tribu ka

Stellio Capochichi (alias Kemi Seba) poursuivi pour avoir reconstitué la ''Tribu Ka''

Par Ray Archeld pour Guysen International News

Mercredi 20 février 2008 à 00:20

Le 19 février, Stellio Capochichi, alias Kemi Seba, a comparu devant la XVIIe chambre du tribunal de grande instance (TGI) de Paris pour avoir reconstitué un groupe dissout en 2006, la Tribu Ka, sous l'appellation de Génération Kemi Seba. Dans une salle acquise à sa cause, devant le président Nicolas Bonnal, dont les opinions sont parfois surprenantes, il s'en est violemment pris au sionisme et au CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France).

Stellio Capochichi, alias Kemi Seba, a-t-il maintenu ou reconstitué sous l'appellation de Génération Kemi Seba le groupuscule noir radical, la Tribu Ka, dissout par décret présidentiel le 28 juillet 2006 ? C'est la question au centre des débats. Kémi Séba et Dieudonné Stellio Capochichi fait penser au Dieudonné M'Bala M'Bala des premières comparutions pour provocation à la haine ou à la violence contre les juifs. Même salle composée essentiellement de partisans, souvent bruyants, et notamment de Ginette Skandrani, favorable à un État palestinien binational. Même assurance, allant ce 19 février jusqu'à rectifier une affirmation de la procureur Béatrice Bossard, avec l'aval du président. Même rhétorique hostile au sionisme et au CRIF. Même référence à l'esclavage des Noirs. Même jeu sur l'ambigüité. Mais alors que Dieudonné M'Bala M'Bala jouait sur son double statut humoriste/politicien en revendiquant la liberté d'expression afin d'échapper à une condamnation pénale, Stellio Capochichi se réclame d'une religion, le kémisme, tout en prononçant un réquisitoire politique stigmatisant le sionisme. Un discours qui lui vaut une approbation si répétée et sonore des spectateurs que le président et, avec plus de fermeté, la Procureur de la République Béatrice Bossard, rappellent à l'ordre : certes les débats sont publics, mais ils doivent se dérouler dans la sérénité, à peine d'expulsion des perturbateurs. Et un spectateur est expulsé après avoir proféré des injures à l'égard du tribunal, sous les applaudissements d'une moitié du public. Choisi récemment, l'avocat de Stellio Capochichi indique au tribunal qu'il aurait sollicité un report d'audience, car il n'a pu obtenir la copie du dossier du prévenu demandée le 12 février, mais son client y est opposé. Stellio Capochichi explique : " La dernière semaine, j'ai été fortement recommandé par la communauté afro-antillaise [de prendre un avocat car] il n'agit pas de mon procès contre l'Etat, mais du procès d'une certaine partie de la communauté contre certaines parties de l'Etat ". Et cet avocat n'interviendra plus : âgé de 26 ans, Stellio Capochichi prononcera sa plaidoirie. Sans déposer de conclusion… Kémi Séba combat le sionisme Commence le rappel des faits par Nicolas Bonnal. Un décret du Président de la République Jacques Chirac, sur proposition du ministre de l'Intérieur, alors Nicolas Sarkozy, a prononcé la dissolution de la Tribu Ka pour avoir " organisé des actions menaçant des personnes de confession juive et encouragé à l'antisémitisme " rue des Rosiers [Ndlr : une rue aux nombreux commerces casher] en 2006. Le prévenu a contesté la légalité de ce décret devant le Conseil d'Etat qui a rejeté sa requête. Il est poursuivi par le Ministère public, sur la base d'une enquête de la brigade criminelle, pour reconstitution d'un groupe dissout. Les enquêteurs se fondent sur le nouveau site Internet de Stellio Capochichi, sur ses interviews aux sites Lesogres et Toubab auxquels il affirme poursuivre son combat, sur sa rhétorique, sur la permanence des membres des deux groupes, etc. Stellio Capochichi avance que le premier groupe était centré sur la " spiritualité et réservé aux personnes de race noire " et le second de " nature politique et ouvert à tous : musulmans, chrétiens, juifs falashas ; des blancs et des Arabes ". Cet ancien de la Nation of Islam poursuit son " combat contre l'impérialisme avec d'autres armes ". Il ajoute qu'il a le projet de se présenter à l'élection législative partielle à Sarcelles (banlieue au Nord de Paris). Kémi Séba ? Un " nom religieux de [sa] spiritualité ". Son combat : " dénoncer le deux poids, deux mesures dans ce pays ", lutter contre le sionisme. Le président Nicolas Bonnal évoque le défilé de la Tribu Ka en 2006 dans la rue des Rosiers : " On peut qualifier d'extrême-droite juive ces deux groupes [Ndlr : le Bétar et la Ligue de défense juive]… Il y avait le Bétar et la Ligue de défense juive… [dans] une rue emblématique d'un quartier de Paris que vous avez