le mur des disparus-algerie

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20071123.OBS6526/le_mur_des_disparus_fait_polemique_a_perpignan.html

c'est bien que tu aies gardé un contact avec des pieds noirs

voilà si vous ne connaissez pas ce qui est arrivé à Oran

http://oran1962.free.fr/

Mais est-ce vraiment encore d´actualité tout ca?

J´ai toujours du mal avec les pierres......

COSMOS a écrit:

J´ai toujours du mal avec les pierres......

en quoi seraient-ils différents des juifs qui ont vu les leurs se faire massacrer par les allemands, et à qui ne reste que des noms sur un mur quand ils sont de France, sinon, en Israël, un nom dans l'ordinateur de Yad Vachem.
C'est facile de juger quand on peut aller une fois par an dans le cimetière de famille, où reposent les ancêtres, grand-parents, arrières-grand-parents ; quand je vois les reportages de Toussaint à la télé, je suis jalouse ; je n'ai que la tombe de mes parents et des noms à Yad Vachem.
Les pieds-noirs c'est pareil ont, en plus, la certitude que les cimetières d'Algérie sont massacrés, vandalisés.
En Pologne, les notres aussi ont été vandalisés, il ne reste pas une pierre debout.
Un polonais originaire de ma ville a écrit sur internet (je suis tombée dessus par hasard) qu'il n'y a même pas un monument. C'est comme si nous étions des ombres qui n'ont fait que passer.
L'algérie, il faudrait mettre dans le même sac les ennemis d'hier, comme si les survivants n'avaient pas le droit de pleurer tranquillement les membres de leur famille ; est-ce que nous exigeons des algériens qu'ils fassent des monuments aux morts français assassinés par le FLN?

Quelle indécence!!

Cosmos, j'ai fait coller les noms de ma famille à Yad Vachem, c'est comme si, 60 ans après, je les enterrais ; j'ai eu une espèce de soulagement quand j'ai enfin vu les noms imprimés sur mon écran. Ils avaient existé, et leur souvenir existera jusqu'à la fin des temps.

Citation :

Un polonais originaire de ma ville a écrit sur internet (je suis tombée dessus par hasard) qu'il n'y a même pas un monument. C'est comme si nous étions des ombres qui n'ont fait que passer.

Mais il faut arrêter ce syndrome. Hitler a voulu nous détruire complétement, il y est presque arrivé en mettant en oeuvre des solutions qu´aucun n´avait mis en oeuvre avant lui pour nous effacer de la surface du globe en commettant des dommages plus qu´irréparables.
Or 60 ans plus tard nous sommes toujours bien là, nos communautés reconstituées dont à Berlin qui fut autrefois le coeur même du monstre et nous avons même un état bien à nous de surcroit.
Nous sommes loin d´être des ombres.

Je ne crois pas que l´essentiel réside dans les ruines, les pierres les murs et les noms inscrits dessus. Qu´il y en ait, d´accord mais pas que ca en devienne une obscession. On ne rétablira jamais la liste exacte des 6 millions des nôtres qui ont disparus.

je ne sais que répondre à ton indécence, Cosmos.
t'inquiète, nous sommes minoritaires à nous recueillir devant des pierres, chaque année moins nombreux. Il y a plus de nazis qui se recueillent pour la nuit de cristal.

Citation :

Il y a plus de nazis qui se recueillent pour la nuit de cristal.

Oui en effet, il y en avait à peu près une dizaine le 9 novembre dernier dans une rue adjacente de la place centrale de Munich. Il sont restés quelques plantés au garde à vous entourés d´une vingtaine de policiers tandis qu´ils se faisaient huer par les passants. C´est chaque années comme ca. Tu parles d´un nombre impressionant. De quoi nous faire trembler.

jo, j'ai lu que les pieds noirs chretiens, meprisaient les juifs , c'est vrai?

COSMOS a écrit:

Citation :

Il y a plus de nazis qui se recueillent pour la nuit de cristal.

Oui en effet, il y en avait à peu près une dizaine le 9 novembre dernier dans une rue adjacente de la place centrale de Munich. Il sont restés quelques plantés au garde à vous entourés d´une vingtaine de policiers tandis qu´ils se faisaient huer par les passants. C´est chaque années comme ca. Tu parles d´un nombre impressionant. De quoi nous faire trembler.

je ne parle pas de munich. S'il y avait eu quelque chose, j'en aurai entendu parler. Dans le fond, Dresde a été efficace, ça fait rentrer l'antinazisme dans la tête des gens plus facilement que mille discours.
Tu sais, comme un reflexe conditionné.
Quand les "fachos-juifs" (la ligue de défense juive) s'est occupé du GUD à Assas, on n'a plus vu un facho pendant au moins dix ans, et c'est un prof d'assas qui nous l'a dit lors d'une manif. Après, quand ils voyaient une kippa, ils levaient le coude pour se protéger le visage.

