Lu sur un blog ami..
Cher Monsieur Bensoussan,
Voici ce que votre magistrale conférence a suscité en moi.
Bien cordialement,
Raphaël A. Lévy, auteur, L’HOMME QUI VOULAIT CHANGER LE MONDE
À l’issue de sa conférence du Dimanche 31 octobre 2010, ayant pour thème Israël et la Shoah, Georges Bensoussan soumettait -tant à son audience qu’à lui-même- une question énigme : Pourquoi tant de haine vis à l’égard des Juifs ? Comment Hitler et tant d’autres sont ils parvenus à mettre leur barbarie à exécution ?
Pourquoi et comment ?
Pourquoi et Comment ? C’est en effet ce qu’une entité extraterrestre serait en droit de se demander en apprenant ce que des hommes sont capables de faire à d’autres hommes sur la planète Terre, un comportement inexistant chez les espèces animales de cette même planète.
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Avant 1948, les Juifs groupés ou disséminés étaient par excellence des êtres sur lesquels l’on pouvait se défouler en toute impunité.
Car il est une particularité dans l’espèce dite humaine, c’est l’instinct de domination et de possession.
Cette particularité se révèle très tôt chez certains enfants jouant dans une cour de récréation, lorsqu’ils se choisissent une tête de turc pour y déverser leur précoce instinct de malveillance.
L’élève malmené est une cible parce qu’il est différent et souvent meilleur que l’ensemble de ses « camarades » : il a de bonnes notes, il est poli et discret, il s’habille différemment, il est beau et élégant ou faible ; pire encore, s’il est pourvu d’un physique ingrat.
Et, plus que tout, défaut répugnant, il est pacifique et ne répond pas au coup par un coup.
Les valeurs sont inversées : la lâcheté de la majorité l’emporte sur la passivité du malmené. Ces adeptes de corridas scolaires, parvenus à l’âge adulte, auront peu de chances de changer. Leur instinct de malveillance se développera sournoisement et attendra le moment propice pour s’exprimer de plus bel.
Le Juif, depuis la destruction du Second temple de Jérusalem, s’est vu attribuer un profil de « tête de turc » par excellence et bien malgré lui.
Toutes les conditions s’y trouvaient réunies : il est résistant, discret, assure son quotidien, inventif, fidèle à sa foi millénaire ; quand bien même il n’a pas de patrie, pas de gouvernement, pas d’armée, depuis que les Romains ont assiégé et occupé son pays, depuis que son peuple a été jugé et condamné pour un faux crime issu d’une imaginaire et assassine malveillance de quatre traîtres juifs, ces quatre évangélistes nommés Matthieu, Marc, Luc et Jean au lieu de leur véritable nom hébreu ou grec : Mathatiahou, Markoç, Louquoç, Yohanann.
Le crime du Juif ?
Faisons d’abord appel au bon sens commun et élémentaire, celui qui autorise à dire sans l’ombre d’un doute que 1 + 1 = 2. Le crime perpétuel du Juif ? C’est d’appartenir à un peuple déicide ! Et voilà les fondements sur lesquels toute la Chrétienté repose : l’absurdité et l’infamie. En attendant que l’Islam vienne la concurrencer dans son dogme.
Le Petit Robert définit le mot déicide ainsi : Meurtre de Dieu.
Ce dictionnaire, puits de connaissance, prendrait-il ceux qui le consultent pour des imbéciles ? Pouce !
Levons les yeux au ciel, par une nuit étoilée.
Tout ce que le firmament contient, ces milliards de galaxies s’éloignant l’une de l’autre à raison de 300.000 km à la seconde et depuis des millions d’années lumière, l’Univers donc, les Juifs contemporains de leur frère Yoshoua alias Jésus seraient parvenus à l’annihiler ?
Ils étaient fichtrement forts ces descendants d’Abraham, à l’époque où l’on ignorait tout de l’allumette !
Et les évangélistes d’étayer de perfides et débiles pièces à convictions, 50 à 90 ans après la crucifixion de Yoshoua, comme celle de centaines de milliers de ses coreligionnaires par les Romains idolâtres.
Ces scribouillards s’ingénieront à concocter d’ignobles chroniques (et pour cause, la photographie et l’Internet n’existait pas).
Pour n’en citer qu’une : Ponce Pilate se lavant les mains du crime d’un innocent, après que les Juifs eurent accepté que ce péché retombe sur eux et sur leurs postérité.
Quel péché ?
Celui de ne pas croire en ce non sens : que l’un des leurs soit le Messie Fils de Dieu ! Et voilà plantée la graine de l’antisémitisme.
Mais à qui diable (sic !) profitait cette invention de Fils de Dieu, ce crime de fabulation ? Mais à leurs auteurs mêmes, pardi ! Ils entraient dans l’Histoire, ils devenaient illico presto des Saints.
Eh, n’est pas donné à tout le monde le privilège de côtoyer de son vivant le Fils de Dieu !
