Le jour de l’an. Source Wikipédia
La tradition rabbinique compte quatre rachei hachana (« jours capitaux de l’année ») : le 1er nissan, le 1er eloul, le 1er tishri et le 1er ou le 15 shevat.
Tous ne revêtent pas la même importance : le 1er eloul et le 1er ou le 15 shevat sont essentiellement des dates comptables pour la dîme sur le bétail et les années de plantation des arbres fruitiers alors que les 1er nissan et tishri fixent les calendriers « religieux » et « civil » et sont en outre des jours de jugement sur la récolte et les actes de l’humanité, respectivement8.
Le 1er nissan détermine les années de règne des rois israélites et le cycle des fêtes ; c’est à partir de lui que la Bible décompte les mois, en ce mois que l’année doit avoir été déclarée embolismique s’il y a lieu et que les shekalim doivent avoir été offerts9.
Le 1er tishri est quant à lui appelé jour du nouvel an pour les années. Il détermine les années de règne des rois non-israélites (le Talmud se base sur la narration de Néhémie, échanson du roi de Perse), les années sabbatiques et jubilaires ainsi que les années de plantation et les années de croissance des légumes.
De ces quatre jours, seul le 1er tishri fait, à l’époque de la Mishna, l’objet d’une observance particulière et bien que la Mishna donne formellement la préséance à nissan dans son énumération des nouveaux ans et des jours de jugement, il est établi depuis le siècle précédant sa rédaction que la priorité est en réalité donnée au 1er tishri, conformément à l’opinion de Rabbi Eliezer et au détriment de celle de Rabbi Yehoshoua.
Tous deux s’accordent sur le fait que Dieu s’est souvenu de Sarah, Rachel et Hanna lors du mois de tishri (car le 1er tishri est dénommé dans la Bible « jour du souvenir [de la sonnerie] »). Ils ont la même lecture du Psaume 81, l’associant au mois de tishri sur base de Psaumes 81:4 (« sonnez le chofar à la nouvelle lune, au jour fixé [bakèssè] pour notre fête » — compris dans son sens simple, ce verset se rapporte à la coutume de faire résonner le chofar lors des néoménies10 mais selon une exégèse moins littérale, il désigne plus spécifiquement la seule fête pendant laquelle « la lune se cache » - hag shèha'hodesh mitkhassè bo - à savoir le Jour de la Sonnerie11) et en déduisent, d’après Psaumes 81:6, que c’est en tishri que Joseph a été libéré de sa prison. Cependant, le premier situe la naissance et la mort des patriarches ainsi que la création du monde en tishri tandis que le second place ces évènements en nissan. C’est en nissan qu’aura lieu selon lui la rédemption future, à l’image de celle qui eut lieu lors de la sortie d’Égypte tandis que selon Rabbi Eliezer, elle se produira en tishri.
Dans les faits, la Mishna ne désigne plus par la suite comme roch hachana que le 1er tishri12 et lui seul fait l’objet d’une observance élaborée tandis que les trois autres jours ne sont plus rappelés que par des lectures de la Torah particulières lors du cycle triennal ; ces lectures tombent elles aussi en désuétude après l’adoption du cycle de lecture annuel de sorte que ces jours ne sont plus observés aujourd’hui, à l’exception du 15 shevat, qui a acquis une nouvelle importance au cours des siècles précédents.