Le numéro 4 sur la liste électorale du Ihoud Haléoumi : « Aujourd’hui, tous comprennent que Kahana voyait juste »mercredi 4 février 2009
http://www.liguededefensejuive.net/spip.php?article809
Traduit de l’hébreu par Méir Ben-Hayoun
Interview parue dans Ynet (http://www.ynet.co.il/articles/0,7340,L-3665336,00.html). Le docteur Michaël Ben-Ari est maître de conférences au département d’histoire juive de l’Université Bar Ilan
– Il est l’un des fidèles disciples du Rabbin Méir Kahana, H’yd.
Pour « l’ennemi de l’intérieur », il est prêt à ouvrir un couloir humanitaire vers le Venezuela. ; Il se dit prêt à discuter avec les arabes sur le Bashan et sur le Gil’ad (régions bibliques intégrantes de la Terre d’Israël, aujourd’hui en Syrie). A Baynish (ndlr : Dorit Baynish, la présidente de la Cour suprême), il fait la promesse : « vous êtes la dernière gauchiste à siéger à la Cour suprême ». Le futur député de la Knesset Michaël Ben-Ari prête serment à l’héritage de Kahana. Il est convaincu qu’il est loin d’être le seul. Koby Nahshoni
Ceux qui ne voulaient pas de Kahana auront Michaël Ben-Ari. Il reste huit jours jusqu’aux élections - et quatre sièges sont pronostiqués pour l’Ihoud Haléoumi selon les sondages, susceptibles d’introduire à la Knesset celui qui se définit comme « le disciple et continuateur sur la voix tracée par le Rabbin Kahana ». Dans cette interview à Ynet, Ben-Ari expose ses vues sur la solution au problème des arabes d’Israël et sur l’activisme juridique de la Haute cour de justice. Il déclare qu’il ne participera pas à un gouvernement engagé dans un processus de paix et explique son soutien à l’insubordination dans l’armée israélienne.
« Je ne suis pas le seul à représenter le Rabbin Kahana » nous explique Ben-Ari. « Il est représenté aujourd’hui par énormément de personnes un peu partout, au sein de la Knesset et en dehors. Lieberman (ndlr : le président d’Israël Beitenou) se déguise en Kahana et fait le plein des intentions de vote. Même Limor Livnat (ndlr : députée du Likoud) parle aujourd’hui comme Kahana. Tous comprennent aujourd’hui qu’il faut trouver solution au problème des arabes d’Israël, sujet qu’il était interdit auparavant d’aborder pour des raisons de correction politique. Le slogan « Kahana avait raison » est devenu banal. On constate que ce que le Rabbin Kahana avait déclaré il y a 24 ans est devenu le thème principal de cette campagne électorale ».
Comment allez-vous y prendre pour mettre en pratique l’idéologie controversée du Rabbin Kahana ?
« Il est interdit de dire « les arabes » en généralisant, alors je parlerai de l’ennemi arabe. Il faut ouvrir un couloir humanitaire pour les réfugiés vers des pays comme la Turquie et le Venezuela qui seront très contents de les accueillir. Il faut faire une levée de fonds dans le monde, mais au lieu de servir à fabriquer des bombes, ils seront versés « pour l’intégration des réfugiés ». C’est le langage à tenir ».
Vous voulez dire tous les arabes d’Israël ?
« Je suppose qu’ils ne sont pas tous nos ennemis. Les Druzes, par exemple, sont extrêmement fidèles et ne sont pas du tout hostiles. Mais en revanche, les arabes d’Oum El Fahm qui dansent sur les toits lorsque des juifs sont massacrés ! Ce que je prône n’a rien à voir avec de la cruauté ou du racisme. C’est tout simplement l’instinct de survie. C’est, ou nous, ou eux. Si on est gentil et qu’on rêve de coexistence, ils nous feront la guerre ».
Le docteur Ben-Ari soutient que le transfert n’est qu’une petite partie secondaire dans l’idéologie du Rabbin Kahana. Parmi les autres objectifs, « neutraliser le pouvoir tentaculaire de la Haute Cour de justice ». Il s’engage à poursuivre le processus enclenché par le ministre de la justice, Daniel Friedman.
« Dorit Baynish est la dernière présidente de la Cour suprême qui représente l’extrême gauche en Israël de façon si prononcée. Son successeur devra se faire élire par des élections reflétant l’opinion majoritaire en Israël » déclare le candidat à la Knesset. « Je suis encore bleu en politique, aussi il faut un peu d’humilité. Je ne sais me prononcer si ces élections auront lieu tous les trois ou quatre ans ». Il ajoute : « une instance juridique suprême est un impératif, mais là, c’est le monstre qui s’en prend au Dr Frankenstein, son créateur ». Ben-Ari assure que lui et ses compagnons ne rendront pas la vie facile à la Haute cour de justice – ni dans la nomination des juges ni dans l’ingérence de celle-ci dans les décisions du pouvoir législatif et de l’exécutif. « Tous n’est pas justiciable et du ressort de la Haute cour de justice ».
