Depuis un certain temps déjà, Al-Aqsa TV, la chaîne du Hamas, diffuse une émission destinée aux enfants de 4 à 12 ans, dont la vedette est une marionnette de Mickey Mouse. La fameuse souris de Walt Disney, version islamiste, est rebaptisée Farfour ; elle est assistée d’une présentatrice de six ans en tchador, Saraa. Dans une émission hebdomadaire, intitulée Les pionniers de demain, elles incitent la jeunesse palestinienne à la guerre sainte. Contre Israël, d’abord, et contre le reste du monde ensuite.
Farfour et Saraa reprennent les thèmes de la Djihad édictés par leurs mentors, à savoir que nous sommes les "prédateurs de la forêt", que nous allons, avec notre sang, car c’est l’heure de la guerre, "libérer" toute la Palestine, l’Irak, et les Wakf, c'est-à-dire les anciennes colonies de l’islam, qui s’étendent jusqu’à Poitiers. Puis, Mickey l’assure aux jeunes téléspectateurs, nous allons soumettre la totalité du monde et des infidèles à l’islam.
L’émission est émaillée d’appels téléphoniques d’enfants qui lisent des poèmes, dans lesquels ils proposent souvent de sacrifier leur vie, pendant que Farfour danse et applaudit sur les paroles des petits Shahyds.
L’Autorité Palestinienne, pressée par plusieurs Etats amis, a demandé l’interdiction des thèmes abordés dans les Pionniers de demain, menaçant ces chaînes réfractaires de… les mettre à l’amende. Ce qui doit sans doute effrayer les promoteurs de ces shows jusqu’à leur faire perdre le sommeil.
Ce qui ressort, ces jours, à Gaza, c’est la haine des étrangers, particulièrement des Juifs et des chrétiens. A de nombreuses reprises, par exemple, Farfour défie le président Bush ainsi que Condoleezza Rice et les tourne en ridicule.
Autre expression de ce sentiment hyper nationaliste, le peu d’entrain – c’est un euphémisme – mis à libérer le reporter kidnappé de la BBC, Alan Johnston. Johnston est détenu par ses ravisseurs depuis deux mois maintenant, sans raison sensée liée à son activité. Il s’agissait juste, pour les responsables du Hamas et d’Al Qaëda, d’obtenir, sans risque, une monnaie d’échange en la personne d’un journaliste occidental sans défense effectuant son travail à Gaza.
Un otage supplémentaire que l’Armée de l’Islam – un nom bidon – propose d’échanger contre des terroristes islamistes jugés et détenus notamment au Royaume-Uni. Cela ne dérange pas les chefs islamistes, bien au contraire. De plus, cela neutralise efficacement les reportages critiques que les chaînes occidentales pourraient avoir envisagés au sujet de la gabegie criminelle que les islamistes font régner sur le territoire. Cela possède même l’avantage de pondérer la politique britannique face au Hamas et celle des amis de l’Angleterre. Et cela fonctionne très bien. Au point que les autorités de sa Majesté ont accepté de discuter directement avec la Résistance islamique – les promoteurs de Farfour -, et qu’une pseudo négociation est en cours. Une négociation durant laquelle les représentants du Hamas se sont octroyé le rôle de médiateurs, proposant leurs services "désintéressés" aux Britanniques afin d’obtenir la relaxe de Johnston. Dans les conseils qu’ils prodiguent, on trouve celui d’effectuer des gestes de bonne volonté en direction des kidnappeurs, lisez par là, d’accepter au moins une partie de leurs revendications.
Le Hamas enlève donc des innocents et pourrait même passer pour une organisation fréquentable et de bonne volonté, aidant à la libération d’un otage. C’est le grand cirque, même si le gouvernement de Tony Blair n’est pas dupe. Mais, comme dans l’affaire des marins enlevés par l’Iran, sa marge de manœuvre est extrêmement réduite.
Les terroristes l’emportent ainsi sur tous les points : jusqu’aux reporters étrangers et israéliens qui ne mettent plus les pieds à Gaza et qui ne risquent plus de témoigner de leurs exactions et de leurs magouilles.
De plus, la technique de détention du journaliste de la BBC est identique à celle du caporal Shalit, que les islamistes avaient enlevé, il faut le rappeler, en territoire israélien. La bande de Gaza est trop petite, en effet, le nombre de taupes trop important, pour dissimuler les lieux où les bandes aux ordres du Hamas emprisonnent leurs proies.
Je l’avais écrit quelques jours après le kidnapping de Gilad Shalit, les Israéliens savent précisément où il est séquestré. Idem pour Johnston, Tsahal, les Anglais, mais aussi la plupart des Gazatis connaissent ces emplacements. Mais ceux-ci ont été piégés et bourrés de matériaux explosifs – dont à proximité immédiate ou peut-être même sur le corps des otages – si bien que si des opérations de sauvetage étaient tentées, elles donneraient lieu à de formidables feux d’artifice, au cours desquels les otages n’auraient pas la moindre chance de rester en vie.
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