L'auteur du film «Bienvenue chez les Ch'tis» trouve «lamentable» cette banderole insultante pour les gens du nord. Les réactions continuent par ailleurs d'affluer.
Dany Boon : «Je suis révolté»
lefigaro.fr, avec AFP
31/03/2008 | Mise à jour : 13:39 |
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Dany Boon. (Jean-Jacques Ceccarini / Le Figaro)
L'auteur du film «Bienvenue chez les Ch'tis» trouve «lamentable» cette banderole insultante pour les gens du nord. Les réactions continuent par ailleurs d'affluer.Le sang de
Dany Boon n'a fait qu'un tour. «Je suis révolté», tonne l'auteur du film «Bienvenue chez les Ch'tis» après le déploiement d'une banderole insultante pour les gens du nord par des supporteurs parisiens durant le match PSG-Lens en finale de la Coupe de la Ligue, samedi soir au Stade de France. On pouvait y lire : «Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch'tis» - en référence à son film qui est en train de battre tous les records de fréquentation. «C'est honteux, c'est lamentable», estime l'humoriste dans les colonnes du Parisien, en espérant que «les gens qui ont fait cette banderole vont être punis, poursuivis et condamnés. C'est pas les Ch'tis qui mettraient une banderole aussi agressive, voire raciste».
Depuis samedi soir, les réactions s'enchaînent, tant de la part des autorités sportives que politiques. La justice a ouvert une enquête et plusieurs plaintes doivent être déposées.
Nicolas Sarkozy a annoncé lundi qu'il suivrait «avec une particulière attention» l'évolution de cette enquête préliminaire «ouverte à sa demande». Selon un communiqué de l'Élysée, Nicolas Sarkozy, présent samedi soir au Stade de France «a immédiatement demandé» au président de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez, «de faire retirer cette bannière». Le président recevra mardi matin le député-maire de Lens Guy Delcourt, qui a annoncé son intention de porter plainte, et les dirigeants du club. «Le chef de l'Etat, qui souhaite que ce type de comportement inadmissible ait les suites qu'il mérite, suivra avec une particulière attention l'évolution de cette enquête», précise par ailleurs le communiqué de l'Élysée.
Parmi les nombreuses réactions,
le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a exprimé dans un communiqué «son dégoût et sa colère». Le Mrap estime qu'il y a «une urgence absolue et immédiate à nettoyer le sport de la haine, de l'intolérance, de la violence et du racisme, ce qui exige, au delà des discours, de casser les logiques d'impunité relatives à l'absence de sanctions effectives à la hauteur des forfaits proférés».
Le secrétaire d'Etat aux Sports Bernard Laporte a lui condamné «les agissements inadmissibles de quelques supporters (…) dont la stupidité a gâché le spectacle d'une belle finale». Laporte demande dans un communiqué à ce que «l'ensemble des moyens disciplinaires, administratifs et juridiques soient mis en œuvre avec la plus grande fermeté». Il souhaite notamment, comme Roselyne Bachelot, son ministre de tutelle, faire passer de 3 mois à un an, la durée d'interdiction de stade.
Roselyne Bachelot, s'est pour sa part prononcée contre une «annulation» de la finale de la Coupe de la Ligue, «parce que ça reviendrait effectivement à remettre les clés des matches entre les plus mauvais des supporteurs qui pourraient évidemment à tout moment tromper le cours du match».
Le député PS de Paris Christophe Caresche a demandé lundi la saisine de la Commission nationale de prévention des violences dans les stades pour envisager la dissolution des clubs de supporteurs éventuellement impliqués dans cette affaire.
Dimanche,
le président lensois Gervais Martel a mis en cause les responsables du Stade de France. «Comment peut-on rentrer une banderole de 25 mètres dans un stade sans se faire contrôler ?», s'indignait-il dans l'émission France 2 Foot : «C'est une banderole dégueulasse pour cette région qui a apporté beaucoup à la France. Des gens ont laissé leur vie dans les mines. C'est un viol ». Dimanche toujours,
le porte-parole de la tribune Boulogne - qui abrite habituellement au Parc des Princes, les supporters qui ont déployé la bannière en question - s'est désolidarisé d'un «fait qu'il juge isolé».