Après une semaine de bombardements mutuels, le Hamas et Israël revendiquent chacun la victoire. Ce n'est pas forcément contradictoire, puisque le résultat des miniguerres entre Israël et les groupes armés arabes ne se définit jamais en termes militaires. Aucun traité de paix n'est signé, ni même d'accord d'armistice. Les cessez-le-feu ne sont que des accalmies temporaires, qui durent aussi longtemps que les belligérants se souviennent du prix de la dernière conflagration.
Israël parle à chacune de ses opérations contre le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais de «restaurer la dissuasion». Dans leur jargon, les militaires appellent ces représailles cycliques, «tondre la pelouse».
La victoire du Hamas est symbolique mais bien réelle. Le mouvement palestinien a réussi pour la première fois à tirer des roquettes contre Tel-Aviv et Jérusalem. Cet exploit suffit à venger la mort de son chef militaire, Ahmed al-Jaabari, et à lui assurer dans le monde arabe le prestige de ceux qui tiennent tête à Israël. Le cessez-le-feu rapide et les pertes civiles relativement limitées laissent intacte sa popularité à Gaza.
Le bilan israélien est plus compliqué à tirer. Le but officiel de l'opération de Tsahal était de faire cesser les tirs de roquettes contre le sud d'Israël et de rappeler au Hamas le coût potentiel d'une confrontation. Si les tirs ont cessé, au moins momentanément, le Hamas est toujours au pouvoir à Gaza, son arsenal devrait se reconstituer et la menace jusqu'à présent virtuelle de tirs de roquettes sur la moitié du territoire israélien est devenue une réalité.
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