À voir les couloirs du Vatican, d’autres après eux -taillés dans le marbre- entreront par légions dans la gloire sans jamais avoir mis les pieds au ciel.
C’est ainsi que l’homme, en attendant de créer Dieu, crée un fils de Dieu…
Pourquoi, comment la barbarie hitlérienne fut-elle possible dans le cadre de notre humanité ?
C’est que la pendule à bien nommer les choses n’a pas encore été inventée.
Et pourtant ne serait-il pas facile de bien nommer les choses ? Cette barbarie ne relève ni d’une énigme ni d’un mystère, mais du mensonge perpétué et de la vérité bafouée et travestie.
La pendule à bien nommer les choses ?
Finissons avec la langue de bois, avec le souci de ménager les susceptibilités : tout au long de sa propagation, le Christianisme angélique n’a pas craint de pactiser avec le diable, dans ses croisades, dans ses exécutions de masses, dans ses procès de sorcières, dans ses inquisitions.
Le Christianisme n’a pas mesuré la portée de ses aberrations dogmatiques, comme celle -contre nature- d’imposer le célibat à ses prêtres et ayant pour conséquences les ignominies que l’on sait.
La pendule à bien nommer les choses ?
Si le Juif est issu d’un peuple déicide, alors Dieu n’est pas immortel !
Voilà le Christianisme placé devant un grave dilemme : soit que Dieu est mortel, ce qui est impossible ; soit que Dieu est immortel, postulat irréfutable.
La crédibilité du Christianisme ne repose que sur ce dilemme.
Optons pour la raison, et le Christianisme de s’effondrer du haut de ses deux mille ans d’histoire. Catastrophe planétaire !
Voilà pourquoi et comment, et afin d’éviter cette catastrophe, un martin luther, un chmielnicki, un hitler, un ben-laden, un ahmandinejad, pourraient renaître de leurs cendres ou donner libre cours à leur barbarie congénitale.
Voilà pourquoi et comment, et afin que le monde continue de tourner, Israël, ce « petit peuple de merde » (dixit Daniel Bernard, ancien ambassadeur de France en Grande Bretagne) devrait se résoudre à accepter d’être sacrifié sur l’autel de l’aberration et de l’injustice.
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Je suis de ceux qui disent non. Non, les Juifs ne croiront jamais en ce qui est faux, trafiqué, alambiqué.
L’Univers-Dieu n’a ni commencement ni fin. Pas de fils nommé Yoshoua Jésus, pas de mère nommée Myriam Marie, pas d’ami nommé Mahomet venant lui rendre visite à cheval.
Antisémites, fourrez-vous dans le crâne que l’irréductibilité des Juifs dans leur lucidité est génétique.
Tout athée qui se respecte est un Juif en puissance parce que son esprit n’est pas affecté par du faux ou du farfelu.
Alors je demande instamment au Christianisme et à l’Islam de ne pas la ramener, de ficher la paix au Judaïsme et à Israël, de cesser de lorgner ce qui a toujours appartenu aux Juifs : Jérusalem.
Je demande aux antisémites de ne pas attribuer à leurs enfants des noms bibliques, et mettre un peu plus leur nez dans la philosophie et la littérature juives, dans l’honneur et la justice.
Je prie le Christianisme et l’Islam, d’être pudiques à défaut de garder un profil bas.
Je leur dis sans haine ni passion : votre religion n’en est pas une, elle est issue d’une imposture.
Dogmes trafiqués à partir de l’essence judaïque, dogmes devenus un poison pour le corps et l’esprit.
Contrairement à d’autres religions issues d’une pensée philosophique originale, lesquelles religions n’ont point eu besoin de recourir à la violence et à la ruse pour se propager.
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Pourquoi et comment la barbarie nazie a-t-elle eu lieu ?
Parce que, insistons encore, les quatre hommes cités plus haut, juifs traîtres à leur patrie (comme il en existe encore de nos jours) ont semé la graine de l’antisémitisme, il y a deux mille ans, en l’assertion d’un Messie fils de Dieu, assertion à laquelle pas même un enfant de 7 ans, s’il n’était manipulé, n’adhèrerait, cette assertion loufoque d’un Dieu mortel, « assassinable ».
Assertion fonctionnelle, devenue au fil des siècles l’organe de l’antisémitisme. Parce que, tout au long de ces mêmes siècles, et même aujourd’hui, pas
un seul esprit éclairé ne s’est dressé, haut et fort, contre cette infamie.
Parce que, depuis la nuit des temps l’esprit inventif de l’homme ne s’est pas contenté de progresser pour son seul bien-être.
Il lui fallut s’inventer un Dieu palpable, et lui offrir en sacrifice ce qu’il a de plus cher : son prochain. Le Christianisme l’a fait, l’Islam le fait plus que jamais aujourd’hui.
Raphaël A. Lévy, auteur, L’HOMME QUI VOULAIT CHANGER LE MONDE