Guitl,

Ca a toujours ete comme cela dans le monde etudiant parisien.
En 1969, les gauchistes de l'epoque interdisaient toute libre expression autre que la leur. Il suffit d'une tentative a Censier, non couronnee de succes d'ailleurs, du Betar, pour que ces gens la reviennent a de meilleurs sentiments.

Le Ministre de l'Education de l'epoque, je crois que c'etait Alain Peyrefitte, avait trouve une idee geniale pour eloigner les etudiants de lettres, les plus enrages des gauchistes. Il leur avait bati une universite en plein Bois de Vincennes! C'est devenu tres rapidement un souk, on y faisait griller des kebabs en plein milieu des couloirs! Un jour, le Betar a debarque, ses militants portant des machettes! Le calme revint tres vite et meme les CRS allegerent leur dispositif.

Je sais, cela va faire hurler certains ici, mais il faut croire que la determination d'une poignee de militants suffit largement.

A propos, meme JMLP avait peur du Betar!

à Vincennes, en plus, ils n'y apprennaient rien ; j'avais une copine chômeuse, qui avait eu le droit d'aller à l'université de vincennes pour apprendre....je ne sais quoi d'utile dans un futur boulot. Cela consistait à se toucher. On se touche. 6 mois à cours à se tripoter aux frais de la princesse. Elle s'est bien marrée.

la femme qui est interwiwée est mon amie Viviane d'origine juive comme je vous ai dis

https://www.dailymotion.com/video/x3l5st_guerre-dalgerie-au-pied-du-mur_news

c'est vrai à vioncennes on se touchait mais pas seulement, on se sentait! les cours d'education sexuelle du prof jP maignan ont fait couler beaucoup d'encre dans les années 70

compte rendu de Viviane,

> Bonsoir Mes Chers Amis,
>
> Après deux jours difficiles, me voilà de retour
> parmi vous, je voudrais
> remercier tous mes amis qui par leur présence ou
> leur pensée ont apporté
> leur soutien.
>
> Le mémorial est situé dans un vieux quartier de
> Perpignan, le bâtiment est
> un ancien couvent, sur le parking ont été installé
> des chaises pour
> accueillir les familles des disparus , 45 ans après
> , ces mères qui avaient
> 40 ans sont aujourd'hui des vieilles dames écrasées
> par la douleur, elles
> n'ont rien oublié, leurs larmes sont toujours celles
> de l'amertume, les
> filles et les fils de disparus sont en larmes, leur
> douleur ressurgit encore
> plus forte et l'injustice qu'ils ont subi ne peut
> s'effacer beaucoup de
> mères sont dans des chaises roulantes , le froid
> intense de ce matin de
> novembre ,et le ciel gris est à l'image de leur
> chagrin, découvrir le nom
> d'un être cher gravé sur une plaque leur donne
> l'illusion que leurs morts
> ont enfin une sépulture .l'assistance a été
> bouleversée par ces familles en
> pleurs ,la croix rouge est intervenue à plusieurs
> reprises pour soutenir les
> personnes écrasées par le chagrin et l'émotion .ils
> nous ont fourni des
> couvertures de survie. tellement qu'il faisait
> froid.

voilà l'article de l'indépendant, bon j'arrête de vous embêter


D.R.
Mur des Disparus : recueillement à Perpignan

Le coeur serré par l'émotion, les plus proches parents de ceux dont le nom a été gravé dans le marbre du Mur des disparus ont laissé libre cours à leur détresse. Après 45 ans de silence, entre pudeur et cri du coeur, ils ont laissé leurs larmes dire ce que les mots sont impuissants à exprimer.

