DEUT. 7 :12 - 26 : Aimer l´Eternel ; gage de succès.
On l´a vu notamment en ce qui concerne l´hygiène et la santé, les lois divines préservent Israël d´épidémies et autres maladies.
L´application des lois de l´Eternel entraîne pour Israël une grande bénédiction illustrée par la fécondité, l´abondance des produits du sol etc.
La confiance en l´Eternel a pour effet de ne pas avoir peur de l´ennemi. C´est une sérieuse arme psychologique. L´histoire des Juges illustre bien que lorsque Israël servait Dieu et avait confiance en lui, il dominait sur ses ennemis et lorsqu´il l´abandonnait, il était vaincu et réduit à la servitude.
C´est l´idolâtrie pour imiter les nations alentour qui conduisit plus tard Israël à la ruine.
Les commentaires soulignent à propos de cette phrase, que la récompense pour la mitsvah doit toujours se trouver sur les talons de l´homme et non pas devant ses yeux. C´est à dire : cette récompense ne doit pas être le but exclusif de son action, et de sa fidélité, mais une conséquence à laquelle on ne pense même pas, que l´on ne voit pas et qui cependant suivra infailliblement.
DEUT. 8 :1-20 : Ne pas oublier les commandements de l´Eternel.
La marche dans le désert fût pour Israël une épreuve pour savoir s´il allait appliquer la loi. Ça l´a préparé à être une nation. Restait à savoir si une fois installé dans la prospérité, Israël se souviendrait de la loi.
Il est écrit qu´une fois rassasié « tu devras bénir l´Eternel ton Dieu pour le bon pays qu´il t´a donné. Prend garde à toi pour que tu n´oublies pas l´Eternel ton Dieu, en ne gardant pas ses commandements et ses décisions judiciaires. »
Une fois installé en terre promise, l épreuve semble en avoir été que plus grande.
Dans le besoin il est facile d´appeler l´Eternel mais rassasié, on l´oublie trop souvent.
Ne pas vivre de pain seulement, signifie précisément qu´il ne faut pas faire intervenir dans la conjoncture humaine les seuls facteurs matériels. Il importe de ne jamais oublier que le concours de Dieu est indispensable à n´importe quelle réussite, et si nous nous appuyons sur cette confiance en Dieu, si nous avons conscience que toute notre vie, y compris notre vie professionnelle, s´accomplit en présence et suivant le dessein de Dieu, nous pourrons dormir tranquilles. C´est là le sens de cette phrase comme le sens des 40 années dans le désert.
DEUT. 9 :1-6 : Pourquoi la terre promise pour Israël ?
La méchanceté des nations du pays de Canaan. Comme nous l´avons déjà vu, l´équité de la malédiction divine sur Canaan fût confirmée par la dépravation qui s´était développé dans ce pays à l´époque de la conquête d´Israël. Après Abraham, Dieu laissa s´écouler 4 siècles pour que la faute des Amorites devienne complète (GEN. 15 :16). Le fait que les femmes hittites d´Essav étaient source d´amertume d´esprit pour Isaac et Rebecca laisse entendre que la méchanceté des Cananéens était déjà manifeste à cette époque. Au cours des siècles qui suivirent, le pays de Canaan devînt le théâtre de toutes sortes de pratiques détestables comme l´idolâtrie avec au nom de celle-ci, l´adoration de poteaux sacrés, emblèmes phalliques, la prostitution sacrée sous toutes ses formes et le sacrifice d´enfants par le feu, témoins en sont encore aujourd´hui les restes retrouvés de cimetières d´enfants sacrifiés.
Aussi gênante que puisse paraître la mission d´Israël au regard de nos mentalités aujourd´hui, d´anéantir les Cananéens, n´enlève en rien la justice d´une telle action. Une pareille justice s´appliqua plus tard envers Israël lorsqu il commettra les mêmes actions. Voilà pourquoi Dieu fit entrer Israël dans ce pays, afin de faire valoir sa justice envers les Cananéens.
DEUT. 9 :7-10 :11 : Rappel des rébellions d´Israël.
Le rappel des rébellions (le veau d´or, les murmures de Massah, l´avidité à Kivroth Hattavah) ont pour but de bien démontrer à Israël qu´il ne prend pas possession de la terre promise en rétribution de ses actes de justice.
Ce n´est que dans l´étude continuelle du passé, dans une compréhension exacte du sens de l´histoire d´Israël, que se trouve le moyen de conserver l´attachement à Dieu et à sa Loi. Car toute l´histoire d´Israël est un monument unique qui témoigne de l´interdépendance de son sort et de sa fidélité à Dieu. Construire l´avenir sans tenir compte du témoignage des siècles, c´est compromettre définitivement toutes les chances d´une résurrection, d´une délivrance. « Souviens toi ! », « n´oublie pas ! » sont les termes que la Torah emploie lorsqu´elle parle d´Amalek, incarnation du plus grand mal ; et c´est dans ces mêmes termes qu´elle rappelle les fautes qu´Israël a commise, et l´immense patience dont Moise a fait preuve. Se souvenir c´est plus qu´un simple phénomène psychologique. Se souvenir c´est agir selon une expérience dont on tient constamment compte. Se souvenir c´est la tâche essentielle d´une éducation juive, d´une préparation à la vie. Se souvenir c´est enseigner non seulement l´histoire du peuple et de sa loi, mais aussi l´histoire de sa maturité spirituelle, de sa lutte avec le bien et le mal, de sa montée et de ses chutes, l´histoire de son éternel optimisme et de son éternelle jeunesse, l´histoire enfin de ses espoirs qui ne furent jamais éteints, et continuent à animer tous ses efforts et toutes ses réalisations.
