parasha Kedochim

soyez saints


cosmos vous en parlera surement mieux que moi mais vous pouvez déjà la lire sur modia.org

La Parashah Qedoshîm présente en effet un ensemble assez divers de lois groupées sous le titre “soyez saints car Je suis saint, Moi l´Eternel votre Dieu.”
Les principales sont :
- le devoir vis à vis du pauvre
- le coin du champ qui lui est destiné
- l´honnêteté sociale
- nulle oppression et nul mensonge
- point de calomnie et point de vengeance
- le respect dû aux vieillards
- la protection de l´étranger
- l´appel à la justice impartiale et équitable
- l´obligation de respecter les strictes mesures de poids et de capacité.

1) Cela va dans le cœur même du comportement moral de chacun. Il ne faut pas que le croyant donne prise à des critiques dans son comportement vis-à-vis de ses semblables.
« Tu ne maudiras pas le sourd, tu ne mettras aucun obstacle devant l´aveugle.» C´est en ces termes que la Torah stigmatise tout abus de confiance qui profite de la faiblesse d´autrui ou de son ignorance. Cela pose tout le problème de la probité commerciale qui, trop souvent, cède le pas sur ce que l on appelle les usages et nécessités de la vie. Le Judaïsme ne jette aucune exclusive sur aucune activité humaine. Que l´on soit producteur ou intermédiaire, que l´on soit travailleur intellectuel ou manuel, il s´agit toujours de gagner son pain sans faire violence aux droits d´autrui. Or combien courants sont les cas où l´esprit de ruse fausse tout l´horizon ?
Un gain obtenu en mettant « l´obstacle devant l´aveugle » c´est à dire en profitant d´une circonstance défavorable à autrui et favorable à soi même, en falsifiant ou déformants des renseignements ne peut être assimilé qu´à un vol.

2) Là où le Judaïsme manifeste sa plus grande force morale c´est lorsque le législateur ordonne de ne pas haïr son prochain « car tu porteras ta faute »
Nous savons trop le mal qu´une haine justifiée ou non peut causer.
Cette idée grandiose, dont se sont inspiré de nombreux grands courants religieux s´achève par l´interdiction de la vengeance et de la rancune.

- Vengeance = faire subir à autrui ce que l´on a pu supporter soi même.
- Garder rancune = répondre par le bien au mal mais en soulignant bien que l´on a pas oublié le mal et en relevant la générosité dont on fait ainsi preuve.

Samuel Ibn Negrela poète juif espagnol du XIème siècle était vizir du roi de Grenade. Un jour un de ses adversaires le calomnia devant le roi. Celui-ci, très attaché á son ami juif, ordonna à Samuel de faire arracher la langue à son ennemi. Cependant le vizir n´exécuta pas l´ordre du roi mais parlant amicalement à son adversaire, réussit á en faire son meilleur ami. Quand le roi l´interrogeât sur les raisons de sa désobéissance, Samuel répondit : « J´ai accompli ton ordre car le lui ai enlevé sa maudite langue et je lui en ai donné une bonne.
Et les sages de commenter : « Quel est le véritable puissant ? Celui qui sait faire un ami d´un ennemi. »
Ce n´est pas pour rien que dans toutes nos prières, surtout celles des jours de deuils communautaires (ou national en Israël) manquent les mots de vengeance.

3) Rien ne doit être plus éloigné de notre notion de justice que l´abus de pouvoir dont l´étranger est si souvent la victime. Et c´est un magnifique document de solidarité humaine et en quelque sorte un véritable « manifeste des droits de l´homme » que cette recommandation :

« Si un étranger vient séjourner avec toi, dans votre pays, ne le molestez point. 34 Il sera pour vous comme un de vos compatriotes, l'étranger qui séjourne avec vous, et tu l'aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le pays d'Egypte je suis l'Éternel votre Dieu » Lévitique 19 :33-34.