Cher papa. Je me souviendrai toujours de cette journée du 20 juin 1962. J'avais dix ans, tu en avais quarante..."
Cher papa : deux mots simples brisent le silence. Restent suspendus dans l'air, malgré les efforts d'une tramontane prête à les emporter au loin. Ébranlent ces corps jusque-là drapés dans une dignité douloureuse. Et finissent par distordre ces visages, qui s'étaient pourtant promis de rester forts.
L'histoire de ce petit garçon, écrivant à cette ombre qui a pour nom papa, c'est la leur. Celle de leur propre père, de leur mère. De leur grand-père ou de leur femme. De leur oncle, cousine, ami, fiancé. L'histoire de ce bout de leur vie dont ils se sentent amputés... "Nous ne saurons jamais si tu es mort, où, et comment, et si tu as souffert !" La voix se brise derrière le micro. Les larmes débordent des lunettes noires. Et même sous les couvertures de survie, seules taches d'or dans un océan de grisaille, on distingue clairement les reliefs que forment ces mains qui se serrent.
"Je m'étais promis de ne pas pleurer"
"Juin 1962... novembre 1956... avril 1962... printemps 1957... juillet 1962..." La litanie semble ne pas avoir de fin. Noms. Lieux. Dates. Âges. Pris au hasard d'une liste tissée de drames. Évocation de fantômes qui font tressaillir ceux qui n'ont cessé de penser à eux depuis quarante-cinq ans.
Il est temps, semblent dire les sanglots silencieux. Il est temps de pouvoir dire au revoir à autre chose qu'à un souvenir.
Sur son fauteuil, poussé doucement par sa femme, Boris répète, inlassablement. "Pour rien au monde... Pour rien au monde...". Pour rien au monde, il n'aurait manqué ce rendez-vous. Depuis que la maladie lui a fait élire ce fauteuil pour assise permanente, c'est son premier voyage. Un voyage de Lyon à Perpignan, dit-il. Ce qu'il ne dit pas, c'est que son voyage, il le poursuit jusqu'en Algérie, sur la route du souvenir. À l'époque où Boris courait sur d'autres rivages. "Aujourd'hui, j'aurais voulu être sur mes deux jambes. J'aurais dû être sur mes deux jambes", assène-t-il, comme pour dire qu'il s'est passé trop de temps. Josette a passé son doigt sur ce nom. Martinez. Comme pour le graver dans sa chair. Et son doigt s'est mis à trembler. Le tremblement a gagné tout son corps. "Je m'étais promis de ne pas pleurer", articule sa bouche derrière un rideau de larmes. Son père avait l'intention de rester. On lui avait dit qu'il pouvait rester. "Mais ils n'ont pas voulu de lui..." "Aujourd'hui, j'enterre mon père..."
Viviane est pétrifiée. Viviane n'est que larmes. Elle avait 17 ans, le jour où elle a vu son père pour la dernière fois. "Aujourd'hui, j'assiste enfin à son enterrement". Elle voudrait dire autre chose, Viviane la Marseillaise. Elle voudrait dire l'indicible. Et c'est dans un seul souffle qu'elle finit par dire comment sa quête de quarante-deux années a brutalement pris fin : "Le quai d'Orsay a fini par m'envoyer le rapport de la Croix-Rouge, sans un mot d'explication, sans précautions. Froidement. Disant que mon père a été égorgé et jeté dans le four d'un hammam..." Viviane s'écroule dans les bras d'Élise. Des larmes plein les yeux, Elise n'est pas seulement venue soutenir une amie. Élise est venue, comme elle dit, reprendre son identité. "J'avais quatre ans. Avec mon père, c'est mon enfance qu'on a volée. C'est mon identité qu'on a enterrée, pendant quarante-cinq ans ". Élise, elle aussi, a reçu le rapport de la Croix-Rouge. Son père aurait été vu vivant, un mois après sa disparition. "Et qu'est-ce qu'elle a fait pour lui, l'armée ? Hein, qu'est-ce qu'elle a fait ?" Dans ce petit bout de Perpignan, les yeux rougis par trop de larmes le disputent aux colonnes vertébrales raides de trop de pudeur.
Une pudeur que partagent Mohamed et Kader, venus simplement dire merci au nom de tous les harkis sans nom et sans sépulture. "Il ne faut pas oublier qu'on a été oubliés, disent-ils. Les harkis qui ont été honteusement abandonnés, c'étaient nos frères et nos soeurs".
Leurs frères et leurs soeurs. Les pères de Josette, de Viviane, d'Élise. L'oncle de Christiane, qui a disparu en revenant de l'enterrement de sa propre soeur. Les enfants sans parents, et les parents sans passé.
Hier, à Perpignan, les chemins de la douleur ont fini par croiser la longue route du souvenir.

Barbara Gorrand

je vous avais dis que je mettrais plus rien mais comme Cormo était pas là et qu'il a fait son service militaire en Algérie je fais remonter le post pour lui et j'ajoute une vidéo faite par une amie qui a perdu de la famille comme beaucoup de nous tous,

https://www.dailymotion.com/video/x3lw2p_mur-des-disparus-2007_news

grande soeur cette video elle arrache le coeur