Ha'aretz, 15 décembre 2006, 0h 10 ("breaking news", comme diraient certains)
Haniyeh rentre à Gaza, mais doit laisser 35 millions de $ en Egypte. Son
garde du coprs tué dans un échange de coups de feu
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Un garde coprs du premier ministre palestinien Ismail Haniyeh a été tué
jeudi dans la niot quand le convoi de Haniyeh a été pris sous le feu alors
qu'il se rendait à Gaza depuis l'Egypte.
En arrivant chez lui, vers minuit, après avoir passé une longue journée à
attendre de pouvoir traverser, Haniyeh a paru furieux des coups de feu
essuyés par son convoi. Il a accusé Israël pour le retard, mais il a ajouté
: "Nous connaissons le parti qui a tiré directement sur nos voitures, et
blessé certains des hommes qui se trouvaient avec moi... Et nous savons
aussi comment traiter cette affaire."
Jeudi soir, le premier ministre palestinien Ismail Haniyeh a traversé la
frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza en laissant derrière lui 35
millions de $ en espèces, récoltés pendant sa tournée dans certains Etats
musulmans. Israël, qui avait provoqué la fermeture de la frontière pour
empêcher le passage de Haniyeh avec cet argent, a accepté jeudi soir de
l'autoriser à entrer si l'argent était laissé en Egypte. Des sources du
Hamas ont dit que cet argent était donc resté en Egypte entre les mains de
deux membres de la délégation du Hamas, qui devaient décider qu'en faire.
D'après la radio israélienne, l'argent serait versé vendredi sur le compte
bancaire de la Ligue arabe.
Un peu plus tôt, un combat armé a fait rage sur la frontière, des hommes
armés du Hamas, enragés par l'interdiction faite par Israël, ayant pris le
contrôle du terminal et échangé des coups de feu à la fois avec des
officiers égyptiens et avec des gardes fidèles au président palestinien
Mahmoud Abbas. Ces combats ont fait 18 blessés. Des représentants égyptiens
ont affirmé avoir tiré en l'air pour empêcher les Palestiniens d'entrer dans
Gaza.
"Nous attendons le retour des [observateurs] européens pour pouvoir passer
ce soir, avait déclaré Haniyeh jeudi après-midi à une radio du Hamas.
"Bientôt, je serai parmi vous."
Des sources de sécurité israéliennes ont dit que la décision de fermer la
frontière a été prise pour stopper le transfert de fonds, et non pour
empêcher le retour de Haniyeh. Omar Suleiman, chef du renseignement
égyptien, avait contacté les représentants israéliens pour trouver une
solution permettant à Haniyeh de rentrer dans la bande de Gaza.
Echanges de coups de feu sur la frontière
Des miliciens du Hamas se introduits jeudi soir dans le terminal frontalier
de Fatah, ont échangé des coups de feu avec les gardes avant de s'emparer du
terminal. Les voyageurs présents dans le terminal se sont couchés pour se
protéger et un haut représentant du Hamas a tenté furieusement de convaincre
les miliciens de se disperser. S'exprimant à la radio, Haniyeh a appelé ces
miliciens à quitter la zone pour permettre le retour des observateurs.
Dans le tumulte de cette première attaque, deux énormes explosions ont
secoué la zone frontalière, et des officiels chargés de la sécurité ont
affirmé que des miliciens avaient fait un trou dans la clôture délimitant la
frontière, à un kilomètre environ du terminal.
Plusieurs heures plus tard, des coups de feu ont de nouveau été échangés à
la frontière. Des témoins ont affirmé que des hommes armés avaient tiré en
direction du côté égyptien de la frontière, s'attirant des répliques des
Egyptiens et de la garde présidentielle palestinienne.
Au cours de cette bataille, des hommes masqués à bord de trois voitures et
d'un bulldozer se sont rués sur le terminal, et se sont livrés au pillage à
l'intérieur du bâtiment, détruisant des ordinateurs et des meubles, et
plongeant la zone dans l'obscurité, ont dit ces témoins.
Le retour prématuré de Haniyeh à Gaza alors qu'il effectuait sa première
tournée à l'étranger depuis son élection est dû à la montée des tensions
entre le Hamas et le Fatah. Le boycott économique imposé à l'Autorité
palestinienne a forcé le Hamas a lever des fonds à l'étranger afin de payer
ses dépenses courantes. D'autres membres importants du Hamas ont, ces
derniers mois, apporté à Gaza des millions de $ récoltés à l'étranger.
Mercredi, Ismail Haniyeh a déclaré lors d'une conférence de presse à
Khartoum que le président soudanais Omar al-Bashir avait promis 10 millions
de $ au gouvernement et au peuple palestiniens. En outre, l'Iran a promis
cette semaine 250 millions de $ au gouvernement du Hamas.