Israël dit « non, mais …» à l’initiative de « paix » arabe
Shraga Blum
jeudi 1 mars 2007 - 12:53
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La ministre des Affaires étrangères, Tsipi Livni a accordé une interview au journal palestinien «Al-Ayam », déclarant « qu’Israël ne pourrait accepter l’initiative de paix arabe telle qu’elle est présentée actuellement ».
Il y a un mois et demi, des émissaires israéliens et arabes s’étaient rencontrés dans le cadre de la « conférence de Madrid II » afin de discuter de l’initiative conjointe jordano-saoudienne qui présente un plan de règlement global du conflit israélo-arabe. Cette initiative avait ensuite été entérinée par la Ligue arabe réunie à Beyrouth. Dans deux semaines, est prévue une nouvelle rencontre entre Ehoud Olmert et Abou Mazen.
Tsipi Livni a précisé les raisons de la perplexité du gouvernement israélien : « Au début, lorsque cette initiative a parue dans les colonnes du ‘New York Times’, sous la plume de Thomas Friedmann, j’avais indiqué lors d’une interview que cette initiative pouvait constituer une base de départ acceptable. Mais lors du sommet de Beyrouth, les participants y ont rajouté des propositions qui ont rendu ce plan inacceptable pour nous, notamment le droit de retour des ‘réfugiés’ palestiniens, non pas dans le nouvel Etat palestinien, mais en Israël même ».
La question est de savoir si ce plan était « bon pour nous » sans la référence au « droit du retour » ? Sûrement pas. Car mis à part ce point, ce plan prévoit un retour aux lignes de 1967, le démantèlement des localités juives de Judée-Samarie, et une « solution » pour Jérusalem. Et une fois de plus, la diplomatie israélienne s’est placée sur une ligne qui nous mettrait dans l’embarras le jour où, par calcul tactique, le monde arabe décidait de mettre (provisoirement) de côté la question des réfugiés. La marge de manoeuvre israélienne se retrouverait quasi paralysée.
Lors de cette interview, la ministre s’est également exprimée sur le ‘cabinet palestinien d’union’ en gestation. Elle a confirmé la déception du gouvernement israélien quant aux Accords de la Mecque, tout en précisant « attendre les lignes directrices du futur cabinet pour donner son appréciation définitive ».
Par contre, elle a fait part de son inquiétude, voire son agacement, quant à la position de certains pays européens quant au futur cabinet palestinien. Les Russes ont déjà fait part de leur intention de reconnaître ce cabinet, et les Français se sont engagés à tenter de convaincre leurs collèges européens d’en faire de même. Il semble de plus en plus que l’UE se démarque de la ligne adoptée par le Quartet concernant les trois conditions sine qua non imposées au Hamas pour devenir un « partenaire agréé ». Ainsi, deux membres des Quartet sur quatre seraient peut-être déjà prêts à réduire leurs exigences et ne plus exiger du Hamas qu’il reconnaisse Israël et abandonne la violence terroriste.
« On ne peut pas se prêter ainsi à la risée des autres, en ne tenant pas avec constance le même discours et les mêmes exigences » a dit en substance Tsipi Livni. Le ministère des Affaires étrangères est actuellement sur le « pied de guerre » pour convaincre les Européens de ne pas se transformer (une fois de plus) en maillon faible de la « coalition anti-hamas » que ce dernier saura exploiter à merveille.
arouts7