Assistance à un automobiliste en panne
Le RaMBaM<!--[if !supportAnnotations]-->[DP1]<!--[endif]--> écrit (chap.13 des Lois sur le meurtre et le devoir de préserver sa santé) :
« Si l’on rencontre en chemin, une personne dont l’animal s’écroule sous sa charge (le poids de la charge empêche l’animal d’avancer), aussi bien dans un cas où la charge correspond à la capacité de l’animal, aussi bien dans un cas de surcharge, une Mitsva (une obligation) nous incombe d’aider cette personne à décharger son animal, et cette Mitsva est ordonnée par la Torah, comme il est dit : « Si tu vois l’âne de ton ennemi (même de ton ennemi) qui s’écroule sous sa charge, et que tu te dérobe, tu as le devoir d’aller l’assister ».
On ne doit pas simplement l’aider à décharger et s’en aller en laissant la personne dans la panique (on ne doit pas se contenter de l’aider à décharger l’animal juste pour qu’il reprenne des forces, et ensuite s’en aller en laissant la personne dans l’affolement, puisqu’elle ne pourra recharger sa bête qu’avec de très gros efforts), mais on doit l’aider à décharger, et ensuite l’aider à recharger, comme il est dit : « …Lever, tu lèveras avec lui. », qui représente une Mitsva différente. »
A partir de là, nous pouvons faire un parallèle avec une situation courante de nos jours : l’automobiliste qui tombe en panne sur la route.
Selon les propos du RaMBaM que nous avons cité, lorsque l’on voit un automobiliste qui tombe en panne sur la route, nous avons le devoir de lui porter assistance, pour la réparation de sa voiture, dans la limite de nos possibilités.
Cependant, nous pouvons aussi dire que bien qu’il y a une Mitsva, un devoir d’aider une personne à décharger son animal, ce devoir n’existe que lorsqu’il s’agit d’un animal, sur lequel la notion de Tsa’ar Ba’alé ‘Haïm (l’interdiction de faire souffrir un animal) est applicable. Peut être que la Torah ne m’a ordonné cette Mitsva uniquement à cause de la souffrance occasionnée à l’animal par sa charge, mais lorsqu’il ne s’agit pas d’animal, comme pour notre sujet d’aujourd’hui, il n’y aurai aucune obligation de porter assistance à un automobiliste en panne.
(Toutefois, si nous émettons l’hypothèse que la « souffrance » occasionnée au propriétaire de l’animal, qui voit sa bête en train de souffrir, et qui voit donc son bien matériel se détérioré, si cette souffrance est elle aussi qualifiable de Tsa’ar Ba’alé ‘HaÏm, nous pouvons donc prouver, à partir de ce Din de déchargement de la bête, qu’il y a une réelle obligation d’aider un automobiliste en panne, mais il n’est pas nécessaire d’émettre une telle hypothèse, puisqu’elle fait l’objet d’une Ma’hloket – une divergence d’opinion Hala’hic)
Le RaMBaM poursuit :
« Le verset fait mention de « l’âne de ton ennemi ». Il ne s’agit pas là d’un ennemi non juif, mais d’un ennemi juif. Or, comment peut on avoir un ennemi juif, puisque la Torah dit explicitement : « Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur » ?!
Les ‘Ha’hamim disent qu’il s’agit ici d’une personne que l’on a vu sur le point de commettre une transgression de la Torah, et que l’on a prévenu qu’elle s’apprêtait à commettre une transgression de la Torah, et que cette personne a quand même enfreint cet interdit, dans un tel cas, il est une Mitsva de haïr cette personne jusqu’à ce qu’elle fasse Teshouva (se repente). C’est là le sens du mot « ennemi ».
Dans notre cas, bien que cette personne n’a pas encore fait Teshouva (puisqu’elle est encore appelée « ennemi »), puisque cette personne se trouve présentement confrontée à un problème qu’elle ne peut résoudre toute seule (elle ne peut ni décharger, ni recharger), il nous incombe le devoir d’aller l’aider à décharger et à recharger, et de ne pas l’abandonner, de peur que cette personne tarde sur cette route en raison de son bien matériel, et en arrive - de ce fait - à se mettre en danger.
La Torah prend en considération toutes les âmes d’Israël, aussi bien celles des Tsaddikim (les justes), aussi bien, celles des Resha’im (les impies), puisqu’ils sont tous rattachés à Hashem, et qu’ils ont tous foi dans les principes de Sa religion. »
Nous pouvons donc expliquer, à travers ces propos de notre maître le RaMBaM -selon qui, cette Mitsva d’aider une personne à décharger sa bête, est motivée par le seul désagrément du propriétaire de l’animal - qu’il n’y a donc pas de différence entre l’animal d’un juif et sa voiture qui tombe en panne en pleine route, quand le propriétaire se tient au bord de la route, perdu et affolé, ne sachant pas quoi faire, espérant de l’aide. Particulièrement, lorsque le propriétaire de la voiture peut parfois se mettre en danger à cause de cela, comme cela est malheureusement arrivé.
Par conséquent, il y a là aussi une Mitsva et une obligation pour tout conducteur responsable qui voit sur la route un automobiliste dont le véhicule est tombé en panne, de s’arrêter sur le bas-côté et de lui porter assistance en se qui concerne la réparation de la voiture ou autre.
C’est ainsi que tranche le ‘Arou’h Hashoul’han<!--[if !supportAnnotations]-->[DP2]<!--[endif]--> concernant une charrette attelée à des chevaux, dont l’une des roues s’est brisée, toute personne qui voit le cocher de cette charrette dans un tel état de panique, a le devoir de lui porter assistance jusqu’à ce qu’il réussisse à conduire la charrette convenablement.
N.D.T Il faut préciser que la Torah n’ordonne de porter assistance que lorsqu’il s’agit d’un juif. Cependant, nous vivons parmi les nations, et le fait de ne pas porter assistance à un non juif dont la voiture tombe en panne, pourrait engendrer de graves conséquences pour le peuple juif. C’est pour cela qu’il semble que même lorsqu’il s’agit de la voiture d’un non juif, il est également un devoir de lui porter assistance, au moins pour ne pas causer de ‘Hiloul Hashem (les réaction des non juifs suite à cette négligence, pourraient ternir l’image du peuple juif, ce qui entraînerai la profanation du Nom d’Hashem)
Il semble donc que pour notre sujet également, si la voiture tombe en panne en pleine route, il est une Mitsva et un devoir de porter assistance à ses occupants, de quelconque façon possible.
Il y a là, de toute manière, une Mitsva de Guemilout ‘Hassadim (prodiguer du bien à son prochain), et « le Monde n’a été crée que pour le ‘Hessed… »
source :
halahayomit