L'Allemagne est un Etat de droit : c'est-à-dire un Etat lui-même régi par l'état de droit. On y respecte donc certainement plus le droit des gens que, par exemple, en France où l'idéologie tient volontiers lieu de juge de paix.
Dans notre pays, les exemples abondent qui justifient un tel jugement de ma part, des grèves à répétition du monopole public aux verdicts de complaisance rendus par une justice politisée venant, par exemple, à encourager José Bové à récidiver impunément.
En Allemagne : "Le tribunal du travail de Nuremberg (...) a interdit en référé jusqu'au 30 septembre une grève des conducteurs de trains allemands qui devait commencer jeudi et qui pourrait être la plus importante du secteur depuis 15 ans" (AFP).
Rapporté à nos us et coutumes, une telle décision de justice apparaîtrait inique, mais : "Le tribunal a fondé sa décision sur le fait que l'économie allemande subirait un énorme dommage pendant la période de pointe pour les voyages en Allemagne" (AFP).
A qui viendrait-il à l'idée, en France, de se soucier de la santé morale et économique d'une nation taillable et corvéable à merci ? Et pourquoi se priver, en prime, du plaisir sadique de prendre le cochon de payant en otage en invoquant un droit de grève dévoyé ?
Chez nos voisins d'outre-Rhin, les fonctionnaires statutaires (30% du personnel) ne disposent pas du droit de grève; par contre les autres, à l'instar de la Deutsche Bahn, bénéficient d'un régime de droit privé en même temps que de la sécurité de l'emploi.
La décision du tribunal du travail de Nuremberg, rendue dans le droit-fil de la jurisprudence du Tribunal fédéral du travail, évoque donc, ce qui n'est que justice, les intérêts vitaux de la population pour définir les services essentiels du secteur public.
Enfin, je voudrais dire ici combien je m'insurge contre le vote de lois qui, en France, possèdent tous les attributs de véritables usines à gaz : la loi n'est-elle pas plutôt faite pour fixer un cadre général dans lequel, soumise à l'état de droit, l'action pourra se développer?
Par conséquent, pourquoi ne pas décréter que le service public du transport terrestre, placé sous la pleine et entière responsabilité des intéressés, s'accomplira intégralement aux heures de pointe quitte, ensuite, à circuler à l'économie jusqu'au prochain coup de feu ?
Quand, aujourd'hui, le plus précieux des avantages sociaux vous est conféré, en l'occurrence la sécurité de l'emploi, cela vaut bien une contrepartie consistant à assurer, à tous ceux qui, eux, vous règlent rubis sur l'ongle, leur liberté fondamentale d'aller et venir, non ?
source :
resiliencetv