La constitution de la nation d´Israël est basée sur l´égalité absolue, en droit et en devoir, de chaque habitant du pays. C´est précisément le souvenir de l´ignoble inégalité de la constitution égyptienne qui ne connaissait que seigneurs et esclaves, qui doit attiser notre volonté de ne plus jamais tolérer pareille injustice, et surtout de ne jamais la commettre nous-mêmes.
Rien d´étonnant que, depuis cette époque, le sort du droit et le sort d´Israël restent intimement liés.
Que l´on examine n´importe quelle période de l´histoire humaine pour savoir comment elle maniait le droit, on saura immédiatement comment on traitait alors Israël.

ne pas garder rancune, et quoi encore? on va leur dire merci!! de toute manière c'est un but à atteindre, ce n'est pas un commandement.

“soyez saints car Je suis saint, Moi l´Eternel votre Dieu.”

C´est un commandement.

Dans la mesure où l´ennemi se trouve désormais de notre coté, quelle interêt de la rancune?

COSMOS a écrit:

“soyez saints car Je suis saint, Moi l´Eternel votre Dieu.”

C´est un commandement.

Dans la mesure où l´ennemi se trouve désormais de notre coté, quelle interêt de la rancune?

c'est la différence entre celui qui n'a pas été victime, et la victime, Cosmos. Pour toi, ça fait partie de l'abstraction, pas pour moi.
J'ai passé mon enfance à en avoir peur, j'avais 4 ans ; après, ils ont pris mon père et l'ont envoyé à Auschwitz - je me suis cachée, ma famille s'est scindée pour se cacher. Ils m'ont poursuivi, ils m'ont haï, ils ont voulu ma mort. Et j'avais 4 ans.
Un soir, la gendarmerie française est venue à la maison, et a dit à ceux qui me cachaient, "faites les fuir, demain matin nous venons les ramasser, nous ne voulons plus trouver qui que ce soit, nous serons obligés d'agir."
A 4h du matin, nous nous sommes levé, 4 enfants dont le plus âgé avait 7 ans ; ensuite 6, 5, 3 ans et demi ; le plus petit est mort à Auschwitz, sa photo est au mémorial à New-York.
Nous avons trouvé refuge quelques jours dans un hôtel dont la patronne a été déportée avec les juifs qu'elle cachait. Et de cet hôtel, nous avons vu la gestapo ramasser des juifs et les faire monter dans des camions.
J'imagine que pour les hébreux, ça été comme ça, la nuit de Pessah, une nuit d'épouvante, suivie d'une journée d'épouvante.
Jusqu'à la fin de ma vie, je n'oublierai jamais que j'ai été poursuivie par l'Allemagne, par toute l'armée allemande, qui était capable d'arrêter des trains de militaires pour me faire monter dans un wagon et m'emmener vers la mort.
Toi, Cosmos, tu as une vision chrétienne du pardon, c'est de l'abstraction pure ; pas moi.

Sous cet angle je peux certes comprendre.

Je ne pense pas avoir exposé une vision chrétienne du pardon gratuit. Soit dit en passant, je ne pardonne pas spécialement non plus, je n´en ai pas le pouvoir. Seuls les morts ont ce droit ou tout au plus les survivants pour les souffrances qu´ils ont endurés, moi je n´ai pas souffert de ce temps là, et je ne suis pas confronté à la génération qui est complice de ces crimes. je ne peux leur pardonner comme je ne peux leur en vouloir. Mon seul devoir est le souvenir.
Il s´agissait sinon de la vision du pardon tiré d´un commentaire de Torah par le Rav Alain Goldmann. Le pardon ne peut être effectif que s´il y a retournement complet (techouvah on dit en hébreu) et réparation de la faute commise.
Il est clair qu´en l´occurence ici le crime est immense et est difficile à réparer. Les morts ne reviendront pas et les soufrrances ne guérissent pas facilement non plus.

Je ne peux donc, avec le souvenir de ces crimes, que considerer le présent. Comment est l´Allemagne aujourd´hui, où elle se situe par rapport à la faute passée, par rapport à nous. Avons nous toujours une ennemie ou sur la base des evenements passés est-elle de notre coté désormais?

j'ai lu un truc horrible hier dans une histoire des juifs, il parait que les cosaques lors des pogroms cousaient des chats vivants dans le ventre de juifs qu'ils eventraient! cette image m'a poursuivie toute la journée, je les deste je les deteste