DEUT. 10 :12-11 :9 : Bienfaits de la crainte de l´Eternel et de l´obéissance.
Le craindre, c´est uniquement ce que demande Dieu à Israël par le respect de la loi. Pour cela il fallait circoncire son cœur en ce sens qu´il fallait éliminer de ses mobiles et de tous ses centre d´intérêt tout ce qui déplait à Dieu, ce qui est impur à ses yeux et qui rend le cœur insensible.
Les bienfaits de l´obéissance sont ici rappelés par les conséquences funestes de la désobéissance de Pharaon, de Coré, Dathan et Aviram, que la nouvelle génération d´Israël n´avait pas vu de ses propres yeux mais devait malgré tout se souvenir.
La loi de l´Eternel et son obéissance doivent être le moteur de la cohésion nationale permettant á la nation d´être forte pour vaincre ses ennemis et instaurer au sein d´elle-même un système fondé sur la justice.
Ce n´est que par un acte empreint d´une liberté totale que l´homme reconnaît son Maître, qu´il se soumet librement à la volonté du créateur. Dieu, le Judaïsme l´affirme avec netteté, s´est imposé volontairement et librement le respect de la personne humaine, le respect de sa faculté de choix, afin de faire bénéficier l´individu des conséquences heureuses que comporte l´acceptation libre d´un principe moral. Cette liberté du choix est le critère essentiel de la vie de l´homme, c´est uniquement en cela, que les chemins de l´homme et de la bête se séparent. En renonçant à cette faculté de choix, en se ‘laissant vivre’, l´homme manque totalement le chemin capable de l´amener à son véritable but.
DEUT. 11 :10-25 : Le bon pays donné par l´Eternel à Israël.
Le pays de Canaan est une terre très fertile et donne des productions en abondance mais nécessite un travail intensif et le respect de nombreux principes agricoles énoncés dans la Loi. C´est en ce sens que les yeux de l´Eternel sont sur le pays.
On peut bien entendu voir aussi le pays prospère d´Israël comme l´embryon d´un paradis spirituel, néanmoins imagé par la fertilité du pays, en ce sens que le bien être de la nation dépendrait plus du respect de la loi que de la fertilité du pays elle-même.
Le service de Dieu de tout son cœur, c´est la prière. Textuellement le mot prier est formé en hébreu par le verbe ‘hitpalel’ forme réfléchie du verbe ‘palol’ qui veut dire juger. ‘hitpalel’ signifie donc se juger soi même. Il y a effectivement une attitude d´autocritique, d´introspection au début et à la fin de chaque prière. Ne soyons pas trompé par la traduction inexacte du mot hébreu ‘tefila’ par prière. La prière dans son sens français, équivaut à une demande, elle a pour objet une faveur à accorder, une aide à intervenir, un secours. Pourtant est-il concevable que Dieu subordonne son secours, son aide à la demande formulée par les hommes ? De deux choses l´une ; où bien Dieu estime que le secours est nécessaire et il l´accordera aussitôt, ou bien l´action qu´on lui demande lui semble injustifiée et ce ne sera pas alors notre prière qui le fera fléchir. Tout le sens de la ‘téfilah’ est donc orienté différemment. Nous avons à comparer notre situation morale, nos actions et nos pensées avec l´idéal, avec les principes immuables qui sont enseignés. La formule invariable des textes des prières juives servira à chacun à mesurer sa personnalité actuelle. Nous prononçons ‘Tu aimeras l´Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir’. Aussitôt nous nous jugeons nous même en nous demandant : Est-ce que nous l´aimons vraiment ? Est-ce que vraiment tout notre cœur et toute notre âme sont au service de l´amour de Dieu ? Nous disons : ‘Dieu grand, puissant et redoutable’ mais est-ce que vraiment nous éprouvons au fond de notre conscience la grandeur et la puissance de Dieu ? Immédiatement alors nous sommes en mesure de rectifier et d´améliorer notre attitude, aussitôt alors, par suite du jugement opéré envers nous-mêmes, notre position envers Dieu change et à Dieu nous permettons, si l´on peut dire, d´effectuer en faveur de notre personne ainsi améliorée, toutes les actions que notre position antérieure interdisait. La prière devient véritablement une opération de grande envergure, un effort d´une sincérité et d´une objectivité exceptionnelles, capable de transformer l´homme et de le faire accéder à un niveau insoupçonné de lui-même.
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Ven 26 Juil - 12:29