël depuis 1949.
Selon une estimation établie par l’historien Bernard Lewis, spécialiste notamment de l’Empire Ottoman, sur la base de registres officiels, la population de Palestine s’élevait à environ trois cent mille âmes dans le premier siècle de la domination ottomane, au XVIèmesiècle.
Ses conclusions indiquent également que près d’un quart de la population était concentré dans six villes : Jérusalem, Gaza, Safed, Naplouse, Ramleh et Hébron. Ces centres urbains, qui jouissaient d’une large indépendance vis-à-vis du Sultanat, faisaient office d’autorités locales.
La population rurale était quant à elle organisée par tribus. Certaines d’entre elles, bédouines et nomades, provenaient du nord de l’Arabie.
S’ils conservaient un point d’ancrage en Palestine, les Bédouins se déplaçaient en fonction des saisons et des sécheresses afin de nourrir les bêtes, avant de revenir au campement principal. L’absence de frontières, jusqu’au XXème siècle, permettait aisément ces mouvements de populations.
En 1850, la population de Palestine - incluant la Transjordanie (la Jordanie actuelle) - avoisinait les 350 000 personnes, d’après les chiffres d’Alexander Schölch, ancien professeur des études du Moyen-Orient moderne à l’université d’Erlangen en Allemagne. Elle comptait 85% de musulmans, 11% de chrétiens et 4% de Juifs ; soit quelques 300 000 musulmans.
En 1922, le premier recensement officiel des autorités du mandat britannique établit une population musulmane d’environ 600 000 individus. A l’aube de la création d’Israël, en 1947, l’expert en démographie Sergio Della Pergola estime que près d’un million deux cent mille mahométans vivaient sur le territoire sis à l’ouest du Jourdain.
Cette augmentation de près d’un million d’individus en l’espace d’un siècle, soit de 400%, a été nourrie par des vagues d’immigration en provenance d’autres provinces de l’Empire Ottoman, la Syrie, l’Irak, l’Egypte, le Liban d’aujourd’hui, tombées sous les dominations des Britanniques et des Français à la chute de l’empire turc.
Dès 1880, le mouvement sioniste occasionne une importante immigration juive ainsi que des investissements en capitaux dans le Yishuv(le nom donné par les Juifs à leur communauté nationale en Palestine, qui deviendra l’Etat d’Israël). Au début du XXème siècle, la province de la Palestine connaît en effet un développement économique, largement dû à la présence de Juifs entreprenants, qui attire les travailleurs étrangers, notamment ceux des régions avoisinantes. La plupart des Palestiniens arabes actuels est issue de cette immigration.
L’administration britannique collabora également à l’installation d’infrastructures, dont la construction d’une voie de chemin de fer entre Jaffa et Jérusalem, ou le traçage de routes. Entre 1922 et 1931, le kilométrage de routes pierrées double de 450 à 922.
Dans les années 1920, la province syrienne du Hauran, un plateau volcanique, délimité par le mont Hermon au Nord et la Jordanie au Sud, connut une sévère famine. Ce fléau occasionna un mouvement massif de population (incluant des Israélites) vers les régions de Palestine en plein développement. C’est également dans cette région que se situe Dera, la ville syrienne où la révolution contre Bechar al Assad a commencé, voici un peu plus d’un an.
D’après le professeur émérite en géographie Moshe Brawer, de l’université de Tel-Aviv, les côtes méditerranéennes, de leur côté, ont accueilli pendant le mandat britannique de nombreux travailleurs égyptiens.
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