Ha'aretz, 1er décembre 2006
L'OLP réclame la démission d'Ismail Haniyeh
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Le comité exécutif de l'OLP a réclamé ce vendredi la démission du Premier
ministre palestinien Ismail Haniyeh (Hamas), à cause de l'impasse à laquelle
ont abouti les pourparlers autour de la formation d'un gouvernement d'union
nationale. "Le comité exécutif demande à Haniyeh de démissionner pour
permettre la formation d'un nouveau gouvernement", a déclaré à l'agence
Reuters Samir Ghosheh, membre du comité.
Mahmoud Abbas avait déclaré jeudi lors d'une conférence de presse avec la
secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice que les pourparlers avec le
Hamas avaient "abouti à une impasse." Vendredi, il a dit à de hauts
responsables de l'OLP lors d'une session spéciale à Ramallah que le Hamas
portait la responsabilité de cet échec. "Le président Abbas a souligné qu'il
n'y aurait plus de dialogue avec le Hamas. Il a dit que ce dialogue avait
cessé et que le Hamas en est responsable", a dit Tayssir Khaled, membre du
comité exécutif de l'OLP.
Abbas, qui [outre sa fonction de Président de l'Autorité palestinienne]
dirige également l'OLP, s'est rendu dans la bande de Gaza pour informer les
dirigeants du Fatah sur place.
Entre temps, Haniyeh, qui s'exprimait au Caire, a démenti l'échec des
pourparlers. Le Hamas rejette les propos de Mahmoud Abbas, et les
considèrent comme une pression tactiques dans les négociations autour de la
formation d'un gouvernement d'union.
Compte tenu de cette impasse, Abbas compte "très bientôt" s'adresser au
peuple palestinien pour lui parler de la suite des événements, a dit Saeb
Erekat, l'un de ses plus proches conseillers, qui a ajouté qu'Abbas avait
formé un comité qui se réunira samedi pour examiner les options possibles.
Mahmoud Abbas a deux options : soit dissoudre le gouvernement du Hamas, soit
organiser un référendum sur des élections anticipées. S'il évince les
ministres du Hamas, le nouveau gouvernement qu'il nommerait serait bloqué
par un parlement palestinien dominé par le Hamas, ce qui provoquerait une
crise constitutionnelle et, là aussi, de nouvelles élections.
De récents sondages indiquent qu'en cas de nouvelles élections, le Fatah,
parti de Mahmoud Abbas, n'aurait pas assez de soutien pour évincer le Hamas
du pouvoir.
Le président de l'Autorité palestinienne avait récemment proposé une formule
de compromis pour unifier les différentes factions palestiniennes, avec pour
objectif de court-circuiter les conditions préalables posées par la
communauté internationale avant de lever les sanctions économiques contre
l'Autorité palestinienne. Cette proposition a achoppé sur des désaccords à
propos de l'attribution des portefeuilles ministériels aux différents
partis.
Selon la formule d'Abbas, dont les détails ont été communiqués à Israël et
au Quartette (USA, Union européenne, Russie et ONU), Abbas présentera le
nouveau gouvernement devant le Parlement palestinien, ainsi que les lignes
directrices sur lesquelles les ministres s'engageront. Parmi ces lignes
directrices, il y aura la reconnaissance des accords passés entre Israël et
l'OLP, dont le désarmement de toutes les factions palestiniennes.
Dans son discours devant le Parlement, Abbas devrait répéter l'engagement du
gouvernement à l'égard des accords d'Oslo, et l'intention des dirigeants
palestiniens de poursuivre les négociations avec Israël parce qu'il s'agit
de "leur choix stratégique, politique et réaliste."