voulu terroriser, quel que soit le choix idéologique des gens qui passaient par là… " Stellio Capochichi répond : " La Tribu Ka a reçu des appels de milices de combat… Des Noirs ont été roués de coups lors de la manifestation après la mort d'Ilan Halimi "… Il nie tout propos ou toute violence antisémites rue des Rosiers. La preuve : il n'a pas été condamné pour cela. Citations extraites des interviews du prévenu, le président Nicolas Bonnal l'interroge sur " le point commun entre la Tribu Ka et Génération Kémi Séba : l'antisionisme ". Il s'étonne : " Il n'y a pas d'allusion à la situation en Israël et en Palestine… Le 2 décembre 2006, vous assistez à une manifestation de Mohamed Latrèche [Ndlr : du parti des musulmans de France] sur la situation en Palestine. On ne vous a pas laissé vous exprimer... Qu'est-ce que cet antisionisme affiché ? Vous dîtes qu'à Sarcelles il n'y a que des Noirs et des Sionistes. Cet antisionisme qui ne fait nullement mention de la situation du peuple palestinien, de ce qui généralement sur un plan politique justifie le combat de certains qui s'opposent au sionisme… " " Invité avec Ginette Skandrani ", Stellio Capochichi estimait alors qu'il n'était pas " nécessaire de prendre la parole. Nous ne sommes pas partis parce que nous avions été exclus. Nous avions prévenu les organisateurs ". Le prévenu combat le sionisme, " une idéologie politique de colonisation, raciste " qui a voulu au début " volé la terre des Africains ", puis " a pris ce foyer en Palestine. C'est réducteur " d'assimiler " le sionisme à la Palestine ". Puis, Stellio Capochichi s'insurge contre la décision du Président Nicolas Sarkozy annoncée lors du CRIF - " A-t-on vu le Président aller du dîner des Sénégalais de France ou des Bretons ? - de transmettre " à sa communauté " la mémoire des enfants morts dans la Shoah. Au président qui demeure dubitatif sur la présence de membres juifs au sein de son mouvement, le prévenu esquive : " Je ne peux pas les appeler… Si certains [dans la salle] veulent se lever… " Le président Nicolas Bonnal récuse cette méthode " pas dans les règles du code de procédure pénale ". Et d'ajouter : " La charge de la preuve incombe à l'accusation. Vous habitez à Plaisir. Quels sont vos revenus ? Vous avez travaillé ? " Stellio Capochichi indique être rémunéré par des donateurs privés pour qu’il « assure la défense des intérêts de [sa] communauté ». Le tribunal n'en saura pas plus. Le président Nicolas Bonnal cite la condamnation de Stellio Capochichi en février 2007 pour outrage. Et c'est le prévenu qui l'informe d'une autre condamnation, en mai 2006, pour " incitation à la haine raciale ". Une peine ne figurant pas curieusement dans son casier judiciaire. " Ce n'est pas une tribune ! " Pour la procureur de la République Béatrice Bossard, il n'y a qu'une " petite différence de moyens " entre la Tribu Ka et Génération Kémi Séba, de juillet 2006 à mars 2007 : " le leader est le même, sa garde rapprochée la même, les buts - lutte contre le sionisme, refus des métis, défense du peuple kémite - et le programme d'actions sont particulièrement proches ". Béatrice Bossard requiert la condamnation du prévenu à une peine de six mois d'emprisonnement, dont quatre avec sursis, et l'interdiction de ses droits civiques pendant un an. Dans sa plaidoirie, Stellio Capochichi mêle le Code noir, " les lobbys [qui] demandaient depuis longtemps la dissolution de la Tribu Ka, le Président de la République Nicolas Sarkozy qui " s'est vautré au dîner du CRIF ". Il ne l'a pas " entendu dire : Quand on s'en prend à un Arabe, on s'en prend à la République ". Il revendique plus de 40 membres à son organisation. Et de prendre en témoins le nombre des spectateurs. Un vif et rapide échange l'oppose à la procureur Béatrice Bossard, nullement impressionnée par lui. A l'issue de l'audience, une majorité des spectateurs lèvent le bras tendu vers le plafond et hurlent des mots comme des cris. Courroucée, la procureur de la République Béatrice Bossard s'exclame : " Ce n'est pas une tribune ! Faîtes les expulser ! " Jugement le 1er avril.

guysen

c'est très bien tout ça mais c'est quand qu'il aura enfin le jugement je ne comprends pas pourquoi il faut toujours remettre à plus tard

moi non plus, c'est comme pour fofana, pareil avec dieudonné

J'ignore si c'est à chaque fois, mais il y a souvent ce délai. Dans toute sorte de procès.

Je ne pense pas Josette. On ne peut faire appel que d'un jugement rendu. Qui connait l'origine du délai entre la comparution et le jugement ?

Nécessité de réléchir je suppose...

C'est lui qui avait forgé l'élégante formule "leucoderme" pour désigner les Blancs?