Te souviens tu de cette lettre ?
Maurice Nivat, chercheur réputé, dont nous avons plusieurs fois publié des points de vue, s’attaque ici à un dégât collatéral de la dérive de Dieudonné : l’amalgame entre la critique d’Israël et l’antisémitisme. On peut critiquer la politique israélienne sans être antisémite ni fan de l’humoriste : c’est ce postulat que pose le chercheur dans cette lettre ouverte au ministre de l’Intérieur Manuel Valls
« Je suis un quart de juif »
Maintenant, je suis obligé de me présenter à vous : je suis un quart de juif, ma grand mère paternelle était tout à fait juive. Mon père professeur agrégé de français-latin-grec a été mis à pied par la deuxième vague de lois antijuives du gouvernement de Vichy.
Je vis depuis 48 ans avec une femme juive, mon épouse, aussi juive qu’on peut l’être, de ces juifs qui au XVe siècle ont été chassés d’Espagne par les rois catholiques.
Mon activité professionnelle, pour l’essentiel dédié à l’enseignement et à la recherche au sein de l’université Paris-Diderot, m’a valu d’être plusieurs fois décoré, je suis officier de l’ordre du national du mérite, officier de la légion d’honneur, commandeur des palmes académiques, je suis aussi membre correspondant de l’académie des sciences et docteur honoris causa de deux université étrangères.
Je suis, comme beaucoup de gens, hostile à la politique israélienne dans les territoires occupés et par dessus tout hostile à la colonisation qui se poursuit en dépit de multiples condamnations de l’ONU ou, concernant le mur, l’arrêt du Tribunal international de La Haye qui le juge illégal et exige sa démolition par le gouvernement d’Israël. Cela ne me fait pas antijuif, ni antisémite, ni raciste.
http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/18/lettre-a-manuel-valls-dun-chercheur-accuse-detre-antijuif-249156