« La Cour suprême sera composée de juristes de haut niveau dont la vision du monde sera en phase avec les valeurs du Peuple Juif sur sa Terre » indique Ben Ari. « Nous n’avons pas besoin d’une Haute cour de justice pour la Suède. Les juges en Israel seront pour les Juifs et pour les soldats de Tsahal »
Pour accomplir tout cela, vous devez être dans la coalition. Vous joindrez-vous à un gouvernement qui fait avancer le processus de paix ?
Si dans les principes de fondement du gouvernement, on parle de retrait territorial, nous n’y participerons pas. Tous les membres de notre liste sont unanimes là-dessus. Je parle non seulement du principe de retrait dans les actes, pais aussi dans les paroles. Nous n’attendrons pas comme Orlev de nous retirer au dernier moment après que la décision a été prise et juste avant sa mise en œuvre. Le fait même qu’il y a processus politique avec les Syriens et avec les Palestiniens est problématique, sauf si, s’il s’agit que nous leur remettions le Golan, les pourparlers se concentreront sur la manière de nous rendre le Bashan et le Gil’ad. Nous avons le sentiment que Netanyahou voudra fonder un gouvernement qui réparera l’injustice et l’incurie, qui renforcera les points de peuplement juifs, et qui annulera le gel des implantations en Judée-Samarie depuis plusieurs années.
En tant qu’enseignant et que chercheur sur le Temple de Jérusalem, que pensez-vous de la situation sur le Mont du Temple ?
Ces dix dernières années je me suis occupé de cela en tant qu’universitaire. Il est vrai que mon activité dans ces recherches procède aussi de mon idéologie. Sans aucun doute, nous débattrons à la Knesset de la souveraineté juive sur le Mont du Temple et nous ferons notre possible pour y mettre en vigueur la Halakha (la loi juive). La situation sur le Mont du Temple est l’une des expressions les plus graves de la faiblesse de l’Etat d’Israël. Je considère que celui qui contrôle le Mont du Temple, contrôle la Terre d’Israël. Nous aurons à renforcer la conscience pour tout ce qui touche au Mont du Temple et son appartenance au Peuple d’Israël et de remédier à ce qui s’y passe.
« Pour ce qui est de la construction du Troisième Temple, les rabbins proches de notre parti auxquels, moi et mes partenaires sommes subordonnés, statueront comment et quand on commence cela. Mon opinion personnelle est qu’il y a une Mitzvah de construire une demeure pour Dieu et d’y renouveler les sacrifices. Cette Mitzvah doit être accomplie comme toute autre Mitzva. Comme je l’ai précisé, je ne suis pas le délégué de moi-même, mais d’un mouvement qui s’est engagé à écouter les rabbins et ce sont eux qui statueront sur ce sujet ».
Vous n’avez point de problème à être membre d’un parti dans lequel il y a des non sionistes ou même des anti sionistes ?
Je n’aime pas beaucoup ces termes. Il y a beaucoup de sionistes avec qui je ne m’associerai pour rien au monde. Avec le rabbin Volpa, je peux marcher main dans la main et me mettre d’accord sur des luttes et des objectifs communs. Habad a coopéré avec nous dans la lutte pour la Terre d’Israël et pour le Peuple d’Israël et a tenu bon pour défendre la Terre de Sainteté. Cette coopération n’est pas incongrue, elle n’est pas nouvelle et n’a pas commencé que pour les élections.
« Il est vrai que nous ne sommes d’accord sur certaines points, comme sur le sionisme et sur la vision à avoir sur le processus de la Délivrance et l’attitude à quant à Yom HaAtsmaout, le Jour de l’Indépendance. Les points de différence ne sont que terminologiques. A mon avis, la réticence de Habad à s’identifier avec le sionisme, c’est à cause du sionisme laïque, et parfois je comprends d’où cela procède. Je ne peux disqualifier entièrement cela. En tout cas, ça n’a rien à voir avec Natorei Karta ».
Le rabbin Volpa est connu pour son soutien à l’insubordination. Le Jour de l’Indépendance, il l’a appelé « la journée du communisme ». Vous êtes d’accord avec cela ?
Non seulement je ne suis opposé à l’insubordination, mais je la crois obligatoire. C’est d’ailleurs un verdict halakhique clair du Grand Rabbin Abraham Shapira qui interdit de façon absolue à ce qu’un soldat participe à l’évacuation de points de peuplement juifs sur la Terre d’Israël. J’étais fier de mes élèves qui ont refusé d’obéir à l’ordre de prendre part à l’expulsion du Goush Katif et qui en ont payé le prix en faisant de la prison militaire. Vouloir faire bon ménage avec tout ce que fait Tsahal est une grave erreur ».
Et concernant l’insubordination de la gauche ?
« La comparaison entre les amoureux de la Terre d’Israël et les objecteurs de conscience de gauche comme ’Yesh Gvoul’, qui se sont exclus de la collectivité d’Israël et collaborent avec l’ennemi est cruelle, c’est vraiment faire preuve de méchanceté de cœur ».