Juin 1944, 380000 juifs de Hongrie sont déportés......

à Auschwitz....

ICI

simone veil raconte que les hongroises arrivaient aux camps dans un état pitoyable, affreux

Il y avait un tel embouteillage à l'entrée des chambres à gaz, qu'on les a fait ATTENDRE leur tour.

C'est pendant cet été 1944 où la France fêtait sa libération que Auschwitz a battu tous ses records de "productivité" selon son commandant Rudolf Hoess, avec le chiffre de 17.000 corps PAR JOUR.

L'ét-é 1944, les aviations alliées étaient maîtresses du ciel, et survolaient Allemagne et Pologne avec un taux de pertes trés raisonnable.

Pendant ce bel été, le leader palestinien Amine Al Husseini était souvent présent à Auschwitz, pour surveiller le travail, et stimuler le zèle des nazis.


C'est aussi cet été là que Joel Brant a rencontré Eichmann, qui lui a proposé d'échanger cent juifs contre un camion américain. En lui promettant que ces camions ne seraient utilisés que sur le front de l'Est.

C'est aussi cet été là que Raoul Wallenberg, consul de Suède, s'est dépensé sans compter pour sauver ceux qui pouvaient être sauvés, à Budapest.

http://www.vodeo.tv/recherche/auschwitz.html

le pauvre femme du milieu de la photo elle ressemble à segolene

Toute ma famille disparut dans ces semaines tragiques.
La premiere epouse de mon pere, Rose de son prenom, arriva a Auschwitz enceinte accompagnee de sa fille de six ans, ma demi-soeur Zita, fut arrachee des mains de sa mere et jetee vivante dans la fournaise. On ne gazait pas les enfants faute de place, on les brulait vifs dans des fosses creusees a cet effet.

A chaque fois que je rappelle cet episode, je pense a mon pere. Quelle genre de force eut-il pour pouvoir surmonter cette douleur et fonder une nouvelle famille?

C'est vrai Georges, Cormoran, que lorsque je vous lis, d'anciens récits me reviennent en mémoire... et je suis triste d'avoir oublé le visage des mamans qui se racontaient...

Georges,

Je pense que ton papa s'il a pu refonder une nouvelle famille en se remariant, c'est que ta maman était la femme qui pouvait justement l'aider à surmonter sa peine en ne lui demandant pas l'impossible... l'impossible justement, aurait été de se " débarrasser " de son fardeau en faisant la fête. Je suppose que ta maman est une femme d'une grande humanité, d'une grande profondeur. Mais peut-être avait-elle été elle-même marquée par ces événements tragiques ?

Jacqueline,

Je vais tres certainement te surprendre. Mes parents etaient un couple de la guerre. Ils s'en sortis a peine et ont cherche un peu de chaleur humaine. Les difficultes economiques, au lieu de les unir, les separerent.
Mes parents finirent par divorcer. Et ma petite famille eclata en petits morceaux, chacun partant de son cote. Ce n'est qu'il y a 20 ans de cela, que les morceaux ont commence a se recoller, mais cela nous a laisse meurtris, mefiants, et assez cyniques.

Je crois de plus en plus que meme cette situation anormale, quasiment pathologique, est l'un des fruits empoisonnes de la Shoah. Quand on n'a pas de famille, de proche, a qui demander conseil ou aide, et qu'on doit se debrouiller tout seul, on arrive a prendre des decisions qui ne sont pas toujours les meilleures.

Je ne suis pas un homme croyant, je ne l'ai jamais ete vraiment, je crois en l'homme, et aussi au mal qu'il peut engendre.

Georges,

Oui, les épreuves surmontées ensemble peuvent souder un couple, mais hélas ! ce n'est pas toujours le cas, la preuve pour tes parents.

Les miens furent séparés pendant les cinq années de guerre ( mon père étant prisonnier en Allemagne ) Ma mère et moi, nous nous faisions une joie de son retour, sans savoir qu'il s'était épris d'une femme allemande chez laquelle il travaillait.

Avec cet homme que je ne pouvais pas considérer comme un père pour ne pas se comporter avec moi comme tel, j'ai connu du rab à la guerre pendant 5 autres années, jusqu'à son départ définitif de la maison en 1950, j'avais 15 ans et ma mère 38. Je pense que pour beaucoup d'enfants et de femmes de prisionniers, le désenchantement fut grand !

Pendant 5 années de séparation, on a le temps de se bercer d'illusions... Et il faut parvenir à se construire avec ces pièces de puzzle manquantes, ce qui fut le cas aussi pour toi.