anvier 2007
Le nouveau gouvernement palestinien : un vrai problème pour Israël
Avi Issacharoff
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Le nouveau gouvernement palestinien d'union nationale crée un vrai problème
pour Israël. Il sera dirigé par un haut responsable du Hamas, Ismaïl
Haniyeh. De plus, il ne reconnaîtra pas Israël et ne prétend pas respecter
les conditions du Quartette, comme l'un des leaders du Hamas l'a déclaré.
Pourtant, en même temps, ce n'est pas un gouvernement Hamas, et le Hamas n'y
aura pas la majorité. Le ministre des finances proposé, Salem Fayad, et l'un
des enfants chéris de la Maison Blanche. Le ministre des affaires
étrangères, l'universitaire Ziad Abou Amar, a donné de nombreuses
conférences aux Etats-Unis et n'a pas de positions extrémistes vis-à-vis
d'Israël. Et le ministre de l'intérieur, responsable des forces de sécurité,
sera un indépendant, bien que nommé sur recommandation du Hamas.
Dans ces conditions, Israël et les Etats-Unis auront du mal à exiger que le
boycott économique du gouvernement palestinien demeure en place.
Les autres membres du Quartette (Union européenne, ONU et Russie) sont
depuis longtemps perturbés par l'opposition américaine à un gouvernement
d'union, et une fois que celui-ci sera en fonction, soit dans quelques
semaines, certains d'entre eux ou même tous pourraient annoncer la reprise
des relations avec l'Autorité palestinienne.
Bien que le leader du Hamas Khaled Mesh'al et celui du Fatah, le président
Mahmoud Abbas, aient accepté les principes de l'accord de La Mecque il y a
une dizaine de jours, ce n'est que cette semaine que les derniers doutes se
sont dissipés, quand ils se sont rendu compte que le sommet de La Mecque
était leur dernière chance de mettre fin à la guerre intestine à Gaza. Près
de 100 Palestiniens ont été tués dans les affrontements depuis deux mois, et
les violences et le sentiment de perdre tout contrôle ont poussé Abbas à
braver le mécontentement américain et Mesh'al à renoncer à son rêve d'un
contrôle exclusif par le Hamas.
L'accord conclu a donné quelque chose à chacun. Mesh'al n'a pas dû renoncer
au programme politique du Hamas ni reconnaître Israël. Abbas a un
gouvernement que le Hamas ne contrôle plus. Mais de nombreux Palestiniens
leur en veulent à tous les deux.
Quiconque lit le document de l'accord pourrait ne pas comprendre pourquoi il
a été retardé de plusieurs semaines sanglantes pour quelques mots. Par
exemple, le document final déclare que le gouvernement "respectera" les
accords passés avec Israël. Abbas voulait le mot "adhérera".
A Gaza, les habitants se sont réjouis de la fin de la guerre civile. Mais la
fête pourrait être prématurée. Sans parler des milices armées de Gaza,
quelques illuminés pourraient facilement faire repartir le feu. Et ceux qui
ont perdu des proches pourraient ne pas abandonner si vite tout désir de
vengeance.
La pacification de Gaza sera la première tâche du nouveau gouvernement.
Mais, au mieux, ce sera difficile, et il se pourrait que cela soit
impossible.