Quels fruits et légumes acheter l'année de la Chmita?

(Première partie)

La ménagère doit être bienveillante lorsqu'elle achète des fruits et des légumes l'année de la Chmita. La provenance des fruits aura des implications sur le comportement de la famille. Il faut donc être conscient de ces différences.

En théorie, il est interdit de faire du commerce des fruits de la Chmita. La Torah demande aux agriculteurs de délaisser les fruits dans leurs champs et de ne pas récolter leurs productions. Par ailleurs, les agriculteurs doivent autoriser tous les Juifs qui le désirent à se servir, à condition qu'ils ne prélèvent qu'une petite quantité suffisante pour leur consommation personnelle pour maximum trois repas. Il est certain que le mode de vie dans notre société ne correspond pas au modèle décrit par la Torah. Nous n'avons pas toujours de vergers ou de potagers à proximité et il est indispensable d'apporter les fruits et les légumes directement dans les villes et les distribuer dans les grandes surfaces. Comment pouvons nous concilier les lois de la Torah et notre mode de vie? Il existe 5 manières possibles de concilier les choses et chaque solution a ses avantages et ses inconvénients. Ces prochaines semaines nous allons étudier et analyser ces possibilités.

1. Otsar Beth Din

Ce moyen de fonctionnement durant la Chmita est très ancien. Il était déjà mis en fonction à l'époque du deuxième Temple. Le principe de Otsar Bet-Din est celui-ci : c'est le tribunal rabbinique de la ville, qui représente tous les habitants, qui est chargé de ramasser les produits agricoles et les distribuer. La Toséfta nous décrit le processus: "lors de l'approche de la récolte des figues, le Bet-Din embauche des ouvriers qui récolteront la production, la feront sécher et la placeront dans les entrepôts de la Chmita. Il en est de même pour la récolte du raisin et la préparation du vin, pour les olives et l'huile… Le Bet-Din départageait la production dans chaque foyer la veille de Chabbat" (Toséfta Chéviit 8,2). De quel droit le Bet-Din se permet-il des actes interdits par la Torah tels que récolter en grande quantité ? La réponse est simple : l'individu n'a le droit de récolter que la quantité de fruits et de légumes pour sa consommation personnelle; il est donc logique que le Bet-Din, représentant de tous les habitants de la ville ait le droit de récolter cette quantité proportionnellement au nombre d'habitants. Par contre, le Bet-Din ne fera pas de bénéfice sur la vente des fruits, il les vendra à prix coûtant afin de couvrir les frais de fonctionnement. Pourquoi les agriculteurs sont intéressés à participer à cette organisation? Avant le début de la Chmita, le Bet-Din établi un contrat avec les agriculteurs qui deviennent ses salariés. Les agriculteurs récolteront les fruits au nom du Bet-Din qui les payera.

Cette solution organisée chaque année par différents Bet-Din est considérée par certains décisionnaires rabbiniques comme préférable (le Rav Yaakov Ariel) mais cela ne fait pas l'unanimité. En effet le Rambam n'a pas évoqué cette possibilité dans son livre de Halah'a. De plus la Toséfta ne rappelle pas que le Bet-Din vendait les fruits. Cependant les arguments apportés en faveur de cette méthode sont que cette solution n'annule pas le principe des lois de Chmita comme le font d'autres solutions. De plus les fruits du Otsar Bet-Din ont de la sainteté "kédouchat Chéviit". D'un coté nous devons faire attention lors de leurs utilisations et il est interdit de les exporter mais d'un autre coté selon le Ramban, leur consommation est une Mitsva. Cette solution permet à l'agriculteur et à sa famille ainsi qu'à tous les corps de métier dépendant de la vente des fruits et légumes (transporteurs, fabriquant de cartons) de pouvoir subsister. Cette solution permet d'éviter l'importation en masse de productions d'Europe et d'agrandir la dépendance économique de l'état d'Israël et le financement de nos ennemis par l'importation en masse de productions de Gaza.

Cette solution qui semble idéale ne peut pas (pour le moment) répondre à toute la demande de notre population grandissante. Elle ne permet pas aussi aux agriculteurs de travailler normalement la terre et de planter. Cela veut dire que le Otsar Bet-Din peut dispenser les fruits des arbres durant toute l'année mais il ne peut pas assurer la distribution de légumes tels que les carottes et les pommes de terres ou le coton qui ne sont pas cultivés en serres et qui demande un travaille permanent.

En résumé la solution du Otsar Bet-Din renforce l'application des lois de Chmita, donne une possibilité aux agriculteurs qui le désirent, de respecter les lois de la Chmita, sans trop de dégâts financiers.

source : aroutz7